Chương 38: Chapitre 34 : Marquer l'histoire (III)
On put voir sur l'écran qui était apparut la scène : Elena, le reine d'Eurasia se tenait debout tout en écrasant de son pieds le visage d'une personne au sol. Or pas de n'importe qui, cette victime était une dragonoïde, un femme dragon si vous voulez et ses affaires tombaient en lambeaux à cause de l'électricité provenant de ses entraves. En premier vient l'incompréhension de la population : que se passait-il ? C'était inhabituelle mais ils continuèrent de regarder comme happés par l'image.
« Mon cher peuple, sous mes pieds se tient actuellement la dernière des primordiales. Ce jour est historique mes chers car aujourd'hui même, le peuple dragon vient de me prêter allégeance. »
— La dernière primordiale ? s'étonna Mylon. Ils ont une forme hybride ?!
Marlène se rapprocha, elle, de Mylon en voyant la scène, la froideur que l'image dégageait, l'horreur que l'on pouvait apercevoir sur le visage tordu de la dragonoïde … Ce n'était pas pour un enfant, ni pour quiconque ! Une telle vue pourrait terrifier n'importe qui, oui, mais pour Mylon ce n'était pas ça. Une sorte de colère commençait à se former en son fond, bien qu'il ne sut pourquoi …
« Oui je sais, certains d'entre vous sont en colères ou bien inquiets après ce qu'il s'est produit à ForteMarbre, avec cette guerre qui se profile entre nous et les démons aussi. C'est pour cela que je vous parle aujourd'hui. »
— C'est donc ça, déduit Adamantine. Elle passe un message, beaucoup commençaient à questionner son règne avec son absence …
« Je vous promet de mener notre royaume vers la victoire et ce, pour avant tout assurer la survie de l'humanité mais aussi venger mon camarade, le preux héros tombé de la main de ces viles être. Oui, je compte venger Alan Dragnir, celui qui mena l'assaut contre le Dévoreur de Mondes, celui qui le vaincu, celui qui voulait unir les nations, celui qui prônait la paix... En tant qu'une de ses proches, il est de mon devoir de les exterminer, pour sa mémoire ! C'est pourquoi je vous redemande votre confiance ici et pour preuve de ma capacité à mener à bien cette mission, je compte vous démontrer l'étendu de mes pouvoir. »
— Si elle peut l'immobiliser comme ça, bégaya Mylon à Adamantine. Alors nous ne sommes pas du même niveau …
Adamantine n'acquiesça que silencieusement, maintenant son regard sur la scène.
« En effet, aujourd'hui devant vos yeux, se tient une exécution mais pas n'importe laquelle. Celle du dirigeant du peuple des dragons et ce, par la main de cette primordiale ! »
« Quoi ? grogna Ishile sous son pieds. Jamais ! Plutôt mourir que … Arrgh ! »
La dragonoïde se remit à hurler et à se tordre de douleurs quand l'électricité retraversa son corps, déchirant finalement sa tenue. C'était une humiliation publique à ce niveau, Elena l'avait mis au plus bas et voulait maintenant la forcer à tuer un de ses compères dans cet état ?
Marlène s'agrippa à Mylon, cette vision la terrifiait. Pour Mylon ce n'était que le dégoût, l'irritation et la colère. Oui, l'un d'entre eux avait commit un crime grave mais aller jusqu'à ces extrêmes là ! Surtout l'obliger à tuer l'un des siens… Adamantine, elle, s'était mise à regarder le sol. Elle ne pouvait rien faire pour empêcher cela, ce n'était pas juste mais la royauté avait le statut absolue. Elle le savait bien puisqu'elle profitait des avantages que lui accordait la noblesse. C'était cette femme la loi …
Les personnes présentes devant ces écrans avaient toutes des réactions différentes : certaines cachaient les yeux de leurs enfants, d'autres acclamaient la Reine et sa décision, d'autres détournaient le regard et d'autres ne laissaient rien paraître. Cependant, personne ne protestait ce qui frustra Mylon. Comment pouvait on accepter une telle injustice ? Or il se remit dans la peau d'un humain, d'un humain endoctriné, où cette sorte de chose était commune. Dans la peau d'un humain n'ayant pas vraiment de pouvoir sur la situation… Il comprit un peu mais ne réussit à l'accepter ! Il devait y avoir plus non ? Sinon, l'ombre allait avoir raison et le dernier rire. D'ailleurs, il crut entendre une sorte de rire sourd en son fort intérieur…
La scène continua. La dragonoïde n'ayant plus de vêtement, trouva son corps contrôlé. Eleana demanda à ce moment à une des Valkyries une lame qu'elle passa à Ishile. Elena pointa alors Herbert et ordonna :
« Va maintenant, tu n'es plus libre : tu n'es plus qu'un animal ! Obéit à ma commande et exécute ce lézard ! Venge les victimes de ton oncle. »
Son corps commençait à ne plus lui obéir mais elle luttait. Elle luttait éperdument, subissant mille douleurs mais rien y faisait. Son corps avançait pendant que son visage se tordait de douleur, de désespoir et d'horreur. Pas à pas, lentement, elle se rapprochait d'Herbert. La lame à la main, sa peau brûlait à cause de l'électrocution continue. Elle se mit à crier quand elle n'était plus qu'à un mètre :
« Stop ! Arrêtez !!! Non … Ne m-m'obligez pas à- Je.. Je vous en prie ! Je lécherais vos bottes s'il le faut, je vous obéirais-.. Je ne veux pas le tuer … Herbert, fuit, fuiiiit !! Je t'en pris ! Pitié ... »
Ishile se mit à pleurer d'horreur, elle ne pouvait plus lutter ... La lame, son bras … Non, non ! Son bras commença à prendre de l'élan, elle allait …
« Herbert ! balbutia Ishile. Évite, je t'en prie !! »
Cependant il ne bougea point, il regarda juste une dernière fois sa pupille dans les yeux pour lui intimer :
« Je t'aimerais comme ma fille Ishile, pour toujours … »
Elle vint ainsi abattre contre son gré l'épée dans le coeur d'Herbert qui lui l'enlaça. Ishile put sentir la chaleur quitté le corps de l'homme qui s'était toujours occupé d'elle. Elle ne l'avait jamais vraiment remercié, elle ne lui avait jamais vraiment dit qu'elle l'aimait comme un père non plus. Et elle ne pourrait plus, plus jamais, de sa main … L'électrocution continuant, elle tomba inconsciente en criant dans ses sanglots.
Elena continua alors :
« Vous en avez donc la preuve aujourd'hui, je suis capable d'une telle prouesse sans même avoir recourt à la marque d'esclavage. Je vous prouve aujourd'hui que ces lézards n'ont rien de sacré car sinon, Stella m'en aurait empêchée avec une punition divine. Se tenir de mon côté, s'est s'assurer notre victoire mais nous ne devons rien relâcher. Je reste humaine tout comme vous et ais besoin de votre coopération dans la guerre qui s'amène. Car si vous pensiez les dragons la plus grande menace de ce monde, vous vous trompez. Les démons sont bien plus terrifiants qu'eux et ce, maintenant que leur Reine les a renforcée avec un sort interdit. Je le répète, moi Elena Weiss, s'assurera de notre victoire ! »
La communication se coupa soudainement après ces mots, laissant tout le monde dans des états différents : certains se mirent à l'acclamer, certains applaudirent, tandis que d'autres restèrent silencieux ou vomirent face à l'horreur qu'ils venaient de voir. Marlène, elle, avaient enfuis son regard dans les affaires de Mylon. Cela ne l'empêcha pas de tout entendre, l'ambiance était devenue bien sombre. Tout le monde quitta peu à peu la place comme nos héros …
Ils décidèrent de s'arrêter à un banc pour se donner le temps à tout digérer. C'est Mylon qui essaya de percer ce silence qui s'était installé.
— C'est donc elle la Reine ? Elena Weiss … Tu la connais puisque tu es une noble Ada ?
— Non, souffla t-elle. Pas vraiment … Tu as dus l'entendre mais elle ne sort que très rarement de sa tour. Là, on a très bien vu pourquoi …
Mylon serra du poing … Il n'ajouta qu'une chose :
— Elle à l'air cruelle et très dédiée à exterminer les démons. Un peu comme tous les humains j'imagine …
Ce n'était certainement pas la bonne chose à dire. Même Marlène avait perdue son entrain habituel… Cela n'intensifia que le silence mais Adamantine se décida de répondre :
— Il paraît qu'elle les a toujours détesté, qu'elle se doutait de leur trahison et avait donc échafaudé ce plan pour les sceller en avance. Mais au vu de la scène d'aujourd'hui, cela ne m'étonnerait pas que …
— L'histoire que mon père m'ait raconté soit vraie ? finit Mylon.
— C'est ça …
Marlène s'agrippa soudainement au bras de Mylon, en pleurnichant :
— I-il faut pas qu'elle te trouve ! Imagine ce qu'elle te ferait alors si elle a déjà fait ça à cette pauvre dame.
Mylon écarquilla des yeux : il n'y avait tout simplement pas pensé. C'est alors qu'un souvenir remonta, un flash ... ce grésillement ! Il l'avait déjà entendu auparavant, oui, quand il avait affronté Lancelot. Ce cercle lumineux, cette magie, c'était elle … Il fut alors prit de sueurs froides et de vertiges. Toutefois il ne pouvait se permettre de le montrer, il ne voulait pas les inquiéter plus que ça et dit :
— Tout ira bien tant que je garde le cache-œil est le gant. Si aucun des gardes ne révèlent ma nature, je suis sûr que tout ira bien.
Il essaya de les rassurer comme il peut mais il le savait : la tâche de sa vengeance allait s'annoncer compliquée, voir impossible avec une telle personne à ses trousses … La peur, oui cette peur de les perdre aux mains de cette femmes. Elle avait obligé cette dragonoïde à…
Mylon s'était inconsciemment mis à trembler. De son côté Adamantine hésita. Elle n'était pas très tactile mais avait bien repérer sa détresse. Elle se décida alors et vint lui serrer tendrement la main pour le rassurer. Cela n'arrangea pas vraiment la situation mais l'aggrava pour Mylon.Voyant cela, elle leur dit d'un ton doux :
— Ne vous en faites pas, si cela arrive je pourrais toujours essayer de faire marcher mon statue de noble. Enfin, pour le peu que j'en sois une aux yeux des autres …
Elle se découvrit une nouvelle motivation. Si devenir une grande chevaleresse n'était qu'un but que sa famille lui avait imposé par devoir, c'était maintenant définitivement un moyen d'obtenir de l'influence. Une influence et un pouvoir nécessaire si elle voulait vivre un jour avec Mylon, changer les choses, changer ce despotisme de la Reine, rendre la vie de tous plus juste. Cette justice que lui avait enseignée sa grand-mère, celle à laquelle avait prêtée allégeance dans son entrée dans l'ordre … C'était quelque chose qu'elle admirait, un but noble oui. Elle s'était perdue dans ce voyage, dans l'atteinte de ce rêve mais Mylon c'était ouvert à elle, lui avait fait cette promesse, ce baiser… Ses sentiments étaient réciproques mais le problème étant qu'ils ne pourront vivre ensemble tant que la situation restait tel quelle. Il y avait besoin d'un changement, un changement qu'elle se devait d'amener tout en restant elle même !
Adamantine se leva soudainement avec entrain, se tourna vers ses compagnons et essaya de les remotiver :
— Aller debout ! On a une longue journée qui nous attends, ce n'est pas le moment de perdre notre motivation. On trouvera une solution pour tout ça mais pour le moment, que dites vous d'aller nous remplir l'estomac ? J'en connais un qui n'a pas énormément mangé depuis son réveil.
Cette réaction fit sourire Mylon, il se secoua la tête devant cet optimisme. Oui, il ne fallait pas abandonner avant d'avoir même mener la lutte. Il lui dit en se levant « Aller, tu as raisons ! » puis il se tourna vers Marlène.
— Bah alors ? le questionna-t-il. Me dit pas que la fière aventurière en herbe a déjà perdue sa flamme ?
— Alors ça, jamais ! s'offusqua Marlène toujours larmoyante. C'est juste que … les choses s'arrangeaient mais maintenant … Argh ! Pourquoi il faut que tout soit si compliqué ?!
— Marlène, souffla Mylon. Ce n'est pas à toi de t'inquiéter. Tu as encore tes parents et la vie devant toi. Laisse moi m'occuper de mes problèmes …
— NOS problèmes !! contesta Marlène en croisant des bras. Dois-je te rappeler qu'on est aussi une famille ? C'est Kaebe qui me l'a fait remarquer …
Adamantine posa au même moment la main sur l'épaule de Mylon pour affirmer :
— Tu sais elle a raison sur ce coup, tu n'as plus à être seul tu sais …
Cela le fit souffler et relâcher ses épaules. Il leur dit en souriant :
— Oui c'est vrai, la meilleur des familles …
Il serra toutefois son poing, ne comptant pas les mettre en danger pour son bien. Cela renforça sa détermination : celle de se séparer d'eux pour les protéger…
Il passèrent ainsi au restaurant puis vint l'heure des funérailles qui avaient lieu au cimetière de la ville et furent dirigés par le Duc. Tout le monde était présents : l'entièreté des gardes, les familles des victimes ou bien même encore des inconnues venus payer hommage à leur sauveurs. Le plus surprenant était la présence des ex-voyous. Il paraît qu'ils participèrent à l'aide apportés aux victimes et Mylon le vit : Bezos. Il était là en fauteuil roulant mais il n'y croyait pas. Ce que lui avait dit Adamantine hier était donc vrai ? Bezos s'était vraiment sacrifié pour stopper l'un des rayons du dragon, le rendant ainsi incapable de marcher à nouveau ? Il ne l'aurait jamais crut capable d'une telle chose, c'est que les humains pouvaient changer alors ?
Les funérailles continuèrent, l'hymne d'Eurasia fut chantée pendant qu'un cercueil symbolique fut enterré. Le Duc prononça ensuite un discours solennel et reparla de l'évènement de se matin, indiquant ainsi que ces victimes peuvent maintenant reposer en paix, vengées par leur glorieuse Reine.
À la fin de la cérémonie, Mylon esquissa un moment un regard sur Emilie et Sam. Devrait-il leur adresser un mot ? Non, il en avait déjà assez fait… Il vint juste déposer un bouquet de fleurs sur cette tombe aux côtés d'Adamantine et Marlène. Le deuil avait son importance, il ne le savait que trop bien. Payer son respect aux morts, avoir un endroit où se recueillir, avoir un moyen de perpétuer leur mémoire, même sans forcément croire à une religion, cela permettait aux vivants d'aller de l'avant, de s'en sortir face à cette tragédie …
**
De retour à la tour, les Valkyries y firent le ménage, plaçant aux cous des dragonoïdes restant d'étrange collier incrustées de cristaux. Ils les emmenèrent quelque part sur ordre de la Reine et il n'y restait plus qu'elle, Absalon et Ishile. La dragonoïde était à genou au sol, livide avec un regard sans vie.
Absalon vint se prosterner devant Elena pour lui demander :
— Votre altesse, quelle sera la suite de notre démarche ?
Elena se leva de son trône pour se diriger vers Ishile. Passant à côté d'Absalon, elle lui intima :
— Et bien, nous nous sommes trouvés de bonnes montures. Cela va nous êtres utile pour affronter les démons …
Puis elle sorti une sorte de fiole d'une de ses poches, se mordit le doigt et y plongea une goûte de son sang : le liquide prit alors une teinte violette. Elena sortit ensuite un pinceau et vint peindre sur le corps de la dragonoïde une sorte de tatouage géant. Ishile ne se débattait plus, son esprit brisé, le regard vide et immobile : sa flamme s'était éteinte.
Quand Elena finit, le tatouage brilla d'une leur mauve et elle clama à Absalon :
— Et voilà, elle ne pourra plus nous échapper. Quoi de mieux qu'un tel animal pour nous servir d'arme !
Absalon hésita un moment mais il se permit de lui faire une critique :
— Votre démarche d'aujourd'hui à certainement fais mouche mais ne pensez vous pas que cela va énerver les sept familles ? Vous ne les avez pas prévenus, je pense que certains auraient bien eu leur mots à dire face à vos actes.
— Voyons Absalon, même si l'un de ces nobles n'est pas content, ils ne peuvent rien faire contre moi ! Même s'ils gardent un certains pouvoir, je reste la dirigeante suprême. En plus, cela nous a permis d'aller plus vite.
— Bien, vous avez raison. Sur un autre sujet, vous comptez vous y prendre comment avec l'hybride ? demanda t-il toujours aussi froidement.
— Ah ça ? s'étonna Elena. Ton fils n'était pas déjà parti pour ForteMarbre ?
— Justement, veuillez m'excuser ma Reine, il n'est pas parti dès que je le lui ai ordonné. Il …
— Attends, laisse moi deviner … Le fils à sa maman lui a rendu visite ? C'est vrai qu'elle est atteinte du Sommeil Éternel. Sa condition doit empirer de plus en plus, je pourrais essayer de dépêcher des chercheurs médecins tu le souhaites.
— Ce ne sera pas nécessaire, contesta l'homme. Vous savez très bien ce que je ressens maintenant. De surcroît ,si elle en périe, c'est qu'elle n'était digne de vivre en premier lieu. J'ajoute juste que mon fils devrait le croiser à Elmoth dans le pire scénario.
— Que tu es froid dis-donc. Enfin, c'est peut être de ma faute… Elmoth alors ? De toute façon, rien ne presse.
Elle se retourna et attrapa par les cheveux d'Ishile qui ne se défendit pas non plus. Elena se dirigea en direction de son trône et ordonna :
— Bien tu peux vaquer à tes occupations ! Je vais m'occuper de mener des recherches sur les dragonoïdes, surtout sur ce primordiale. Un spécimen vivant, c'est rare !
Elle traîna Ishile derrière son trône où se trouvait un escalier, descendant assez profondément et disparut ainsi. Absalon sortit lui aussi de la salle, affichant toujours un visage vide d'émotions …
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