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22.22% L'Aube du Monde des Monstres (INHUMAN'S LAND) / Chapter 2: CHAPITRE II – UNE NUIT AU GALOP

章 2: CHAPITRE II – UNE NUIT AU GALOP

Dans la hauteur infinie, les voiles du ciel, tels des voyageurs capricieux, dansaient une valse céleste. Leur mouvement était une lente arabesque, une balade sans fin à travers l'azur. Chaque brise de vent les berçait, les faisant virevolter comme des prestataires dans une chorégraphie mystique.

Au gré de leur vadrouille, ces voiles dévoilaient des formes éphémères, dessinant des tableaux en constante mutation. Parfois, ils s'entrelaçaient en étreintes fugaces, puis se dispersaient comme des rêves à peine effleurés. Leur errance était une poésie silencieuse, un ballet sans fin où chaque mouvement révélait une nouvelle histoire inscrite dans le ciel. Ainsi, ces derniers, semblables à des nomades célestes, parcouraient le firmament, laissant derrière eux des traces de leur passage éthéré.

Sous eux, enfoui dans une forêt danse sur un ilot de terre, loin en dessous, un jeune homme admirait ces histoires dépeintes dans ce ciel étincelant. Ces yeux verts luisaient d'une lueur d'émerveillement face à ce défilement qu'il ne pouvait qu'entre apercevoir au gré des caprices des feuilles se balançant par-dessus sa tête ainsi que des arbres faisant parfois dix fois sa taille.

Le spectacle qu'il offrait valait le regard. Il avait la moitié du corps recouverte de sang. De la poussière, des herbes lui collaient à la peau et à ses pieds gisait un animal qui avait depuis longtemps rendu son dernier souffle.

La chasse avait pris fin et Adonis ainsi que Nanfaros se tenait la près à dépecer leur butin. De nature, cet acte aurait dû avoir lieu après que ces derniers soit retourné à leur campement, mais la course poursuite précédente les avaient conduites à une distance encore plus grande qu'ils n'auraient anticiper. Se faisant, ils n'avaient pas les outils nécessaires afin de tirer un animal qui faisait au moins deux fois le poids de Adonis sur ces milliers de pas retour.

Depuis qu'ils avaient franchi la barrière, Nanfaros se souvenait avoir entendu deux chants de coucou dans la forêt. Il pensait donc qu'il leur restait encore un certain temps pour faire le chemin retour. Ainsi il décida de dépecer l'animal directement afin de retirer les parties qui leur étaient nécessaire.

La dague dans la main gauche, Adonis s'essuyant le liquide rouge vif qui lui perlait sur le visage. Le sang qui avait giclé de l'animal l'avait bien aspergé, sa vision en devenant presque trouble. Apres avoir détourné son regard du ciel, il se tourna, puis demanda : ''Dois-je retirer chaque partie de l'animal comme tu le fais souvent ? ''

Non, je ne pense pas que nous en aurions le temps, surtout vu que c'est à toi de le faire… lui répondu Nanfaros en observé les alentours d'un air attentif et méticuleux.

Dans les habitudes de chasses de Adonis, il gardait à l'esprit qu'en plus de la tête de la proie qui servait de faire valoir, il était indispensable de récupérer certains éléments tel que la fourrure pour permettre à sa mère ainsi qu'aux différentes régentes de leur confectionné des vêtements, des armures, des lianes solides et autres. Il y avait également la peau, qui a elle seule justifiait la chasse car ayant pour finalité l'alimentation. Aussi, ils récupéraient la queue pour divers motifs ainsi que la carcasse dont la solidité de certaine partie permettrait la transformation en arme tel que des bouts de lance ou des pointes de flèches.

Pour cette fois, la fourrure, la queue ainsi qu'une partie de la peau devrait suffire… poursuivit Nanfaros qui jeta a peine un regard a Adonis.

Son rôle dans cette chasse était de chapeauter et de guider le jeune guerrier dans sa chasse, il n'interviendrait pas à moins que son aide soit le plus requise. Tel était la manière des vétérans pour former les jeunes générations. Maintenant que la proie était au sol, il se contenterait de surveiller les alentours afin de s'assurer leur sécurité a lui et son petit-fils étant donné qu'ils s'étaient aventurés assez loin dans la forêt.

Adonis qui se penchait sur l'animal gisant au sol repensait au dérouler de la chasse. Il gardait le sentiment que si elle avait été menée par son grand-père, elle aurait pris fin à peine la proie repérer. Il avait en réalité une très forte impression de Nanfaros. Pour l'avoir secondé dans bien des chasses, il s'avait à quel point le vieux était expérimenté et adroit dans le maniement des diverses armes du guerrier.

Selon lui, la première erreur et sans doute la plus importante fut la direction de la première flèche. En la décochant, il avait effectivement visé le cou du renard mais avait plutôt atteint la patte. Que ce serait-il passé s'il avait été plus téméraire et avait plutôt visé la tête ?! Il avait a de nombreuses reprises vu son grand père achever une proie avec une flèche ou une lance qui venait se loger directement dans la tête de la cible. Mais cela demandait une adresse que Adonis se disait à lui-même ne pas encore possédé. Il gardait tout cela à l'esprit en ayant les yeux rivés sur l'animal.

Les yeux du renard étaient encore ouverts. La lueur verte de jade qui s'en dégageait au début de la chasse s'était dissipé. Le reflet rouge vif qui pouvait être aperçu a dix pas pendant l'assaut final avec laissé place à du gris et du terne.

La mort.

Un état que ces habitants connaissaient bien. Ils vivaient en harmonie avec la nature depuis longtemps. Ils étaient conscients que la nature ne leur appartenait pas, que ce qu'ils prenaient, ils le donnaient également. Il est impossible de ne faire que prendre. Tout comme il est impossible de survivre si longtemps dans un espace certes grand mais clos sans nourrir la nature qui les nourrissaient. Il arrivait bien souvent que des groupes de guerriers qui s'étaient enfoncé dans la forêt ne reviennent pas, qu'ils reviennent avec moins de membre ou encore des membres en moins. Dans ces moments-là, il n'était pas question de vengeance, l'on n'organisait pas des raides pour exterminer les animaux responsables de la disparition d'un groupe.

Même s'ils n'avaient jusqu'alors pas encore atteint les limites de cette grande forêt, ils avaient la connaissance tirer des recueils de leur grands anciens, ainsi que des Etrangers insinuant que leur espace de vie n'était pas infinie. Les animaux et ressources y fourmillant ne l'étant pas non plus. Ils se devaient de ne pas gaspiller. A ce titre, il n'y avait pas de chasse sans raison, pour le plaisir. Les grandes chasses nécessitant de grands groupes se devaient d'obtenir préalablement un accord du conseil, de même les chasses individuelles ou en comité restreint ne pouvaient être reproduites à l'infini.

En regardant les yeux ternis de l'animal, une question traversa l'esprit de Adonis. Une question qu'il lui arrivait de se poser de temps à autre dans des moments similaires.

Tout cela se déroulait en quelques secondes seulement.

Schlitch

La dague pénétra l'abdomen de l'animal se promenant en ligne droite depuis son organe reproducteur jusqu'à la base de son coup. Du sang se mis à couler davantage. Adonis sortit la dague et la plongea de nouveau à l'entrée précédente. Il se servit de sa main gauche en l'insérant dans la plaie béante afin d'écarter la fourrure pendant sa main droite munie de la dague enfoncée déchirait la peau et la chaire en ligne droite de manière perpendiculaire au mouvement précèdent et ce jusqu'à atteindre le dos de l'animal.

Vers la fin, il m'a finalement chargé, si ce n'était la présence de grand Pa, peut être que je serais celui en train d'être dévoré en ce moment… se disait Adonis en pensée, une expression du visage des plus déterminé. La nature était sans pitié. Les forts dévoraient les faibles, c'était normal. Les plus chanceux gagnaient le plus, quoi de plus logique. Les plus prudents et les plus audacieux étaient ceux qui se faisaient le plus de gain. Quelques soit le langage parler, la race ou le domaine, ces principes fondamentaux restaient immuables.

A cet instant de réflexion, une pensée traversa l'esprit de Adonis. Elle semblait étrangement se lier à la pensée qu'il eut quelques instants plutôt en regardant sa proie pendre au sol… Monstre.

Sur l'instant, il ne comprenait pas l'essence de ce mot, d'ailleurs il ne se souvenait même pas de l'avoir appris mais il gardait la mystérieuse impression que ce simple mot avait sa valeur dans le contexte actuel.

La dague continua son chemin dans le corps de la proie désormais sans âme. De temps a autre, Adonis séparait un morceau de chair découpé qu'il enfouissait dans le sac de récolte que Nanfaros lui avait tendu. Chacun de ses mouvements étaient gracieux, on pouvait ressentir l'élégance dans ces gestes. Même si un guerrier aguerri noterait certainement quelques petites erreurs superflu a corriger, la technique du jeune guerrier restait tout de même un spectacle harmonieux.

Le respect.

Cet animal mort en ce jour faisait partie d'un ensemble. Il permettrait à Adonis de nourrir sa famille. Ces restes nourriront aussi la terre, la fertilisant au passage. La famille de Adonis ayant été revigorer par le repas à base de chair de renard ira à son tour cultiver les terres. Les terres ayant été nourri et cultivé produiront des herbes, des arbres, des fruits. Ces arbres se développeront pour couvrir les animaux de la forêt, renard y compris. Les renards ainsi couverts pourront se développer davantage, ils chasseront d'autres animaux, humains y compris et nourriront à leur tour leur descendance, les humains ainsi que la forêt. Un éco système qui se développe en s'entretenant lui-même,

Ça s'appelle un cercle vertueux.

Adonis n'avait pas de penser aussi profonde, mais depuis le bas âge, les aines lui avait appris l'importance de respecter sa proie, de respecter la nourriture. Les parties qu'il ne pouvait pas prendre ne seraient pas jeter mais seraient prises par d'autres animaux voir par la terre elle-même.

A ce niveau, Adonis avait déjà récupéré la queue, la fourrure d'un côté de l'animal ainsi qu'une partie de la peau. Il faut dire que l'animal n'était pas petit non plus. Comme l'avait ordonné Nanfaros, il ne coupait pas trop profondément. Apres avoir décidé de la limite de ce cote, il se leva afin de retourner l'animal lorsque Nanfaros lui attrapa l'épaule. En se retournant, Adonis pouvait lire un air extrêmement grave sur le visage de ce dernier. Le plus déroutant était que Nanfaros ne regardait même pas dans sa direction.

En tournant la tête suivant le regard de Nanfaros, Adonis se raidit pendant quelques secondes, nul ne savait à quoi il pensait à ce moment-là, pas même lui. L'on ne pouvait confirmer qu'une seule chose, la peur, une crainte mortelle face à une situation absurde, un évènement inattendu. En un tel instant, même l'air frais d'une forêt tropicale de nuit semblait être en ébullition.

Nanfaros n'avait pas attrapé l'épaule de Adonis par peur, la peur ne provoque pas ce genre de réaction. Pourtant il avait bel et bien peur, juste que l'expérience d'une vie de guerrier était ancrée en lui.

Depuis que le renard avait été abattu, en laissant Adonis procédé à la récolte, outre l'intérêt de renforcer les aptitudes de ce dernier, le plus grand intérêt pour Nanfaros était de pouvoir observer les alentours. Lors de leur chasse, ils avaient causé bien du vacarme. De plus, désormais le sang avait coulé sans retenu, quoi de plus logique que cela attire d'autre prédateurs ?

La nature est impitoyable. Elle favorise les plus forts et condamne les plus faibles à les nourrir. En fin de compte, seul se tient au sommet le plus fort, sa force lui suffit à racler les récompenses qu'elles soient siennes ou non. Alors et si l'agitation et l'odeur du sang appelait à eux un plus gros prédateurs ?

Nanfaros avait ça a l'esprit alors il ne pouvait se permettre de se montrer imprudent. Et sa grande vigilance lui avait donné raison quelques milliers de battement de cœurs plus tard.

La forêt qui jusque-là fourmillait de bruit devint soudain silencieuse, avec quelques rares sonorité. Ce détail fit davantage remonter la vigilance de Nanfaros et il n'eut pas besoin d'attendre très longtemps pour concentrer son attention sur un buisson a plusieurs centaines de pas d'eux.

Il n'eut pas besoin de concentrer ces yeux pour entrer un contact avec une paire de pupille malgré la distance qui les séparait. La paire de pupille était ronde d'un jaune doré luisant dans cette semi obscurité. Ce spectacle aurait captivé n'importe qui si ce n'était pour le contexte actuel et le présage qui en découlait. La paire d'yeux s'est recroquevillé et aplati comme pour ajuster la vision de leur détenteur.

Nanfaros ne fit d'abord aucun geste afin de mieux observer la situation. Avant toute entreprise, il était indispensable de savoir ce que l'on avait en face de soi, après tout même l'animal avait pris le temps de l'observation plutôt que de charger dès son entrée en scène.

Ainsi les contours de l'animal se faisait plus présent aux yeux de Nanfaros à mesure qu'il observait au loin. Une tête relativement large et carré englobait les deux orbites. Sous ses pupilles pouvait être perçu un museau court avec une mâchoire a demi ouverte contenant une rangé de dent très discernable semblant accentué la puissance de cette mâchoire. A mesure que la lumière pénétrait la forêt, ce spectacle se reflétait dans les yeux du guerrier aguerri. Il ne lui fallut que quelques pulsations pour choisir la méthode à adopter alors qu'il avait reconnu l'adversaire. Il attrapa l'épaule d'Adonis qui jusque-là s'était immergé dans sa tâche. Il n'en fallut pas plus longtemps pour que Adonis à son tour prenne conscience de la situation.

Graaoo

Un rugissement assourdissant s'en suivi.

Adonis lâcha instantanément la dague dans le corps du renard mort alors qu'il rampait en arrière sur quelques pas. Ses mains tremblaient, ses yeux voyaient floue, pourtant il discernait correctement la rayure du prédateur qui venait d'apparaitre.

Sa silhouette majestueuse glissait comme un fantôme entre les arbres touffus alors qu'il s'avance un pas après l'autre, son pelage d'or tacheté de nuit. Chaque pas résonne dans l'oreille et le cœur de Adonis, le spectacle accentué par le silence de la forêt en ce instant. Et dans ce silence mortuaire, sa présence électrise l'air.

La nature sauvage s'exprimait dans toute sa splendeur et son horreur.

Le Jaguar.

Il était au sommet de la chaine alimentaire de cette forêt sauvage. Adonis se souvenait très clairement des leçons et des avertissements reçus tout au long de son éducation à propos de celui en face d'eux en ce moment.

En termes de chasse, le jaguar était pour leur peuple bien souvent le chasseur tandis qu'eux la proie. Lorsqu'il fallait affronter ce dernier, généralement un groupe d'une cinquantaine de guerrier aguerri était formé et même là, l'on pouvait s'attendre à la perte de la moitié des effectifs sans garantir le succès de la dite chasse.

Graaoo

Le jaguar rugit de plus belle s'apprêtant à charger.

Swoosh… Swoosh

Adonis qui peinait encore à stabiliser son mental fut instantanément extirpé de sa torpeur lorsqu'il entendu le bruit des flèches qui fendaient l'air. Nanfaros venait de décocher.

Les deux flèches volèrent jusqu'à l'animal en une fraction de seconde et se logèrent dans le sol juste en face de ce dernier. Adonis observa se dérouler d'un regard étonné. Il était le mieux placé pour connaitre l'adresse de Nanfaros et pourtant ce dernier venait de manquer sa cible dans un moment pareille. Le jaguar qui s'apprêtait à s'engager fut stopper dans son élan. Il observa les flèches devant lui et comme si cela ne le concernait pas, redirigea son attention sur le gibier en face de lui.

Il y avait là un renard mort à moitié vidé et deux individus debout qui semblait reculer en douceur. L'instinct de l'animal était clair. Le renard mort ne suffirait pas à satisfaire son appétit vorace. De plus, il pouvait sentir la peur provenant d'eux. Ils n'étaient que des proies, même pas digne d'être des adversaires. S'apprêtant à rugir de nouveau comme pour marquer le début de la chasse, il écarta son museau, l'ouvrit largement mais aucun son ne sortit de sa bouche.

Il s'arrêta net. Il leva les yeux au ciel pendant un long moment, un lueur rouge orangé se reflétant dans son orbite. A cet instant, il se mit à courir. Sa vitesse était tel qu'il était difficilement discernable.

Nanfaros qui alors avait déjà décoché trois paires de flèches en direction de l'animal montrait une expression de surprise et d'incompréhension. De toute sa vie, il n'avait participé qu'a une seule chasse réussite de jaguar et en portait les cicatrices. Il savait à quel point le prédateur en face d'eux était terrifiant. Pourtant ce prédateur venait de s'en aller loin d'eux sans aucunes raisons apparentes. Malgré tout, il ne laissa pas son incrédulité le submergé. L'odeur du sang était toujours présente. Si elle avait attiré un jaguar, quels autres animaux pouvaient être aux alentours prêts à charger maintenant que le roi s'en était allé ? Nanfaros fit signe à Adonis, tous deux se mettant à courir en direction du Hameau.

Sur le chemin du retour, ils rencontraient évidemment quelques animaux les observant ou les chargeant. Le dernier cas était soit gratifié d'une flèche soit effrayé en s'écartant. C'étaient des animaux de petites et moyennes envergures.

La forêt redevint bruyante alors que Adonis et Nanfaros traversèrent les piliers de protection du village. Ils venaient mystérieusement d'échapper a la mort. Leur pas devint plus lent puis ils s'arrêtèrent au niveau d'une cabane construite au pied d'un arbre, c'était l'un des repères de Nanfaros utiliser notamment pour se ravitailler lors de partie de chasse comme celle-ci. Ils se réhydratèrent, Adonis nettoyant le sang séché sur sa peau.

Etant un jeune guerrier qui avait grandi au milieu de maitre d'arme ainsi qu'expérimenter nombres de chasse - menant quelques-unes - Adonis possédait déjà un certain sang-froid et capacité adaptative que peu de sa génération pouvaient se targuer d'avoir. Ainsi, même s'il fut momentanément sous le choc voir même pris de cours, désormais il avait déjà retrouvé ses esprits, son calme et analysait en silence la situation qui venait de se produire quelques instants plutôt.

Nanfaros observant tous ces subtils changements du coin de l'œil ne pouvait s'empêcher de sourire intérieurement, face à la menace de ce prédateur mythique, il pouvait clairement évaluer les aptitudes de son petit et elles étaient grandement à louer, ainsi il dit : Si tu fais face a plus fort que toi, tache d'éviter d'etre celui qui engage la confrontation.

Adonis en entendant cela eu comme un éclair de compréhension mais ne dit rien alors qu'il sourit.

Il emballât plus élégamment son paquetage et les deux se remirent en route.

Il ne leur fallut pas longtemps pour atteindre la maison de Nanfaros. Rutheléa était presque comme à son accoutumé affalé sur sa chaise a balancé observant ses deux hommes revenir au loin.

Il semble qu'il y ait eu quelques imprévus, ça va mon jeune guerrier ? dit-elle en se levant.

Elle fut très excitante Grand Ma, désolé de ne rapporter que cela lui répondit Adonis en accrochant les parties ramenées sur l'étagère de la salle de stockage. Elle secoua la tête en réponse avant de se diriger vers la salle de stockage a son tour, Nanfaros s'en étant directement allé à l'intérieur de la maison.

Tiens, c'est pour toi. Elle lui tendit une boule de fourrure au teint gris en la tenant par la queue, il s'agissait d'un écureuil. Tu l'as bien mérité mon grand, ajouta-t-elle le sourire accentuant ces rides et dévoilant ses dents jaunies.

Adonis la remercia en lui faisant une bise sur le front puis il s'enfonça de nouveau dans la forêt claire en direction de sa maison. Alors qu'il marchait, les rayons de lumière venu d'en haut se reflétaient sur son visage. La pénombre apportée par la lumière du jour se dissipait alors que la sérénité de la nuit et son ombre recouvert l'étendue des terres.

Bien qu'il soit survenu une rencontre des plus unique, Adonis fredonnait des aires que lui avait apprise Héra. Il avait le pas joyeux. L'on ne peut avoir réellement peur que de ce dont on a soi-même fait l'expérience et Adonis n'avait eu qu'une expérience partielle – de rencontre – avec ce prédateur mythique. De ce fait, sa compréhension ultérieure fut quelque peu biaisée.

Il ne lui fallut pas très longtemps avant de retrouver le pas de sa porte, là où cette fois-ci, sa mère ne se tenait plus à l'entrée.

Le soir se faisait plus présent, l'air s'humidifiant alors que le vent apportait avec lui les sonorités de la nature. De l'extérieur, Adonis pouvait voir les lumières s'échappant de différentes parties de la maison. Certaines étant plus faible que d'autre. Il se dirigea vers le grenier où une faible lumière se faisait présente.

Père appela Adonis en s'approchant du grenier. Même sans voir la personne à l'intérieur, au vue du moment de la journée, il se doutait qu'il devait s'agir de son père.

Non frère, une voix claire mais douce se fut entendre de l'intérieur de la cabane, Père m'a envoyé nettoyer le gibier, il ne se sent de nouveau pas en forme aujourd'hui, poursuivit la voix. Adonis entra dans la pièce et vu un jeune homme à peine plus grand que la table devant laquelle il se tenait.

Il était vêtu d'une vieille peau de singe qui avait plusieurs teintes de rouge, du plus effacé au plus vif. Ces cheveux étaient ébouriffés, des yeux d'un brun luisant, ses doigts étaient d'un rouge froid, submergé de sang séché.

Tu es déjà rentré petit frère, c'est donc toi qui pèles la peau du vieux sanglier aujourd'hui, répondit Adonis avec le sourire aux lèvres, il jeta l'écureuil dans sa main sur une table vide de la spacieuse pièce. Il se rapprocha par l'arrière de son cadet et le saisit par la taille en le faisant décoller du sol, Regarde-moi ce grand guerrier, laisse-moi te faire un gros câlin.

Hey, lâche-moi, tu empestes retorqua Jason en se débattant pour remettre pied au sol.

C'est toi qui dis ça, puff s'en amusa Adonis avant de relâcher ce dernier. Il continua, Père t'a-t-il enseigné comment s'y prendre ?

Bien entendu, qu'est-ce que tu crois ?! Il m'a suffi de le voir faire une seule fois pour maîtriser la méthodologie reprit Jason alors qu'il arborait un sourire suffisant en récupérant sa faux qui lui avait préalablement échappé des mains.

La metolo ? melogic ? interrogea Adonis incrédule face à ce mot qu'il ne saisissait pas. Jason s'en apercevant ne sourit pas mais repris : Méthodologie grand frère, à savoir la manière de faire. J'ai appris comment faire en observant père.

Alors montre-moi comment tu t'y prends grand guerrier, je serai ton humble second ajouta Adonis qui récupéra à son tour une faux sur le côté. Ainsi, les deux frères passèrent un certain moment au dépeçage et au polissage de la peau du vieux sanglier.

Mère s'est rendue au comité, Père se repose dans sa chambre informa Jason regardant son frère s'éloigner. Adonis entendu cela puis sourit en s'éloignant, il venait de passer un certain temps avec son frère et maintenant il pensait aller saluer son père ainsi que sa mère, leur raconter l'histoire de sa chasse comme il venait d'en discuter avec son jeune frère mais ce dernier s'en était douté et l'informa directement de leur position.

C'est vraiment génial un petit frère se dit-il en quittant la cabane pour le salon. Il se dirigea ensuite dans la douche où il prit un bain, après tout, il avait encore quelque chose à faire ce soir. Il se changea puis se vêtit des habits les plus épais qu'il trouva avant de sortir.

Il arpenta le chemin qu'il avait pris plutôt de retour des cours mais cette fois, il prit la direction qu'avait emprunter Héra après tout, c'est chez elle qu'il se rendait.

Le chemin ressemblait encore a de la broussaille mais bien moins que celui qui conduisait a chez lui. Il n'y avait pas de système de lumière de sentier excepté les rayonnements d'en haut, pourtant la voie était bien plus éclairée ; Ce côté de la concession était beaucoup plus habité et à ce moment-là de la soirée, chacun commençait à placer les lucioles dans les cages vernis ce qui provoquait indéniablement un déséquilibre entre les sources de lumière.

Adonis avait l'habitude de ce chemin rugueux. Mais ce soir, il s'était déjà heurté à quelques pierres le long du trajet. Son esprit vagabondait car il se remémorait sa chasse et les évènements qui s'y sont déroulé. Il ressentait une forme de peur mêler à de l'excitation, et plusieurs autres formes d'interrogations et de suppositions.

Adonis n'aurait su exprimer l'ambiguïté de ses sentiments présents, il n'aurait même pas su ce que signifie ambigu mais ne pense-t-on pas à l'univers sans être à même de le définir ?

L'homme est l'esprit de la nature, il la gouverne, la façonne et lui rend hommage. L'homme est au-dessus de toute race mais l'homme dépend de chaque race. Ce qu'il prend, il le donne.

Perdu dans ces pensées, une voix les rassembla toutes. Il entendit au loin : Adonis, quelqu'un cria.

Héra, se dit Adonis en pensé avant de se tourner vers la source de la voix qui l'interpella, une voix qui lui était familière. La demoiselle avait sur la tête une cuve faite d'une pierre polie creuse qui contenait de l'eau.

Elle n'était ni très grande ni courte de taille, sa silhouette fine ainsi que ses vêtements étaient trempées. En marchant, l'eau débordait de la cuve par moment et l'éclaboussait au passage. Le ruissèlement sur son visage accentuait son expression. On pouvait y lire de la fatigue, de l'effort et une certaine forme de lueur traversait ses yeux. Elle avait une arrête de nez pointu dont un certain liquide s'échappait. S'eusse été de la morve ou des relents d'eau. 

Adonis se précipita vers elle, la déchargeant de son fardeau avant de la charger sur sa propre tête. Elle lui sourit avant de lui prendre la sacoche qu'il gardait sur le dos. En quittant la maison, il s'était assuré de récupérer un morceau de vieux sanglier qu'il conservait maintenant dans la sacoche.

Comme c'est gentil petit homme, tu crois que mon père me laissera sortir pour ma dernière soirée parce que tu lui apporte de la viande, dit-elle en parcourant de ses doigts l'épaisse fourrure qui revêtait Adonis alors qu'ils s'avançaient tous les deux.

Dans peu de temps, ils arrivèrent à la maison de Héra.

Assure-toi de ne pas la ramener trop tard, dit la mère de Héra en direction de Adonis. Elle ajouta Merci pour la viande, le père rentrera bientôt de la chasse quant à moi, je me rends au comité, cela vous laisse un certain temps… faites-en bon usage, conclu-t-elle en regardant sa fille.

Alors qu'ils sortaient de la maison, elle les interpela de nouveau Vous pouvez prendre le cheval, se sera beaucoup plus sûr par ce temps, il semble que cette nuit aura quelque chose particulier, les animaux sont beaucoup plus agités que d'ordinaire.

Merci mère, dit Héra avec son plus beau sourire alors qu'elle empoignait le bras de Adonis, le tirant vers l'extérieur.

Adonis retint le cheval alors que Héra l'enjamba, suivi de Adonis. Ainsi s'élança le cheval. Ils galopaient au gré du vent s'éloignant peu à peu de la concession. Adonis agrippait les hanches de Héra, ses mains lui parcourant le buste par moment. Héra n'en semblait pas du tout gênée, on pouvait d'ailleurs l'entendre sourire ou émettre de doux gémissements à certains moments.

Le cheval hennit en augmentant la cadence alors que la brise froide enlaçait nos deux individus au galop.

 


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