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3.94% Les Fondateurs du Monde des Ombres / Chapter 3: Courage et bravoure

Capítulo 3: Courage et bravoure

Arak'thor était assis sur une chaise derrière un grand bureau. Des piles de documents étaient éparpillées autour de lui. Ulrich, le prince héritier et fils d'Arak'thor, entra d'un air sombre. La situation était tendue. Le Maître des Ombres gagnait de plus en plus de pouvoir. Il ne tarderait pas à renverser le gouvernement. Personne ne le disait haut et fort, mais ils étaient désespérés.

"Le deuxième général et son escadron ne sont pas revenus. Nous l'avons envoyé avec ses hommes il y a une semaine, ils devraient être rentrés maintenant." dit-Ulrich

Le roi déglutit et demanda fébrilement.

"Nous les avons envoyés négocier un traité de paix. Ce roi ne respecte aucune règle de guerre, s'il tue même les ambassadeurs, il n'y a aucune chance d'en finir pacifiquement."

Ulrich acquiesça.

"Nous devons nous préparer au pire, père. Peut-être devrions-nous envoyer le troisième escadron comme dernière tentative avant de préparer toute l'armée."

Le roi était réticent à l'idée d'envoyer le troisième escadron. Le troisième général était son ami d'enfance.

Ils eurent des filles au même moment qui étaient devenues des amies. Le roi voulait éviter de l'envoyer dans une mission périlleuse mais le troisième général était aussi le meilleur guerrier qu'il pouvait avoir.

Ils décidèrent donc qu'Ulrich et lui iraient à la frontière avec le troisième général et ses hommes. Ils partiraient ensuite tuer le maître des ombres. Si le roi ne pouvait pas participer au combat direct, il voulait rester au plus près de son ami. Il l'attendrait à la frontière.

"Ulrich, je veux que tu lui dises personnellement. S'il te plaît, va lui annoncer ce qui a été décidé. Nous partirons quand il sera prêt."

Ulrich n'attendit pas, il se rendit immédiatement dans les quartiers du troisième général. Il se tint derrière la porte et prit une profonde inspiration. Alors qu'il leva la main, prêt à frapper, la porte s'ouvrit. Il vit un visage souriant en face de lui. C'était Altraya, la fille du général.

"Ulrich ? Que fais-tu à cette heure-ci ?"demanda-t-elle, surprise de le voir là.

Ulrich avait une expression triste.

"Je viens voir ton père..."

Altraya était petite, elle avait de grands yeux noirs et des cheveux bruns. Elle n'avait rien de spécial mais elle était très appréciée. Elle était intelligente et malicieuse comme un renard. Ulrich avait une affection particulière pour elle et elle avait la même pour lui. Ils ne se l'avouaient pas à haute voix bien que tous deux le savaient. Altraya et Ulrich étaient encore jeunes, ils pensaient avoir le temps pour s'occuper de ces choses. Au fond de son cœur, Ulrich savait qu'il n'avait plus le temps. Altraya s'apprêtait à quitter la chambre de ses parents. Elle passa près d'Ulrich, la porte était à moitié fermée. Il décida de lui prendre le bras et déposa un baiser sur sa joue.

Lorsqu'elle réalisa ce qui s'était passé, elle le vit essuyer une larme sur sa joue discrètement et rentrer dans la chambre. Elle n'eut pas le temps de comprendre ce qui s'était passé. Elle posa une main sur son visage, et la sensation de ses lèvres sur sa peau la fit sourire, d'un autre côté, elle savait que quelque chose n'allait pas du tout.

Elle alla dans sa chambre, espérant en savoir plus, plus tard.

Le lendemain, sa mère entra dans sa chambre. Furieuse, elle prit les vêtements d'Altraya et commença à les jeter dans un sac.

"Allez, on s'en va ! Nous partons !"

Altraya se réveilla et était encore dans un état second.

"Maman, qu'est-ce qui se passe ?"

Elle se rendit compte que sa mère pleurait, elle parlait fort car elle n'arrivait plus à contrôler ses émotions.

"Ce bâtard de roi envoie ton père à la mort et ton idiot de père a accepté !"

Altraya n'en revenait pas. Elle essaya de calmer sa mère, mais rien n'y fit. Elle se leva, s'habilla en vitesse et courut jusqu'à la chambre d'Ulrich. Elle frappa à la porte, elle avait des palpitations. La tête lui tournait. Ulrich ouvrit la porte et alla s'asseoir sur une chaise. Son visage était morose, il se comportait comme un mort.

"Est-ce que c'est vrai ? Le roi envoie-t-il mon père au front ?"

Altraya demandait d'une voix suppliante, elle se rendit compte de sa faiblesse en s'entendant. Elle essaya de garder son calme et de rester debout. Ulrich approuva sans mot dire. Il n'osait même pas la regarder dans les yeux. Cela la mit particulièrement en colère.

"Tu es sérieux ? Tu m'as donné un baiser pour prendre la vie de mon père juste après ? !"

Altraya se mit à trembler. Ulrich se leva, se dirigea vers la porte et la ferma. Puis, il se laissa tomber sur le sol et pleura à chaudes larmes.

Après tout l'entraînement, les missions et la préparation qu'il avait pu faire, il se rendait compte qu'il n'était qu'un jeune garçon. Altraya se calma immédiatement.

"Ulrich, qu'est-ce qui se passe... qu'est-ce qui se passe ?

Il leva la tête, il ne pouvait s'empêcher de pleurer.

"Je ne veux pas partir, je ne veux pas partir avec eux. Je ne suis pas prêt pour ça."

Il était dans un tel état... Altraya n'aurait jamais imaginé cela. La peur dans ses yeux était réelle. Ulrich était normalement fort, c'était le meilleur chasseur de la région. À seize ans seulement, il s'était déjà battu plus que ses aînés sur le champ de bataille. Il avait fait d'innombrables chasses aux bêtes. Il était courageux et solide, on l'admirait pour cela. Elle alla vers lui et s'assit à ses côtés.

"Qu'est-ce qui se passe Ulrich, s'il te plaît, dis-le-moi."

Elle prit sa tête entre ses mains délicatement et la plaça sur son épaule puis elle le serra fort dans ses bras.

"Tous nos hommes meurent, et quand ils meurent, l'ennemi les ressuscite et nous les envoie à nouveau. Père veut que je les accompagne à la frontière. Il dit que les hommes ont besoin de nous voir forts. Je ne peux pas faire cela. Altraya. Aide-moi. Brise-moi les jambes, par pitié. Je ne veux pas partir."

Il était si désespéré en parlant. D'un autre côté, elle réalisa qu'elle n'aurait jamais dû demander à en savoir plus. Elle resta paralysée pendant un moment. Ils demeurèrent dans cette position durant un certain temps. Ulrich finit par s'endormir dans ses bras. Elle observa la pièce et réalisa qu'il avait probablement travaillé toute la nuit sur un plan. Elle vit d'innombrables plans de bataille et stratégies, tous chiffonnés. Elle comprit qu'aucune de ses idées ne fonctionnerait. Elle lui caressa doucement la tête. Son cœur était brisé.

Quelques heures plus tard, le roi frappa à la porte.

"Ulrich, c'est l'heure. Nous partons."

Ulrich se leva, sans dire un mot de plus. Altraya l'attrapa avant qu'il ne sorte de la chambre et posa ses lèvres sur les siennes. Ils échangèrent passionnément ce baiser en se caressant le visage avec tendresse.

Puis, il sortit. Ulrich referma la porte après lui, la laissant seule dans la chambre. Il suivit machinalement son père. Le roi l'observa, il vit ses yeux rouges et comprit qu'il pleurait. Il était en colère contre son fils.

"Essaie d'avoir l'air fort. Ne les laisse pas voir ça."

Ulrich passa la porte principale, lorsqu'il fut devant les hommes, il changea instantanément d'attitude et sourit aux troupes. Arja et leur mère étaient là, il grimpa sur son cheval après un rapide au revoir et suivit son père avec honneur.

Altraya le suivit de loin. Elle se rendit auprès de son père, le général, et l'embrassa avec tout l'amour qu'elle avait pour lui. Sa mère s'était calmée et elle était aussi présente. Le troisième général était souriant et confiant.

"Ne t'inquiète pas, nous reviendrons avant que tu n'aies le temps de me regretter."

Il rit en regardant sa femme qui lui caressait tendrement la main. Puis, il enfourcha son cheval et ils partirent.

D'innombrables personnes leur jetaient des fleurs sur le chemin. Ulrich se redressa pour paraître le plus vaillant possible. Le troisième escadron quitta la ville. Altraya se rendit sur un balcon avec Arja, elle pleura silencieusement en comprenant qu'elle ne reverrait jamais son père. Elle fixa des yeux la colonne de chevaux, Arja souriait en les regardant et Altraya se sentait envieuse de son innocence.

Elle savait que c'était la dernière fois qu'elle voyait son père en vie.


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