章 25: Sais-tu que tu as de vraiment beaux yeux ?
"Euh…" Prise au dépourvu par la question, elle le regarda, incertaine de la manière de répondre.
Sentant son hésitation, Valerio agita sa main devant elle.
"Laisse tomber. Ne réponds pas—"
"Non, non ! C'est bon. J'ai une réponse." Elle rit doucement et se leva sur ses pieds. "Tu peux t'asseoir ?" Elle demanda.
Un peu confus, Valerio haussa un sourcil avant de s'asseoir lentement sur le lit.
Éverly s'assit sur le lit et lui prit la main.
"Allonge-toi," Lui dit-elle en tapotant ses cuisses.
Les yeux de Valerio papillonnèrent, et un léger froncement de sourcil apparut sur son front.
"Quoi ? Pourquoi ?" Il s'interrogea, mais au lieu de répondre, Éverly secoua la tête et le tira pour que sa tête repose sur ses cuisses.
"Tu as l'air triste. Cela t'aidera à te détendre." Elle lui expliqua.
Valerio fit battre ses cils et, lentement, il détendit son corps tendu, pas sûr de ce qu'il ressentait quant à un tel geste.
"Alors pour ce que tu m'as demandé—" Éverly commença alors qu'elle se mit à dénouer ses cheveux. "—Oui, j'ai été blessée avant, par quelqu'un que j'aimais beaucoup. Il m'a quittée sans aucune explication. Il ne m'a jamais dit si je lui avais fait quelque chose de mal ou quoi que ce soit d'autre. Il m'a juste laissée perplexe et dans le noir." Elle précisa.
"Ça fait combien de temps ?" Valerio demanda.
"Un an. Ça fait maintenant un an qu'il est parti." Éverly répondit avec ses doigts qui caressaient ses cheveux.
"Tu l'aimes encore ?" Il insista davantage.
"Hmmm?…" Éverly commença à réfléchir avec la tête inclinée d'un côté. "...En toute honnêteté, je ne sais pas vraiment. Je ne l'ai pas vu depuis un an, donc je ne sais pas exactement. Peut-être, peut-être pas. Qui sait ?" Elle rit doucement, et un souffle profond s'échappa du nez de Valerio.
"Et toi ? Je sais que ton cœur est également brisé, alors raconte-moi ce qui s'est passé." Elle lui sourit.
"C'est une longue histoire, mais je vais faire court." Valerio ajusta sa position pour avoir le visage vers elle.
Ses yeux fixèrent les siens, et un profond soupir s'échappa de son nez.
"Ça fait aussi un an, mais... c'était une femme que j'aimais vraiment beaucoup. Je lui ai donné tout ce qu'elle pouvait désirer. J'ai tout fait pour la rendre heureuse, mais... j'imagine que ce n'était pas suffisant."
"Elle était mon âme sœur." Il rit avec pessimisme.
"Âme sœur ? Comment sais-tu qu'elle est ton âme sœur ? Et si c'est le cas, pourquoi t'a-t-elle fait du mal ?" Éverly s'enquit avec une profonde curiosité.
"Doucement. Ne pose pas trop de questions à la fois." Il lui sourit à moitié et continua à expliquer.
"C'est une étincelle. On la ressent quand on rencontre son âme sœur." Il répondit. "Le pouvoir. L'amour du pouvoir l'a poussée à me quitter. Je ne sais pas si elle m'aimait ou non, mais je ne pense pas qu'elle le faisait."
"En fait, je crois qu'elle est restée avec moi aussi longtemps parce qu'elle pensait que j'allais hériter d'un tel pouvoir, mais elle a été déçue en réalisant que je n'étais pas celui qui allait obtenir ce pouvoir."
"C'est incroyable comme je l'aimais aveuglément, ignorant le fait qu'elle m'utilisait. Je le sentais ! J'ai vu tant de signes qui me criaient à répétition qu'elle ne m'aimait pas, mais quand j'ai pensé à la quitter, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas faire face à la douleur de la perdre."
"Je me mentais à moi-même, niant les signes devant mes yeux. Et je ne me suis réveillé que lorsqu'elle m'a finalement trahi, me faisant perdre la vue." Il rit doucement dans l'auto-dérision.
"Je suis tombé dans un profond monde de douleur, de tristesse et de chagrin. Je suis devenu tellement frustré et pitoyable. C'était tellement grave que je m'inquiétais pour moi-même. Alors j'ai décidé de continuer ma vie quel que soit le degré de difficulté, mais... ce n'est pas facile du tout. Je souffre encore. Je n'arrive pas à guérir, et ça fait vraiment très mal." Il expliqua.
Éverly, qui était sincèrement triste et perplexe en même temps, pencha la tête d'un côté.
"Que veux-tu dire par pouvoir ? Tu es l'homme le plus riche du monde entier. Quel pouvoir de plus pourrait-elle désirer ?" Elle demanda.
"Éverly, il y a des pouvoirs sur cette terre bien au-delà de ceux humains que tu connais. Il existe différents mondes là-bas, chacun avec plus de force, de pouvoir et de vie. Le monde est bien plus que tu ne le sais." Valerio lui parla avec une lueur lointaine dans ses yeux.
"Alors… tu en connais ?" Elle s'enquit avec une profonde curiosité, ses mains caressant doucement ses cheveux.
"Oui, j'en connais. Mais tu ne comprendrais pas. Il y a des choses dans cette vie que tu ne peux pas comprendre. Tu crois probablement qu'elles n'existent pas." Valerio lâcha un long soupir profond, et Éverly hocha lentement la tête en direction de lui.
"Je vois. Eh bien, c'est plutôt terrible. Les gens sont prêts à blesser les autres pour leur propre gain. Le cœur est vraiment difficile à réparer." Elle secoua la tête, déçue, et regarda en bas vers Valerio, dont les yeux étaient fixés sur les siens.
"Monsieur Avalanzo." Elle l'appela.
"Hmm?" Valerio répondit.
"Tu sais que tu as vraiment de très beaux yeux ?" Elle lui parla et Valerio esquissa immédiatement un demi-sourire.
"Non… La plupart des gens disent que c'est plutôt intimidant. Tu l'as pensé aussi, non ?" Il haussa un sourcil vers elle.
"Eh bien, c'est vrai, mais c'est vraiment beau. Ils sont vraiment jolis, et ils complètent ta beauté aussi. Tu as l'air irréel et divin parfois surtout quand tu souris même si ce n'est pas un sourire complet. C'est magnifique" Elle le flattait, et Valerio resta silencieux, ne sachant pas quoi dire.
"Oh, je vois... eh bien ! Merci." Il remercia, et prit un long soupir profond.
"J'ai encore une question à te poser, Éverly." Il parla soudainement après quelques instants de silence.
"Qu'est-ce que c'est ?"
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