Point de vue de Marcus
De retour à la maison, un sentiment de calme relatif s'installe enfin. Les enfants jouent dans le jardin sous la surveillance attentive de leurs gardes, tandis qu'Aelynn se repose dans notre chambre. Chaque jour, son ventre arrondi me rappelle que notre enfant pourrait arriver à tout moment. La médecin est claire : il faut tout préparer. Je ne laisse rien au hasard.
Alors que je fais le point avec Elias, mon fidèle bêta, il m'apporte une lettre. Elle porte le sceau de la meute d'Adrien.
— Marcus, c'est une réponse d'Adrien.
Je prends la lettre, la déplie, et la lis en silence. Les mots sont simples mais efficaces :
"Marcus,
J'ai informé ma meute de l'alliance et de la situation concernant Aelynn et les enfants. Nous sommes prêts à rallier nos forces et apporter nos alliés pour le combat à venir. Nous sommes plus forts ensemble. Je vous tiendrai informé des prochains mouvements.
Adrien."
Je pousse un long soupir, sentant une partie de la tension dans mes épaules s'évanouir. Enfin, une chose de faite. Je hoche la tête, satisfait, et plie la lettre avant de la ranger dans une poche.
— Elias, retourne à ton poste et veille à ce que les gardes soient en alerte. Nous ne pouvons pas nous permettre de baisser notre vigilance.
Elias acquiesce et se dirige vers la porte. Mais avant qu'il ne parte, un autre détail attire mon attention.
— Elias, attends. Qu'est-ce que tu portes là ?
Il se retourne, une autre lettre à la main.
— C'est pour madame, dit-il avec une légère hésitation.
— De la part de qui ?
— Adrien, répond-il, baissant légèrement les yeux.
Une bouffée de colère monte immédiatement en moi, mais je la contiens.
— Donne-la-moi, dis-je calmement, bien que mon ton ne laisse aucune place à la discussion.
Elias semble comprendre, et il me tend la lettre avant de s'éclipser rapidement.
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Un mélange de colère et de jalousie
Je regarde l'enveloppe dans ma main, le sceau d'Adrien me provoquant comme une vieille cicatrice qu'on aurait rouverte. Je sais que je ne devrais pas céder à la jalousie, mais je ne peux m'en empêcher. Pourquoi Adrien écrit-il directement à ma femme ? Que pourrait-il bien avoir à lui dire, alors que tout a déjà été dit en face ?
Je serre l'enveloppe entre mes doigts, hésitant entre la brûler sur-le-champ ou l'ouvrir. Finalement, ma curiosité l'emporte.
Je brise le sceau et commence à lire :
"Ma chère lapine,
Comment vas-tu ? J'ai beaucoup pensé à toi depuis que je t'ai revue. Cela m'a rappelé les années passées ensemble. Tu es tellement ravissante enceinte. J'espère passer te voir un jour et que nous puissions renouer. Ce serait dommage de perdre le lien qui nous unissait.
PS : Te rappelles-tu de notre soirée sous la douche embuée lorsque tu étais enceinte de nos triplés ?"
Mes mains tremblent de colère. Lapine ? Comment ose-t-il utiliser ce surnom en s'adressant à elle ? Et cette allusion à leur passé... À NOS triplés ? Il essaie clairement de la troubler, de raviver un lien qu'elle a brisé pour être avec moi.
Mon loup gronde dans ma poitrine, prêt à surgir. Sans réfléchir, j'arrache la lettre en mille morceaux et jette les morceaux dans la cheminée. Les flammes les dévorent rapidement, comme si elles partageaient ma fureur.
— Il pense qu'il peut encore me voler ce qui est à moi, grognai-je à voix basse.
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Retour auprès d'Aelynn
Je monte les escaliers, prenant une profonde inspiration pour me calmer. Quand j'entre dans notre chambre, je trouve Aelynn allongée sur le lit, une main posée sur son ventre. Son visage s'illumine en me voyant, et pendant un instant, ma colère s'apaise.
— Tout va bien ? demande-t-elle doucement, percevant peut-être un éclat d'émotion dans mon regard.
Je m'assois sur le bord du lit, prenant sa main dans la mienne.
— Oui, tout va bien. Adrien a accepté l'alliance et amènera ses alliés. C'est une bonne nouvelle.
Ses yeux s'adoucissent, mais je vois une lueur d'inquiétude.
— Et la lettre qu'il m'a envoyée ?
Je serre un peu plus sa main, essayant de ne pas laisser ma jalousie transparaître.
— Il n'y avait rien d'important, juste des mots inutiles. J'ai pris la liberté de m'en occuper.
Elle fronce légèrement les sourcils, mais elle ne pousse pas plus loin. Je préfère changer de sujet.
— Et toi ? Comment te sens-tu ?
Un sourire étire ses lèvres alors qu'elle caresse doucement son ventre.
— Fatiguée, mais heureuse. Notre fils sera bientôt là.
Mon cœur se serre de tendresse, et je dépose un baiser sur sa main.
— Il sera parfait, tout comme sa mère.
Elle rit doucement, et ce son apaise mes nerfs comme rien d'autre ne le pourrait.
— Repose-toi, ma douce. Je m'occupe de tout.
Elle ferme les yeux, et je reste à ses côtés, veillant sur elle comme le trésor qu'elle est. Adrien peut essayer autant qu'il le veut. Aelynn est à moi, et je ne laisserai jamais personne nous séparer.