Chương 36: Chapitre 36 : Le Troublant Paradoxe
Cela fait déjà deux jours que je n'ai pas vu Marcus. Deux jours sans qu'il ne fasse irruption dans ma chambre, sans qu'il ne me regarde de cette manière qui me fait frissonner de peur et de… quoi d'autre, exactement ? C'est cette question qui m'obsède depuis ce matin. Pourquoi est-ce que je pense à lui ? Pourquoi, même en son absence, je ressens encore le poids de ses gestes, de ses regards sur moi ?
Je ne comprends pas. Mon esprit me dit de haïr Marcus, de le fuir à tout prix. Après tout, il me manipule, il joue avec mes faiblesses. Il m'a emprisonnée ici, dans cette demeure où chaque pièce semble avoir été construite pour que je me perde un peu plus à chaque instant. Pourtant, malgré tout cela, quelque chose en moi réclame encore sa présence.
Mon corps me trahit.
Je me souviens de ses mains sur moi, de la manière dont il s'impose. Je me rappelle de chaque détail, chaque instant où il me tenait sous son contrôle. Et maintenant que je suis seule, maintenant qu'il n'est plus là, je ressens un vide que je n'arrive pas à combler. C'est comme si mon corps avait appris à aimer cette douleur, cette domination qu'il exerce sur moi.
Comment cela se fait-il ? Je me pose la question sans cesse, essayant de trouver une explication. Est-ce simplement que je m'y suis habituée ? Mon esprit refuse de croire que je puisse avoir des sentiments pour un homme comme Marcus. Et pourtant… cette idée me hante. Peut-être pas des sentiments, mais une sorte de dépendance. Mon corps réclame sa présence, son contrôle, son contact. Cette réalisation me terrifie.
Je me lève du lit et commence à marcher dans la pièce, comme pour échapper à mes propres pensées. Mais elles me rattrapent toujours. L'idée de trouver du plaisir dans ce qu'il me fait subir me dégoûte. Et pourtant, à chaque fois qu'il s'approche de moi, une partie de moi cesse de se débattre, comme si, inconsciemment, je m'étais résignée à accepter cette situation.
Mais est-ce vraiment une résignation ? Ou est-ce que je commence à y prendre plaisir ?
Je m'assois sur le bord du lit, la tête entre les mains, essayant de chasser ces pensées de mon esprit. Ce n'est pas normal. Je ne devrais pas ressentir cela. Mais je ne peux nier que quelque chose en moi a changé. Il y a une part de moi qui, même si elle refuse de l'admettre, commence à trouver une étrange satisfaction dans ce jeu malsain que Marcus joue avec moi.
Mon cœur bat plus vite rien qu'à l'idée qu'il puisse revenir bientôt, me toucher à nouveau, me pousser dans mes retranchements. J'ai peur de ce que cela signifie pour moi. Est-ce que je suis en train de perdre le contrôle ? Ou pire, est-ce que je l'ai déjà perdu ?
Je dois me ressaisir. Ce n'est pas moi. Je suis forte. Je ne suis pas ce jouet qu'il essaie de façonner à son image. Je dois me rappeler qui je suis, d'où je viens, et ce que je représente. Mais plus le temps passe, plus la frontière entre la haine que je devrais ressentir pour lui et cette étrange dépendance devient floue.
Je me couche à nouveau, essayant de calmer mon esprit, mais mon corps me trahit encore une fois. L'absence de Marcus me pèse, et cette réalisation me fait frissonner. Comment ai-je pu en arriver là ? Comment se fait-il que je ressente ce besoin, ce désir de le voir, même si c'est pour me faire du mal ?
Je serre les draps entre mes doigts, luttant contre ces pensées parasites. Ce n'est pas moi. Ce n'est pas qui je suis.
Mais au fond de moi, une voix douce et perverse murmure : "Et si c'était devenu toi ?"
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