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100% Sabre et Dentelle / Chapter 3: Chapitre 2

章節 3: Chapitre 2

Elizabeth
Mes paupières se font de plus en plus lourdes tandis que mes doigts se perdent dans les boucles brunes du torse d'Henry. Mon amant caresse la peau nue de mon dos, provoquant ainsi d'agréable frissons. Il m'a fallu du temps pour accepter ces instants de tendresse, je craignais que quelqu'un nous surprenne dans cette position compromettante. Nous avons parfaitement conscience des risques que nous encourons si notre secret venait à être dévoilé. Notre réputation, en particulier la mienne, seraient à jamais entachées par ce scandale. Certes, Père est bien plus permissif que la majorité des hommes de son rang, cependant même lui avait des limites. Je ne saurais dire quel sort il nous réserverait dans le cas où des rumeurs parviendraient jusqu'à lui.
Je dirais qu'il n'y aurait que deux issues : soit il nous obligerait à nous marier, soit il enverrait Henry en exil et me ferait épouser un noble quelconque à l'étranger. Aucune de ces deux options n'est réjouissante. Malgré mon affection pour Henry, un mariage avec lui est inenvisageable. Je connais bien trop cet homme pour savoir qu'une vie commune avec lui ne me rendrait jamais heureuse. Nos caractères respectifs ne pourraient pas s'accorder, les confrontations se feraient sans doute nombreuses. Néanmoins, ma principale réticence se trouve ailleurs. Il se pourrait que je finisse par m'éprendre profondément de lui, ce qui signerait ma perte. Henry est incapable d'offrir entièrement son cœur à une seule femme, il se contente de prêter quelques morceaux à ses favorites pour les retirer presque immédiatement.
Il se peut qu'il me soit fidèle pour le moment, il sait que c'était ma condition avant d'accepter ses avances. Il n'est pas assez fou pour se jouer de moi, il ne prendrait pas le risque de causer mon mécontentement. Je pourrais aisément provoquer sa chute sociale sans la moindre hésitation. Pour autant, avec un mariage il se sentirait en sécurité et pourrait librement rompre cet accord.
Ma main arrête son mouvement, une sorte de ressentiment commence à monter en moi. Finalement, je n'apprécie toujours pas ces moments d'intimité. Ils me poussent à réfléchir à toutes ces choses que je préfèrerais oublier. Mon estomac se crispe, mon esprit me torture exactement de la même façon après chacun de mes rendez-vous avec Lord Henry. Après une réflexion poussée à propos d'un éventuel mariage, j'en viens à me dire que ces quelques minutes de plaisir sont parfaitement inutiles. J'étais presque plus heureuse lorsque nous nous contentions de batifoler lors des banquets. Il déployait alors tous ces charmes pour me faire la cour, le simple effleurement de nos mains semblait lui faire plaisir et faisait battre mon cœur.
Puis j'en avais voulu toujours plus, je n'étais plus capable de me contenter de quelques baisers volés. Je voulais expérimenter cette chose interdite qui était censé être le point culminant de cette escalade haletante. En effet, je ne fus pas déçue, bien au contraire. Je mentirais en disant que je ne suis pas du tout satisfaite de notre situation, j'y trouve autant mon compte qu'Henry. Tout serait parfait si j'avais la possibilité de me laisser porter sans réfléchir. Malheureusement, j'en suis incapable. Plus mon cerveau retourne le problème dans tous les sens, plus je comprends que je suis piégée. J'ai perdu la chose la plus importante à mes yeux, à savoir ma liberté. J'ai refusé tous les prétendants que Père m'a présenté jusqu'à maintenant, pensant que les liens du mariage m'enfermeraient dans une cage de laquelle je ne pourrais plus jamais sortir. J'ai vite compris qu'une liaison engendre bien plus de responsabilités qu'un mariage. Nous devons être constamment sur nos gardes pour ne pas éveiller les soupçons, tout en rivalisant d'imagination pour animer la flamme qui brûle entre nous.
Il m'est arrivé de surprendre une conversation entre deux dames de la cour bien avant le début de ma liaison avec Henry, ces dernières débattaient à demi-mots à propos des avantages d'avoir un amant. Selon l'une d'elle, la vraie liberté se trouve dans la possibilité de choisir qui nous pouvons mettre dans notre lit.
J'étais jeune à l'époque, je fus donc captivée par ses paroles. À présent, je suis adulte et je comprends à quel point la réalité est bien différente du fantasme.
Henry se met à bouger sous moi, avant que je ne puisse comprendre ce qu'il cherche à faire, il me retourne d'un mouvement vif. Il se trouve à présent au-dessus de moi, ses boucles brunes lui tombent devant les yeux. Lorsque je remplace l'une d'entre elles, il attrape ma main et pose un baiser sur la paume avant d'y planter ses dents. La brusquerie soudaine de son geste me fait sursauter. Ses yeux sont rieurs, il avait prémédité ma réaction.
— Je suis ravie de voir que vous vous amusez à mes dépends, déclaré-je d'un ton boudeur.
— Ne le prenez pas comme ça, vous savez que je ne pourrais jamais me moquer de vous. Je souhaitai simplement vous faire revenir auprès de moi.
— Qu'elle idée étrange. Je n'ai pas quitté ce lit, vous l'avez bien vu.
— Votre corps était bien présent, mais votre esprit s'était envolé dans un endroit qui se trouvait hors de ma portée. Lorsque je suis avec vous, je vous veux tout entière Elizabeth.
Un petit rire s'échappe de ma gorge, cet homme sait parler aux femmes c'est indéniable. Je sais que je devrais le reprendre sur sa façon de s'adresser à moi, ces derniers temps il utilise mon prénom avec trop de facilité. Pourtant, je ne le fais pas.
— On dit souvent que les yeux sont le miroir de l'âme, reprend-t-il en traçant la ligne de ma mâchoire avec ses doigts, malheureusement pour moi, vos émeraudes sont indéchiffrables. Vous maîtrisez à la perfection chacun de vos regards, ainsi que tous les muscles de votre visage. Votre âme m'est inaccessible.
— Toutes les femmes de mon rang sont ainsi faites, on nous apprend très tôt à cacher nos émotions particulièrement devant les hommes. Nous devons être l'incarnation du mystère pour attiser la curiosité de vos semblables.
— Soit, je ne vous demanderais pas de dévoiler les grands secrets féminins. Je vais essayer de deviner si vous me le permettez. Chaque fois que j'aurais juste, je vous embrasserai. Qu'en pensez-vous ?
Mon corps se réchauffe, toutes mes pensées fondent comme neige au soleil. Mon cerveau va enfin pouvoir s'éteindre pour mon plus grand plaisir. Je hoche la tête pour accepter le petit jeu d'Henry.
— Très bien, je commence. Le sujet principal de votre réflexion n'est autre que moi-même.
— Vous êtes présomptueux, répliqué-je amusée.
— Mais j'ai raison n'est-ce pas ?
— Oui.
Henry approche son visage du mien, ses lèvres se posent juste en dessous de mon oreille. Il garde cette position, me permettant de sentir son souffle chaud sur la peau.
— Vous ne pensiez pas qu'à moi seul, c'était à propos de notre liaison.
Cette fois je me contente d'un hochement de tête, ma voix est coincée dans ma gorge. Les lèvres d'Henry se posent à plusieurs endroits sur mon cou, chaque baiser est un peu plus long que le précédent. Ma respiration devient haletante, comment ce simple contact parvient-il à m'émoustiller à ce point ?
— J'aime quand vous pensez à moi, commente-t-il, vous n'imaginez pas à quel point c'est réciproque. Dès que je suis loin de vous, j'imagine tout ce que je pourrais vous faire lors de notre prochaine rencontre. Je vous voie allongée nue, comme vous l'êtes à l'instant, votre peau d'albâtre est brillante de sueur mais elle garde sa texture satinée.
Le jeu vient d'être modifié, mais je ne m'en plains pas. Les paroles d'Henry réveillent tous mes sens. Sa main remonte le long de mon flanc avec une lenteur exquise.
— Aucun souvenir ne rend grâce à votre réelle beauté, continue-t-il avec une pointe de regret, c'est pour cette raison que je ne peux me passer de vous bien longtemps. Il me faut ma dose de votre odeur, de votre goût.
La pointe de sa langue trace la ligne droite de mon cou, m'arrachant un petit gémissement.
— Comment avez-vous fait lors de votre voyage ces deux dernières semaines ? parvins-je à articuler.
— J'ai souffert le martyr. Je suis donc bien décidé à rattraper tout le temps perdu. Vous aurez du mal à vous débarrasser de moi avant le dîner.
— Ça tombe bien, j'avais l'intention de vous ordonner de rester avec moi.
Je sens son sourire contre ma peau chauffée à blanc, tandis que sa virilité se presse contre mon bas-ventre.
Je suis faible, songé-je mi-amusée, mi-sérieuse.
Mon esprit sait qu'il serait plus prudent de mettre un terme à toute notre histoire. Mon corps quant à lui, n'est pas de cet avis. Il continue de réclamer Lord Henry avec force. Ne pouvant plus résister à cette passion qui me brûle de l'intérieur, je relève la tête de mon amant avant de l'embrasser avec passion. Il ne lui en faut pas plus pour laisser la sienne prendre le dessus de son être tout entier.
Sa grande main calleuse enveloppe mon sein, il le presse et en titille la pointe. Je presse mon bassin contre le sien, je veux plus attendre, je veux ressentir cette explosion de sensation qui me permet de tout oublier. Je veux m'abandonner au plaisir charnel, et ne plus revenir à la réalité.
Henry passe ses mains sous mon bassin pour le soulever, j'enroule mes jambes autour de ses hanches et il me pénètre sans douceur. Je dois étouffer mes gémissements quand il commence à bouger. La puissance de ses coups de reins me fait perdre pied progressivement. Je me retrouve dans un monde éthéré où seule la luxure règne en maîtresse absolue. 

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