章節 81: Chapitre 81 : L’épreuve du corps et de l’âme
Point de vue d'Aelynn
Cela fait maintenant trois mois que je porte l'enfant de Marcus, et chaque jour a été une bénédiction, même au milieu de mes nausées et de mes changements d'humeur. Mais ce matin, quelque chose était différent.
Je me réveillai avec une lourdeur inhabituelle, mon corps en feu, chaque muscle me criant de rester allongée. Ma tête tournait, et même la lumière douce filtrant à travers les rideaux me faisait mal.
"Marcus…" murmurai-je d'une voix rauque, incapable de bouger.
En un instant, il fut à mes côtés, son visage marqué par l'inquiétude. "Aelynn, qu'est-ce qui ne va pas ?" demanda-t-il en posant une main fraîche sur mon front. "Tu es brûlante."
Je voulais le rassurer, lui dire que tout irait bien, mais les mots refusaient de venir. Une vague de faiblesse m'envahit, et je fermai les yeux.
L'appel à l'aide
Marcus ne perdit pas de temps. Il appela immédiatement la médecin de la villa, ordonnant à tout le monde de se tenir prêt pour toute éventualité. Il resta à mes côtés, me parlant doucement, essayant de m'apaiser même si je pouvais sentir sa peur.
Quand la médecin arriva, elle s'agenouilla près de moi, ses mains expertes vérifiant ma température et écoutant les battements de mon cœur.
"Elle est très faible," déclara-t-elle après un long moment. "Son corps lutte pour supporter la croissance de l'enfant. Il consomme beaucoup de son énergie. Trop, en fait."
Marcus serra les poings, son regard sombre et déterminé. "Alors, que devons-nous faire ?" demanda-t-il. "Dites-moi tout ce qu'il faut pour qu'elle aille mieux."
La médecin posa une main apaisante sur son bras. "Elle a besoin de repos absolu. Pas de stress, pas d'efforts. Si elle continue à se surmener, elle pourrait perdre l'enfant."
Ces mots tombèrent comme une enclume. Je vis Marcus blanchir, et une douleur indescriptible traversa ses traits.
"Je veillerai sur elle," dit-il d'une voix rauque. "Elle ne fera rien, je m'assurerai qu'elle reste en sécurité."
Un moment de tendresse
Après le départ de la médecin, Marcus s'assit à mes côtés, son regard fixé sur moi avec une intensité qui me fit presque pleurer.
"Tu vas bien, Aelynn," murmura-t-il, sa voix douce mais ferme. "Je ne te laisserai pas traverser cela seule."
Il prit ma main dans la sienne, ses doigts caressant doucement ma peau. "Je suis désolé. Peut-être que nous avons trop poussé les choses. Mais cet enfant… il sera un guerrier, je le sais. Et il a besoin de toi, tout comme moi."
Je voulus sourire pour le rassurer, mais tout ce que je pus faire fut de serrer sa main légèrement.
"Tu es forte," continua-t-il, sa voix emplie d'admiration. "Mais tu n'as pas à porter tout cela seule. Je suis là. Je ferai tout pour toi et pour cet enfant."
Les jours de repos
Les jours qui suivirent furent un défi pour nous deux. Marcus s'occupa de tout, veillant à ce que je reste au lit, même lorsque je protestais faiblement. Il supervisa les enfants, géra la villa, et s'assura que je ne manque de rien.
Chaque matin, il venait avec un plateau de nourriture, m'aidant à manger même lorsque mon appétit me faisait défaut. Il me lisait des livres, me racontait des histoires, et parfois, il s'asseyait simplement à mes côtés, sa présence seule suffisante pour me réconforter.
"Tu es incroyable," lui dis-je un soir, alors qu'il arrangeait les oreillers derrière moi.
"Et toi, tu es têtue," répliqua-t-il avec un sourire taquin. "Mais je ne t'en veux pas. C'est pour cela que je t'aime."
Un guerrier en devenir
La médecin revint pour un contrôle quelques jours plus tard. Après m'avoir examinée, elle hocha la tête avec satisfaction.
"Elle va mieux," déclara-t-elle, adressant un regard à Marcus. "Mais continuez à veiller sur elle. Cet enfant sera fort, je peux le sentir. Il est déjà spécial. Mais il ne doit pas grandir au détriment de sa mère."
Marcus serra les dents, sa main trouvant la mienne. "Il ne le fera pas. Je veillerai sur eux deux."
Je posai ma main sur mon ventre, une vague de chaleur m'envahissant. Même si ces derniers jours avaient été éprouvants, je savais que nous en sortirions plus forts. Cet enfant, notre enfant, était une promesse d'avenir, un symbole de l'amour que nous partagions.
Et avec Marcus à mes côtés, je savais que nous étions prêts à tout affronter.
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