บท 28: Chapitre 28
La nuit était tombée sur le camp des chasseurs, mais leur vigilance ne faiblissait pas. L'air était lourd, saturé de l'odeur des feux de camp et des corps fatigués. Pourtant, un malaise semblait s'installer parmi eux. Certains chuchotaient sur l'ombre qui les hantait depuis des jours, une présence insaisissable mais palpable. Ils étaient des tueurs endurcis, mais cette fois, ils étaient en chasse contre quelque chose de bien plus dangereux qu'à l'accoutumée.
Aniaba observa la scène depuis les ombres. Chaque mouvement, chaque patrouille, chaque garde somnolant était gravé dans sa mémoire. Son attaque devait être rapide et brutale. Il savait qu'il était seul contre des tueurs chevronnés, mais il avait l'avantage de la surprise et de ses dons. La rage qu'il contenait était une arme à double tranchant, mais cette nuit, il était prêt à la laisser s'exprimer.
Lorsque l'assaut commença, ce fut comme un éclair dans la nuit. Aniaba surgit des ténèbres, frappant les gardes avant qu'ils ne puissent réagir. Ses coups étaient précis, mortels. En quelques instants, il avait neutralisé plusieurs chasseurs et était parvenu à ouvrir les cages où étaient retenus les villageois captifs. Ces derniers, terrifiés mais emplis d'espoir, commencèrent à fuir vers les bois environnants.
Mais les chasseurs, expérimentés, comprirent rapidement ce qui se passait. Leur chef, un homme imposant aux traits marqués par des années de violence, hurla des ordres. Ses hommes se regroupèrent, encerclant Aniaba. L'affrontement direct était inévitable.
Aniaba affronta les premiers assaillants avec une fureur qui semblait surnaturelle. Chaque mouvement était fluide, chaque coup portait une force démesurée. Les chasseurs, bien qu'entranés, étaient dépassés. Mais alors que la rage d'Aniaba augmentait, il perdit une partie de sa stratégie, se jetant dans la bataille comme une bête sauvage.
C'est alors que le chef des chasseurs intervint. Armé de son mousquet, il visa Aniaba et tira. La balle transperça son épaule, le faisant reculer de quelques pas. Mais à son grand étonnement, Aniaba se redressa presque aussitôt. Le chef dégainant un pistolet, tira de nouveau, cette fois dans la jambe. Aniaba tomba à genoux, haletant, mais une étincelle de rage brillait dans ses yeux.
— Qu'es-tu ? murmura le chef, incrédule.
Aniaba, le souffle court, se releva lentement. Avec une expression froide, il arracha la balle de son épaule, puis de sa jambe. Le sang coulait, mais il semblait indifférent à la douleur. Le chef, décontenancé, tenta une attaque au sabre. La lame entailla le torse d'Aniaba, mais une fois de plus, il se remit debout, comme si rien ne pouvait l'arrêter.
Le regard d'Aniaba avait changé. Ce n'était plus celui d'un homme, mais celui d'une créature consumée par la rage. Il se jeta sur le chef, le forçant à reculer. Les autres chasseurs, terrifiés, hésitaient à intervenir. Finalement, le chef hurla un ordre de retraite.
— Repliez-vous ! cria-t-il. Nous reviendrons mieux préparés.
Les chasseurs s'égaillèrent dans les bois, laissant Aniaba seul au milieu du camp dévasté. Il les regarda fuir, les poings serrés, mais au lieu de les poursuivre, il se retourna vers le village. Les habitants avaient besoin de lui.
En aidant les captifs à se réfugier dans les bois, il sentit la rage s'apaiser, remplacée par une détermination calme. Mais il savait que cette victoire était temporaire. Le chef des chasseurs, humilié, ne laisserait pas cette défaite impunie.
Dans un campement isolé, le chef des chasseurs se tenait devant ses hommes. Son visage était sombre, mais ses yeux étaient emplis d'une résolution froide.
— Ce n'est pas un homme, dit-il. C'est un monstre. Mais chaque monstre a une faiblesse. Nous allons trouver la sienne.
Il déploya une carte sur une table improvisée, marquant plusieurs villages marrons cachés dans les montagnes.
— Nous allons les brûler. Tous. Chaque village, chaque refuge. Et lorsqu'il viendra les protéger, nous serons prêts. Cette fois, il ne survivra pas.
Ses hommes acquiescèrent, leurs visages marqués par la peur mais également par la détermination. Une nouvelle chasse commençait, et elle serait plus sanglante que jamais.
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