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20% 10 ans plus tards / Chapter 1: Paul
10 ans plus tards 10 ans plus tards original

10 ans plus tards

Author: MMounjid

© WebNovel

Chapter 1: Paul

Un bruit résonne au milieu de la nuit, mais il n'y a personne pour l'entendre… Enfin, plus personne capable de le comprendre en tout cas. Ce bruit était celui d'une radio, une radio qui a survécu au carnage qui s'est produit au sein du magasin il y a 5 ans. C'était le bruit d'une radio brouillée, petit à petit le bruit se transforme en son discernable. 

 

"<bzt>message<bzt>de…<bzt>....<bzt>dieu… <bzt>...…<bzt>Hum…Ce message provient de la base canadienne. Et il s'adresse à tous les survivants au "Knox event". Ici le gouvernant du NAC. Je vous livre ici une bonne nouvelle, l'ancien Canada à contrôler l'infection, je répète à l'ancien Canada l'infection est contrôlée. Nous accueillons ici tous les survivants potentiels, nous vous offrirons un lit, de la nourriture, de l'eau et un lieu sûr où pouvoir se reposer. Nous nous situons sur toute les frontières entre les états-unis d'amérique et l'ancien Canada. Nous ne sommes pas les seuls à avoir réussi à contrôler la situation. Le Japon, Madagascar, Le RU, l'Australie, l'Afrique du Sud, la Corée du Nord, le Groenland. Pour les pays qui ne donnent toujours pas de signe de vie, nous avons: La France, la Chine, la Russie, le Maroc, l'Italie, Les USA, Le Vénézuela… Bien, nous espérons vous revoir nombreux. Bonne chance, et que Dieu soit de votre côté"

Le son s'estompa alors, disparaissant dans la nuit. Et avec lui est né une flamme, une flamme luisante, brillante. Une flamme qui dansait, même seul au monde. Une flamme qui, au plus profond des ténèbres, éclaire le chemin à suivre. Et cette flamme se nomme espoir.

Et c'est de quoi cette histoire traite, d'espoir. Comment l'espoir fait vivre les Hommes, et les tue. 

Mais c'était la fin des temps, 

il n'y avait aucun espoir de survie.

Ceci est l'histoire de leur Mort. 

1: Paul

Le ciel était gris foncé, même au milieu du jour. C'était le climat des campagnes du nord, une brume dense le matin, et des orages à n'en plus finir la journée. John contemplait le ciel, l'air triste. Il venait à peine de finir sa BD qu'il s'ennuie déjà, non ce n'est pas de l'ennuie, c'est quelque chose d'autre. Il tourna son regard vers sa gauche, Paul était là pour tenir le volant. Son tour de conduite était passé il y a de cela plusieurs heures, mais il est resté obstiné, il a besoin de la route pour réfléchir. John hésite un instant, puis après un long soupir, essaie à nouveau de résonner son amie.

-Paul, tu ne pourras pas supporter une heure de plus. Arrête et repose toi.

Il ne répondit pas pendant un long moment, avant de se tourner vers son camarade avec un triste sourire.

-Ne t'inquiète pas, j'ai réussi à traverser le Texas entier d'une traite. Ne crois pas que ce serait ces petites routes de campagne qui auront raison de moi. Et puis, j'ai besoin de se volant pour réfléchir.

John allait lui demander à quoi il réfléchit, mais s'avise. Il le sait d'expérience, quand un homme réfléchit à quelque chose aussi longtemps, c'est qu'il n'a pas besoin d'être déranger.

John eut un profond soupir, il aimerait bien aider son amie, mais à cause de son manque de tact, il risque de le blesser plus qu'autre chose. Il se leva de sa place, et retourna aux sièges arrière depuis le devant de la voiture. Et surprenamment, Paul ne réagit pas. Lui qui est si à croc sur la propreté de sa Chevrolet Impala. John commence à s'habituer au manque de réaction de son amie, ça fait plus de trois jours qu'il est comme ça, depuis "cet" incident. John se crispe, le simple fait d'y penser suffit à lui glacer le sang. 

-La mort est vraiment impitoyable.

Il eut un profond soupir, puis de son sac il sortit sa machette, toujours dans son fourreau. Il entreprend de la nettoyer du sang qui la recouvre, presque entièrement. Il ne faut pas qu'il se blesse avec ou il risque de s'infecter. Il ne doit surtout pas lever les yeux ou manquer d'attention, il risque de se couper le doigt. Il passe sur la lame son tissu imbibé d'alcool,d'un côté comme de l'autre, puis il utilise un petit bout de ferraille pour la décrasser, et si ça ne part pas, il recommence, encore et encore. à force de répéter ce mouvement, il a fini par s'y habituer, il peut se permettre de lever les yeux et regarder à travers la vitre à sa droite. Au moment où ses yeux se sont posés sur l'extérieur, il eut une grimace de dégoût. La route était dans un état déplorable, des plantes et des arbustes y avaient poussé depuis longtemps, certains étaient même devenus de jeunes arbres. Mais ce n'était pas l'état des routes de campagnes qui l'avait choqué, c'était le nombre astronomique de "cadavres ambulants" qu'il y avait dans les champs. Ils étaient une centaine… Non des milliers, les comtés n'était pas vraiment amusant, et honnêtement, il est improbable que quelqu'un ait une quelconque envie de le faire. 

L'expression de John vira petit à petit du dégoût à de la colère. Ces b*tards sont partout, c'est à ce demander si on ne les croisera pas au paradis… Enfin, leur place résiderait plus en enfer, que ce soit les infectés ou les Hommes.

-Hé Paul, c'est la m*rde dehors.

Il ne répondit pas. Mais cette fois, pas juste pendant un moment.

-Paul? ça va ?

-Ouai… Ne t'inquiète pas pour moi et concentre toi sur le décrassage. Quelque chose me dit que ta machette nous sera utile.

-Hé hé, on dirait bien qu'il y en a jusqu'au Kentucky. ça en devient terrifiant.

Paul eut un petit ricanement. 

-Le jour où quelque chose pourrait t'effrayer, sera aussi le jour de ma mort.

John eut aussi un ricanement. La peur, voilà quelque chose qu'il n'avait pas ressenti depuis un bout de temps. Il bessa ses yeux sur son arme, et se rendit compte qu'elle était à nouveau toute neuve. Il l'observa un long moment, il finit par y voir son reflet.

Il fut agréablement surpris de voir que malgré ses 45 ans, son apparence lui donne la 30aine. Il avait un visage dur, le visage d'un homme qui aurait traversé l'enfer. Une épaisse barbe noire lui recouvre presque tout le bas du visage.Fait surprenant il n'avait aucune ride, enfin, presque aucune, et malgré les nombreux rappels à l'ordre de Paul à cause de son âge, John ne cesse de se considérer aussi jeune que lui. Et malgrés quelque rares occasions, on aurait jurée voire un gamin dans sa 20aine, ces yeux bleux renforce cet aire innocent. Mais John est tout sauf innocent, en fait l'innocence est morte dans ce monde depuis bien longtemps, engloutie dans la mâchoire des morts, comme tous les autres. John se crispe à nouveau, il recommence à penser à elle, et ce n'est pas du tout agréable. 

-John, on est sur la Garette road, 1238. Je ne pourrais pas conduire dans un orage aussi gros que celui-là. Trouve nous un abri isolé pour la nuit.

John se releva, et fouilla dans la poche arrière de son 'jean baggy'. Il en sortit un bout de papier plié. En le dépliant, le bout de papier devient une carte du Knox County. Il la scruta avec la plus grande attention. Une simple erreur de lecture peut leur coûter la vie. 

-Il y a un petit voisinage d'une poignée de maisons à l'est.

Il fouilla dans son sac, et en sortit une boussole.

-Continue dans cette direction, la première route à droite après la Madison Avenue.

-M*rde.

-Hmm?

-L'orage se rapproche, on sera déjà rattraper par la pluie avant de pouvoir atteindre quoi que ce soit. Je ne pense pas qu'on pourra faire les difficiles question abri. On s'arrêtera au premier endroit qui ressemble à une maison. 

-Et on fait quoi des infectés?

-L'orage va masquer notre bruit, on a qu'à bien se débrouiller côté timing.

-Si tu le dis.

John s'installa confortablement sur le siège arrière, et ferma les yeux. Ce n'était pas pour dormir, il ne pouvait pas de toute façon, c'était plus pour méditer. Méditer sur ces actions, sur ce qu'il a enduré, sur ce qu'il a survécu, lui et son camarade. 

-Paul?

-Hmm?

-Tu crois qu'on est de bonnes personnes moi et toi?

Paul eut un ricanement puis un profond soupir. Il se mit à observer la route l'air penseur, comme si lui aussi chercher dans les tréfonds de son être, une once de lumière.

-Honnêtement… Non. Genre, si on était des persos de BD, on serait plus des antagonistes secondaires. Comme le genre de perso qui font des mauvaises actions pour eux-même et rien de plus. Des gars avec des idéologies banales et un objectif tout aussi nul, mais qui font comme même tout pour l'atteindre. Ouai, on est ce genre de gars.

-Hmm, je vois. Mais ça ne répond toujours pas à ma question.

-T'es chi*n John. 

-Mais, je n'ai rien dit de mal. 

-Non, t'a rien dit de mal. Mais là t'es chi*n. C'est aussi simple que ça.

-B*tard.

-Garde tes insultes pour ton tour de garde cette nuit. Il ne va pas être très confortable.

John eut un petit rire. Après trois jours de silence, ça fait plaisir de voir Paul comme ça. Certes, il est un peu égérie, mais c'est mieux que rien. Au moins il pourrait partager sa peine avec quelqu'un d'autre.

La voiture se souleva brusquement puis retomba, elle, et tous les objets et personnes à bord.

-M*RDE, P*TAIN DE DOS D'ÂNE. Cette campagne commence sérieusement à me gaver. Je-

Un bruit assourdissant résonna dans le coffre. Paul se figea, John aussi. Tous deux savaient ce qui a causé ce bruit, mais aucun d'eux ne voulait savoir, en fait, ils ne voulaient pas s'en souvenir. Ce bruit est un rappelle de ce qui les amène ici, si loin de leurs objectifs, au milieu d'une campagne paumée. Ils ont une promesse à tenir, et cette promesse est plus importante que leur vie.

John a voulu consoler Paul, le réconforter, l'encourager, lui dire qu'il n'est pas le seul à souffrir. Mais aucun son ne sortit de sa gorge. Pourtant, elle aurait voulu les voir heureux, elle aurait voulu qu'ils ne s'attriste pas de sa mort. Oui, elle aurait voulu que lors de ses derniers instants, elle soit entourée de ceux qu'elle aime, de sa famille, sa seule famille. Mais, il n'en est rien, les vivants pleurent les morts, et les morts dévorent les vivants. Telles sont les lois de ce monde.

-La mort est vraiment…

John ne termina pas cette phrase. Il se tût, et ne parla plus pendant le reste du trajet.

Le ciel commençait à prendre un teint sombre. Le tonnerre se fait entendre. Avec un tel vacarme les infectés ne pourront pas les localiser, ils pourront sûrement atteindre une maison avant que la pluie ne devienne trop puissante. 

La voiture commence à quitter la route moderne, et se dirige vers la route de terre, beaucoup moins praticable. C'était déjà assez désagréable de conduire dans la terre, alors la boue, ce n'était pas l'expérience la plus amusante au volant. L'avantage c'est que la pluie masque les odeurs et les bruits, même si ils sortaient de la voiture, il n'y aurait rien pour les déranger, il leur suffit de ne pas se faire voir. 

Le moteur s'arrêta soudainement. Paul agrippa son sac d'entre ses jambes, arma son pistolet, mis ses couteaux dans sa ceinture et agrippa son pied de biche du siège arrière.

-John, en mouvement à 3… 3!!

Paul poussa la portière de la voiture avec son pied et se rua sous la pluie vers ce qui semble être un grand bâtiment de campagne. John le suis de près, machette à la main, il ne prend pas la peine d'observer les alentours, ça ne sert à rien avec un temps pareille, si il ne peut pas les voir, alors eux non plus.

Ils arrivèrent tous les deux devant une porte, et sans la moindre hésitation, John écarta Paul avec sa main, et la défonce avec son épaule. Paul était resté sur le pas de la porte, bouche bée, il comptait ouvrir une fenêtre avec son pied de biche, il ne pensait pas que John serait capable de défoncer une porte de bois aussi facilement, à main nue. Après quelques secondes de méditation sur les capacités surhumaine de son amie, il finit par entrer à son tour. 

John leva sa machette, en position de combat. Alors que Paul, attache son pied de biche à son sac, et sort son pistolet. Ils sont prêts à pénétrer dans les lieux. 

- Feux, droite. Fer, gauche. W Delta, F alpha. On sécurise les lieux et on monte à l'étage. 

Paul acquiesce de la tête et pointe son arme vers la droite. John se mit à sa gauche, toujours en position de combat. Ils avancent pas à pas, ils poussent chaque porte avec la plus grande prudence, et si la porte était bloquée, ils la barricadent avec des meubles dans le plus grand silence. Pas à pas, ils arrivèrent à l'étage. John baissa son arme et se mit à écouter à la porte, Paul derrière lui, prêt à tirer. Il attendit un long moment, l'oreille coller à la porte.

-Delta, rien à signaler dans toute la maison.

-T'es sûr?

-Ils ne sont pas connus pour être spécialement silencieux. D'ailleurs je pense que le simple fait de rentrer dans la maison aurait suffit à les alerter.

-C'était vrai quand elle-ugh

Paul tenait son cœur, il le faisait souffrir. Le simple fait d'y penser suffit à lui causer une horrible douleur au thorax. C'était insupportable, à un point où il pense que la mort serait moins douloureuse… Oui, la mort est sûrement moin pénible que ça, il lui suffit d'un coup de pistolet, une petite pression du doigt, juste pour essayé, rien de bien méch-

*BAF*

-Humm? PAUL!! Hé qu'est ce qui te prend? C'est pas le moment de lâcher mon gars.

La joue de Paul était rouge sang, il s'est mis un puissant coup de point au visage. Du sang coule de son nez, il l'efface sur son bras avant de faire une pression sur son nez pour stopper le saignement. Il a repris ses esprits, il est hors de question d'abandonner, pas maintenant.

-T'inquiète, j'avais juste besoin d'un petit remontant. Aujourd'hui n'est pas le jour de ma mort.

John l'observa un long moment, puis explosa de rire.

-D'accord, d'accord. Je te comprendrai jamais, toi et tes méthodes obscures de motivation. 

John ouvrit la porte et rentra dans la pièce. C'était une chambre spacieuse, assez pour permettre à deux hommes de dormir étaler sur le sol. Il y a bien un lit double, mais il risque d'être terriblement confortable, ce qui les empêchera de se réveiller tôt, ça pourrait leur coûter la vie. Paul se posa sur le sol, il déposa son sac et en sortit une lanterne à l'huile, il l'alluma avec son briquet de poche. La chambre se retrouva éclairée d'une lumière jaunâtre.

-Ah, avant que j'oublie. Paul, tiens c'est pour toi.

John sortit de ses poches un paquet de Chesterfield. Il le jeta à Paul qui l'attrapa avec plaisir. Rien qu'au poids, il peut deviner qu'il est encore plein.

-Chesterfield? Sérieux? Où t'as trouvé ça? J'ai failli retourner le Texas pour en trouver ne serait-ce qu'une seule cigarette. Et toi tu m'en sors un paquet juste comme ça.

-Quoi? T'en veux pas?

Paul mit le paquet dans sa poche et recula de quelques pas de son amie.

-N… Non, bien sûr que j'en veux, qu'elle homme censé aurait refusé une Chesterfield gratuite. Déjà que ça coûter la peau du c*l pour mettre la main sur une seule en temps normal, c'est un cadeau du ciel. 

Sur ses mots Paul posa son sac au sol et se dirigea vers la porte, son pistolet dans le holster.

-Demain c'est moi qui conduis, sauf si tu tiens à mourir dans un accident de voiture.

-Ouai, ouai. J'ai compris, t'a le droit de tripoter ma bagnol autant que tu veux.

-Et évite de te tirer une balle dans la tête. Compt pas sur moi pour t'enterrer.

- T'inquiète, je te l'ai dit non? Aujourd'hui n'est pas le jour de ma mort. 

Paul quitte la pièce le poing levé. Une fois son amie sortit de la chambre, John s'effondra sur le sol, une douleur atroce lui tords le visage. Il essaye de se lever, mais en vain, il a trop mal pour faire quoi que ce soit. John souleva le bas de son jean, laissant entrevoir un bandage sali par le sang, autour du bandage la chair est d'un bleu profond, une odeur putride en émane.

-Ah p*tain. ça recommence à puer. Je ne pense pas pouvoir masquer l'odeur cette fois… Et m*rde.

Il se mit contre le mur, assis, la tête reposée. Il le sait très bien. D'ici trois jours, il va mourir, et se relever… Comme les autres, et à ça il ne peut rien y faire. Et pourtant, il n'a pas peur de la mort. Au contraire, il l'attend avec impatience. La mort, son plus vieil ami.

-On dirait que cette fois je ne vais pas pouvoir lui échapper, pas vrai Chef? 

Au pas de la porte se tenait un homme géant dans un habit militaire. Il était là, avec toute sa taille, observant John, les mains croisées derrière le dos. Il ne pouvait apercevoir son regard, mais pas besoin, il le sait déjà. Les yeux de cet homme sont ceux de la mort. 

-Hé, ne soyez pas timide chef. Je vous en prie rentrer, j'ai assez de bière pour nous faire tenir au moins une soir-BEUARGH. 

Un mélange de vomit et de sang se répandit sur le sol, au pied de John. Celui-ci se baissa pour ne pas s'étouffer. Et une fois la tête relevée, l'homme en face de luis a disparu, remplacé par une dizaine d'autres, dans les mêmes vêtements. Seulement ces nouveaux arrivants ont des yeux. 

Tous observant John le regard emplit de haine. Certains étaient avec un bras en moins, pour d'autres c'était la jambe qui avait disparue, et d'autres avaient même la tête… Au mauvais endroit.

-Hé les gars, vous aussi vous êtes là. Alors? La forme? Parce qu' à me regarder comme ça on ne dirait p-BEUARGH. Non d'un chien, je ne sais pas ce que j'ai, j'ai la tête qui tourne. D'ailleur vous avez vue le médic parce que là j'ai vraiment besoin de-

Un homme était devant John, accroupi juste en face de lui. Il portait des lunettes et avait sur lui une blouse blanche tâchée de sang, la croix rouge accrochée sur son bras. Il fixait John, le regard vide, il avait les mêmes yeux qu'eux… Les yeux de la mort.

John tenta de reculer, mais se cogna la tête contre le mur, malgré la douleur il continua d'essayer. Il se retourna, donnant son dos aux soldats. Les mains tremblantes de peur… La peur, ça fait longtemps, c'était depuis "L'incident". Depuis la dernière fois où il a vu ces hommes. Oui il s'en souvient, il se souvient pourquoi il a quitté le front plus tôt que les autres, il se souvient pourquoi il a survécu à la guerre, il se souvient pourquoi ces hommes le regardent les yeux injectés de rage.

Il les a tous tués de sang froid.

-B*RDEL DE M*RDE. Laissez moi crever en paix.

John tenait sa tête entre les mains, donnant dos à la porte, se cognant la tête au mur. Il hurla dans la terreur la plus totale, ses yeux étaient injectés de sang , se fracassant le crâne de plus en plus fort. Puis, le silence. John s'arrêta, mit ses mains sur ses yeux. Il essaye de comprendre ce qui vient de se produire, mais n'arrive à rien. 

Il se leva malgré la douleur et se dirigea vers le sac de Paul, d'où il sortit un miroir. Il s'y inspecta et entreprit de se nettoyer le visage, et le sol de la chambre aussi.

Sous son regard pesant, 

celui de la mort.

 * * *

Le bruit des gouttes de pluies frappant le toit de la maison était apaisant, c'était différent des horribles hurlements d'infecté, c'était mieux en tout cas. Paul contemplait le ciel gris, une cigarette à la bouche, son M9 sur le genou. Il était assis sur une chaise couverte par une toiture en bois d'extérieur. La terrasse est un excellent endroit pour faire son tour de guet, surtout dans cette campagne plate, il n'y a pas de bâtiment ou de voiture pour vous bloquer la vue. Ici il voit tout, enfin, tout ce qui est possible de voir, dans un tel orage voire à plus de dix mètres est déjà un exploit.

-Si je ne peux pas les voir, c'est que eux aussi ne le peuvent pas … Je serai presque tenté d'y croire.

Paul était posé là, il se sentait plutôt bien dans cette position. Dos à la chaise, le regard sur l'horizon, le bruit de la pluie au-dessus de lui avait l'effet d'un somnifère sur lui. Pourtant il ne doit pas dormir, il ne peut pas se le permettre. Mais comme même, après dix heures de route rare seront ceux à pouvoir résister à la tentation du sommeil, et Paul ne déroge pas à la règle. Il a sommeil, tout son corps le supplie de fermer les yeux, mais il résiste.

-P*tain j'aurai dû demander à John de prendre mon tour de garde. Ah j'ai m*rdé sur se coup là.

Il va dormir, il le sait, quoi qu'il fasse il ne pourrait pas se lever, il est dans une position trop confortable pour ça. Il l'accepte et ferme les yeux.

-Paul… Paul… Hé Paul ! Qu'est ce que tu fais là?

-Quoi?

Paul était allongé sur de l'herbe en dessous d'un arbre sous un ciel bleu. Il releva sa tête et regarda aux alentours, il était dans une plaine verte. De l'herbe à perte de vue, sans aucun autre objet sur tout l'horizon. Pour faire simple, c'était vide, mais joyeusement vide. Paul tente de se relever mais une main se pose sur son torse l'obligeant à rester au sol. Il tourne son regard vers cette inconnue à la voix étonnamment familière. 

-Hmm? ça va? Pourquoi tu me regardes bizarrement ?

C'était elle, elle était en chair et en os, vivante. Paul est resté bouche bée. Il se releva brusquement et la repoussa. Il lui tourna son dos et posa sa tête contre l'arbre. Des larmes coulent le long de ses joues. Elle se releva à son tour, l'air inquiète, ses yeux remplis de tendresse fixaient Paul.

-Hé, Paul… Qu'est ce qui ne va pas? J'ai fait quelque chose de mal? 

Il ne répondit pas. Il n'est ni dupe ni dé illusionniste, ce n'est pas elle, parce qu'elle est morte, et ça il le sait. Elle l'entoura doucement de ses bras et posa sa tête contre son dos. Il a voulu la repousser, lui hurler dessus que ce n'est pas la vraie, mais il n'en fit rien, il se contenta de pleurer, comme il l'a toujours fait.

Paul releva sa tête et se retourna vers elle. Il l'observa pendant un long moment, ses yeux noirs, ses cheveux courts brun, sa peau blanche, il s'en souvient. Oui, Paul s'en souvient, il se souvient de pourquoi elle était avec eux, pourquoi elle les a suivis, de pourquoi il l'a élevé comme un père, de pourquoi il l'a protégé, et surtout de pourquoi elle est morte.

Paul la repousse doucement.

- John n'arrête pas de me dire de passer à autre chose… C'est plus compliqué que prévu.

-Hmm? John? Ne me dis pas qu'il est aussi dépressif que toi.

Paul eut un rire franc. Sa naïveté lui avait manqué, son innocence l'a rendue pure. Elle était la seule chose brillante dans ce monde, le seul rayon de soleil dans ce triste paysage. Mais elle est morte, et ça il doit l'accepter.

-Je suis vraiment désolé. Tout est de ma faute, je n'ai pas su te protéger. 

-Hmm? Paul t'es sûr que t'a pas fumer quelque chose d'autre que des cigarettes?

Paul l'observa un long moment. Il lui sourit, une larme lui coule sur la joue, mais il ne la ressent pas. Il la repousse délicatement.

-Adieu, Liane.

L'infecté était juste au-dessus de lui, la gueule grande ouverte. Du sang en découle sur le visage de Paul. La seule chose qui les sépare est le Pistolet M9 fourré dans la gueule du cadavre. Paul le fixait, les yeux ouverts, il n'était pas sûr de savoir ce qui se passe, ni de pourquoi il est là, mais il n'a pas à se poser des questions, tout ce qu'il a à faire c'est d'appuyer sur la gâchette. Des larmes se mirent à couler sur ses joues, pourtant son expression ne changea pas, son visage était comme déconnecté de ses émotions. Le mort-vivant fit un ultime grognement, et Paul appuya sur la gâchette.


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