...Lunea...
Après m'être endormie, d'ailleurs je n'ai jamais autant dormi depuis que je suis esclave, ça fait un bien fou ! Je me réveille dans une chambre qui n'est pas celle de l'infirmerie. Je me lève et je regarde partout comme une furie. Je saute du lit, mais je me rends compte que je n'ai plus de vêtements, je suis en sous-vêtements ! Qui m'a mise toute nue ? Qui a osé me toucher ? Je cherche mes vêtements, mais ils ne sont nulle part ! Et j'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir ! Je suis face à face avec mon seigneur !
Lunea : Mon seigneur, excusez-moi, je ne sais pas ce que je fais ici ! Je... cher...
Je me mets à fouiller partout pour trouver mes affaires, bon sang, mais je vais me faire tuer !
Tayleur : STOP !
Tout mon corps se fige d'un seul coup ! Je le regarde s'avancer vers moi ! Je n'arrive plus à bouger, en fait, mon corps reste là, mais mon esprit veut vite partir de cette chambre. Sa voix a eu une emprise sur mon corps.
Il arrive en face de moi, à quelques millimètres de mon visage. J'ai son torse "dessus". Cet homme a une musculature phénoménale. Je lève la tête pour le fixer. Je sens sa respiration s'accélérer, son visage est collé à ma poitrine. Bien évidemment, j'ai été gâtée correctement par la nature. Je ne suis peut-être pas si grande que ça, mais j'ai une poitrine assez volumineuse. Mon corps est certes très mince, mais la nature m'a très bien gâtée, ce qui m'a valu de la jalousie. J'ai des formes là où il faut.
Tayleur : Tu ne vas nulle part ! Va te laver !
Lunea : Pardon ? Mon seigneur, mais je dois retourner à mes tâches !
Il répète chaque mot doucement : "Tu ne vas nulle part ! Va te laver !" C'est comme si j'étais pendue à ses lèvres, comme si j'étais envoûtée par son odeur, sa chaleur. J'avale ma salive et je ne dis rien en entrant dans la salle de bain.
Je m'enferme à clé ! J'espère que je n'ai pas été touchée, qu'on ne m'a pas violée pendant que je dormais ! J'enlève mes sous-vêtements et je vois qu'on m'a préparé un bain : de l'eau bien chaude, des pétales de rose dans le bain ! Mais c'est pour moi ça ? Et sur une chaise, des vêtements posés. Toutes les femmes ici s'habillent en robe, et là j'ai une tenue vestimentaire différente : un espèce de pantalon noir avec un haut à bretelles noir sans manches, que je n'ai encore jamais vu. Ça doit être une nouvelle mode ! Le seul ensemble que j'ai vu était pour les gouvernantes avec un pantalon, mais je n'ai encore jamais vu d'autres femmes en porter. Bon, après tout, je ne sais pas où sont mes vêtements, je vais mettre ça. Je me plonge dans ce bon bain qui m'appelle depuis quelques minutes. L'eau chaude me fait frissonner la peau, mes muscles se détendent. Mais comme je suis heureuse, c'est la première fois qu'on me dit d'aller me laver. D'habitude, je me lavais avec l'eau de la pluie récoltée de la semaine, et elle est froide, très froide.
Je pense à tout ça : en quel honneur on me donne l'autorisation de me laver dans un bain qui sent bon, avec de l'eau chaude ! C'est avant ma mort finale ? Je me pose mille questions : que vont-ils faire de moi ? ... Et d'un seul coup, une voix se fait entendre dans mes tripes.
Lunea .....
LUNN ?
Lunea : LUNN, c'est toi ??
Lunn : Oui, je suis de retour !
Je me mets à pleurer de joie.
Lunea : Mais comment, mais pourquoi ? Qu'est-ce qui t'est arrivé ? Ça va mieux ? Je suis tellement heureuse de te savoir revenue !
Lunn : Je ne suis pas encore totalement rétablie, Lunea, mais sache que je suis toujours là. La fête va nous aider, mais s'il te plaît, accepte notre compagnon, fais-lui confiance ! Je dois retourner me reposer et garder un maximum de force. Je reviendrai !
Lunea : La fête ? Compagnon ? Lunn ?
Elle ne me répond plus ! Mais je suis tellement heureuse de l'avoir entendue, mon cœur bat à deux mille, ma Lunn est de retour enfin ! Je suis soulagée mais triste de savoir qu'elle n'a pas pu rester plus longtemps ! Elle m'a parlé d'un compagnon, mais de quoi s'agit-il ? Je ne peux pas sentir notre compagnon sans elle. Je me lève du bain, j'ai remarqué que ça faisait bien longtemps que j'étais dedans. Je vais le sécher et je mets les vêtements qui ont été posés sur la chaise. Je brosse mes cheveux et les laisse détachés, puis je prends une grande inspiration pour sortir de la salle de bains.
Je me rends compte que je suis seule dans la chambre. Ouf, un plateau avec plein de nourriture s'offre à moi. Je n'ose pas le toucher.