Takashi se réveilla brusquement, son sommeil plus troublé que jamais. Il sortit de sa chambre et constata, cette fois-ci, qu'il faisait jour. Décidant de prendre l'air, il se rendit à l'extérieur du bateau. À sa surprise, Valentin se tenait sur le bord, les yeux rivés sur la mer.
"Alors, bien dormi, Tenshi ?" lança Valentin sans se retourner.
Takashi, encore groggy, répondit : "Pas vraiment."
Valentin, un sourire en coin, continua : "C'est à cause de ce fameux Samal, la bête rouge ? Il t'a empêché de fermer les yeux, hein !?"
Takashi soupira. "On peut dire que ça n'a pas amélioré mes rêves, en tout cas… D'ailleurs, dis-moi, Valentin, si ça ne te dérange pas, tu pourrais m'en dire un peu plus sur comment étaient les épreuves, quand tu les as passées ?"
Valentin resta un moment silencieux, toujours absorbé par la vue de l'océan. Puis, sans détourner le regard, il répondit : "Tu veux vraiment savoir ? Eh bien, comme je te l'avais déjà dit, j'étais en équipe avec deux autres gars. Ils étaient les meilleurs, tu sais. L'un s'appelait Rayan, et l'autre Kymran. Grâce à leur puissance, on a écrasé tout sur notre passage lors des premiers tests. Moi, j'étais un simple soutien, mais ça marchait bien. Les ennuis ont commencé quand on est arrivés au test dans le Royaume Cosmique."
Valentin fit une pause, ses yeux se perdant dans les vagues.
"Le Royaume Cosmique… Il y avait des concurrents venus de toutes les planètes. Pourtant, malgré leurs différences physiques, ils étaient comme nous. Faim de pouvoir, soif de conquête. Le test consistait à rester dans une zone déterminée le plus longtemps possible, tandis que les équipes se faisaient attaquer. Rayan et Kymran étaient des monstres de puissance. Ils éliminaient les autres équipes une par une, pendant que moi, je restais dans la zone, comme un bon soutien."
Valentin serra le poing, ses yeux se durcissant en repensant à ce moment précis.
"Mais alors, un autre monstre est apparu. Un type, une vraie légende de puissance, du nom de Rogne l'Odyssée. Ce type… sans aucune difficulté, il a tranché les têtes de mes camarades devant moi, leur sang a éclaboussé ma veste. J'étais paralysé d'horreur. Et puis, c'était mon tour. Rogne s'apprêtait à m'éliminer, mais à la dernière seconde, le temps imparti s'est écoulé. On avait gagné. J'étais resté dans la zone grâce à mes camarades."
Il serra encore plus fort la rambarde du bateau, ses articulations blanchissant sous la pression.
"Je… j'étais qualifié pour continuer. Mais après ce que j'avais vu, j'étais épuisé. J'ai déclaré forfait. Bien sûr, je pouvais continuer seul, mais pour moi, la victoire n'avait de sens qu'avec eux… ou pas du tout."
Takashi, touché par le récit, s'approcha de Valentin. "Je vois. Ça n'a pas dû être facile de vivre tout ça. Mais tu peux être fier de tes camarades. Ils se sont battus jusqu'au bout pour toi."
Valentin hocha doucement la tête. "Oui… mais ce n'est jamais facile de porter le poids de ceux qui ne sont plus là."
Takashi se contenta de regarder l'horizon à ses côtés, partageant un moment de silence avec lui, tous deux réfléchissant à leurs propres batailles et aux êtres chers qu'ils avaient perdus.
Tout le monde s'était réveillé et s'était rassemblé à l'extérieur du bateau, profitant de l'air frais. Vladimir, qui avait gardé son visage caché sous sa capuche noire jusque-là, la retira lentement, révélant un visage marqué par le temps. Il sortit alors une pipe et commença à fumer tranquillement, s'appuyant contre la rambarde du bateau.
"Dis mec, tu boucane un peu trop la bonne air, là," lança Azriel avec un air moqueur, en voyant les volutes de fumée s'élever autour de Vladimir.
Vladimir, imperturbable, répondit calmement : "Ne t'en fais pas, ceci n'est pas toxique, ni pour l'air, ni pour la santé. Je fume une pipe qui contient du canel, une plante rare et délicieuse à fumer, bénéfique pour le corps."
Azriel éclata de rire. "C'est la première fois que j'entends quelqu'un dire que fumer est bon pour la santé ! D'où tu sors ça ?"
Vladimir le regarda, un sourire mystérieux au coin des lèvres. "C'est ce qu'on appelle être gagnant. Ne me mets pas dans le même panier que ces types qui fument pour 'oublier'. La réalité, c'est que quand ils ont fini, leurs problèmes sont toujours là, et en prime, ils ont bousillé leur santé. Moi, je fume pour savourer la vie, pas pour fuir."
Azriel secoua la tête, amusé. "On peut dire que t'es vraiment à part, toi."
Pendant ce temps, Wukong, assis sur une chaise à côté d'eux, lisait un livre, mais son visage se tordait d'énervement à chaque page. Finalement, il explosa de colère, jetant le livre au sol.
"Oh bordel, toujours le même problème avec ces foutus livres ! Vous aimez tourner en rond ou quoi ?!" s'écria-t-il.
Takashi, assis à côté de lui, éclata de rire. "Hé, Singe, je savais pas qu'un simple roman d'amour pouvait te rendre fou comme ça !"
Wukong, furieux, répondit : "Ferme-la ! Dans ce bateau, y'a que des bouquins sur l'amour, l'amour par-ci, l'amour par-là ! C'est un thème qui m'ennuie à mourir ! Moi, c'est les combats qui m'intéressent, mais bien sûr, aucun livre de ce genre à bord ! Tss…"
Takashi ne put s'empêcher de sourire, secouant la tête devant la frustration de Wukong. "Eh bien, Singe, tu vas devoir t'y faire… à moins que tu te mettes à écrire toi-même des histoires de baston !"
Wukong le fusilla du regard, mais finit par laisser échapper un petit rire malgré lui. "Ouais, t'as peut-être raison. J'en ai marre de ces histoires mielleuses…"
La nuit était bien avancée quand Wukong se réveilla brusquement, sentant un poids sur lui. Ouvrant les yeux, il aperçut Leïla, assise à califourchon sur lui. Encore groggy, il secoua la tête pour reprendre ses esprits.
"Qu'est-ce que tu fais ici ?! Pourquoi tu montes sur moi ?" s'écria-t-il, tout en essayant de la repousser.
Leïla, les joues rouges et l'air éméché, répondit d'une voix traînante : "Je veux… juste te montrer l'amour, Singe… Tu en as besoin…"
Wukong comprit soudainement ce qui se passait. "Attends, mais… son état… elle a bu de l'alcool ?!" murmura-t-il, réalisant la situation. "Elle est ivre !"
Ses souvenirs remontèrent à son maître, qui, lorsqu'il avait trop bu, voulait toujours se battre sans se retenir, ce que Wukong appréciait d'ordinaire. Mais cette fois, c'était différent. **Très différent**. Leïla ne voulait pas se battre. Elle voulait lui montrer autre chose, quelque chose qu'il n'avait aucune envie d'apprendre. "Non, ça, c'est pas mon style !"
"Allez, tu as besoin d'amour…" poursuivit-elle en essayant de se rapprocher de lui, tandis qu'il la repoussait avec de plus en plus d'effort.
Au même moment, Azriel, alertée par le bruit, ouvrit brusquement la porte de la chambre de Wukong et lança, exaspérée : "Vous pourriez pas faire moins de… ?"
Mais la scène qu'elle découvrit la coupa net dans son élan. Leïla, visiblement éméchée, était toujours sur Wukong, qui semblait en pleine lutte pour s'en défaire.
"Euh… désolée de vous déranger dans vos… affaires personnelles…" dit-elle, visiblement embarrassée, avant de claquer la porte.
Wukong, désespéré, tenta de s'expliquer. "Attends, ce n'est pas ce que tu crois !" Mais Azriel était déjà partie, et il savait que cela allait devenir une rumeur gênante dès le lendemain.
Leïla, ignorant la situation, insista : "Ne bouge pas, Singe… L'amour et toi ne formeront plus qu'un, si tu me laisses faire !"
Wukong, complètement fatigué, cria avec frustration : "Mais qui est l'idiot qui lui a donné de l'alcool ?! Maintenant elle veut me montrer l'amour ! Mais moi, montre-moi ta puissance au combat, **pas au lit !**"
Il réussit enfin à la repousser un peu plus fermement cette fois, se levant précipitamment pour chercher une solution.
Au même moment, Valentin s'apprêtait à savourer son whisky tant attendu, mais lorsqu'il remarqua la bouteille vide, il s'exclama : "Eh mais… qui a bu tout mon whisky ?!" Sa stupeur grandit encore plus en réalisant la quantité phénoménale d'alcool qu'il contenait. "Cette bouteille avait une quantité énorme d'alcool… Moi, je suis habitué à cette dose, mais celui ou celle qui a bu ça… n'a probablement pas les mêmes capacités !"
Pendant ce temps, dans la chambre de Wukong, la situation empirait. "Leïla, reprends tes esprits ! Je… je vais connaître l'amour, mais plus tard, ok et Aussi c'est pas que..de faire ça l'amour c'est faire autres choses aussi hein ?!" s'écria Wukong, tentant désespérément de raisonner une Leïla complètement ivre.
"Menteur !" rétorqua Leïla en se jetant sur lui avec un regard brûlant de passion. "Seule moi peut te montrer le vrai amour !"
Elle le plaqua au sol, et dans un dernier appel désespéré, Wukong hurla : "Takashi, aide-moi ! Pourquoi moi ?! Pourquoi c'est moi qu'elle a choisi pour ça ?!"
Leïla, insensible à ses supplications, commençait à se déshabiller, et Wukong, totalement paniqué, criait : "Non, non, fais pas ça, fais pas ça !!"
C'est alors que Valentin surgit dans la pièce en ouvrant la porte brutalement. "C'est toi qui as bu… Seigneur, mais que suis-je en train de voir !?" dit-il, bouche bée.
Wukong, soulagé mais toujours en détresse, s'exclama : "Aide-moi, Valentin ! Cette folle est ivre et elle veut me montrer l'amour !!"
Valentin, totalement abasourdi, répondit : "Donc c'est elle qui a bu mon whisky… Aaaaah, je vais faire une crise si ça continue !"
Leïla, toujours aussi enragée, se leva et cria : "Le blondinet ! Je suis occupée à faire connaître l'amour à ce singe ! Alors dégage !"
Valentin, choqué par l'agressivité de la situation, marmonna : "Misère… Ce whisky était trop fort pour elle… Dieu, aide-nous !"
Wukong, à bout de nerfs, hurla : "Pourquoi tu lui as donné cette merde alors ?!"
Valentin répliqua rapidement : "Je ne lui ai rien donné ! Elle a bu en cachette !"
"En cachette ?!" s'écria Wukong, incrédule.
Leïla, imperturbable, ajouta avec une détermination inébranlable : "Oui, et alors ? Maintenant dégage ! On ne dérange pas un homme et une femme dans leur chambre !"
Wukong et Valentin, en chœur, crièrent : "Mais depuis quand c'est ta chambre Sale Folle !!?".