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2.08% Kurayami : Fallen Shadow / Chapter 1: Le début de la fin.
Kurayami : Fallen Shadow Kurayami : Fallen Shadow original

Kurayami : Fallen Shadow

作者: Nephra4

© WebNovel

章 1: Le début de la fin.

Kyoto était en ruine. 

Kurayami faisait face à une silhouette sombre et indistincte, une ombre qu'il peinait à discerner clairement. 

Paralysé par la peur, il sentit une douleur vive lui transpercer la poitrine. 

L'ombre, d'un geste calme mais implacable, leva la main, pointant son cœur du doigt puis, dans un mouvement brutal, le fit exploser devant lui.

— Tu es si faible…, murmura l'ombre d'une voix glaçante.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Kurayami se réveilla en sursaut, son souffle haletant. 

Il s'assit brusquement sur son lit, son corps tremblant encore sous l'effet du cauchemar. 

La sueur perlait sur son front tandis que son regard cherchait désespérément des repères dans la chambre sombre. 

Le réveil, fidèle à son habitude, se mit à sonner stridentement. 

Il l'éteignit d'un geste brusque, son esprit toujours emprisonné par les images du rêve.

Dans la cuisine, sa sœur Hana préparait le petit-déjeuner. 

Voyant que Kurayami tardait à se lever, elle fronça les sourcils et, avec un léger sourire en coin, décida d'aller le tirer de son lit. 

Elle entra dans sa chambre en secouant la tête, une expression amusée sur le visage.

— Allez, la marmotte, c'est l'heure !, lança-t-elle d'un ton joyeux, les bras croisés devant elle, la tête légèrement inclinée.

Kurayami, assis sur le bord de son lit, regardait ses mains tremblantes, se demandant si ce qu'il venait de vivre n'était qu'un simple rêve. 

L'air troublé, il essayait de reprendre son souffle.

— Kura… ça va ?, demanda Hana, son visage devenant inquiet en s'approchant doucement de lui.

Il acquiesça d'un signe de tête, tentant de dissimuler son malaise sous un sourire forcé. 

Hana, en observant son frère, plissa les yeux avec une douce compassion.

— Je suis là si tu en as besoin, murmura-t-elle, posant une main réconfortante sur son épaule.

Kurayami répondit d'une voix basse, mais reconnaissante :

— Merci.

Il se leva ensuite, se dirigeant vers la salle de bain pour se préparer. 

En sortant de sa chambre, il jeta un dernier coup d'œil autour de lui, un sentiment étrange de nostalgie s'installant dans son cœur. 

Ce n'était qu'une journée ordinaire, mais il sentait que quelque chose de plus profond se passait en lui.

Dans la cuisine, Kurayami rejoignit Hana qui finissait de ranger. 

Alors qu'elle essuyait un bol, ses mains glissèrent légèrement, et la tasse tomba. 

Mais Kurayami, avec des réflexes inattendus, la rattrapa juste à temps.

— C'est comme ça que tu traites mes cadeaux ?, dit-il avec un sourire taquin.

Hana, un peu embarrassée, rougit légèrement en se mordillant la lèvre inférieure.

— Je suis désolée…, balbutia-t-elle, en secouant la tête.

Kurayami éclata de rire doucement.

— Arrête de t'excuser pour tout, lui répondit-il, ses yeux adoucis par l'affection qu'il avait pour elle.

Après un court moment de complicité, Kurayami s'assit pour manger. 

Bien que son estomac soit noué par l'anxiété persistante du cauchemar, il tenta de faire bonne figure. 

Le silence dans la pièce était apaisant, mais son esprit restait troublé, hanté par les images qu'il avait vues durant la nuit. 

Après avoir terminé son déjeuner, il se leva, poussa un léger soupir, puis se dirigea vers sa chambre. 

Son sac de cours à portée de main, il le jeta sur son épaule et, sans un mot de plus, se rendit vers la porte d'entrée.

Hana, toujours aussi enjouée, s'approcha de lui pour lui donner un dernier encouragement avant qu'il ne parte.

— Bon courage pour l'école, grand frère !, s'exclama-t-elle, un grand sourire sur les lèvres, ses yeux brillants d'optimisme.

Kurayami lui rendit son sourire, mais ses pensées restaient ailleurs. Alors qu'il franchissait la porte, il n'avait aucune idée que cette routine ordinaire allait bientôt être bouleversée.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Kurayami retrouva ses amis Shiro et Akira dans la cour de l'école. 

L'ambiance était légère, les discussions portant sur des sujets anodins. 

Pourtant, rapidement, la conversation prit un ton plus compétitif lorsque Shiro, visiblement excité, se pencha vers Kurayami avec un large sourire.

— Kura ! Devine qui vient dans notre classe aujourd'hui !, dit-il, ses yeux brillants d'excitation, trahissant son impatience.

Kurayami, encore perdu dans ses pensées, haussa un sourcil, un air distrait sur le visage.

— Aucune idée…, répondit-il, sans grande conviction, son ton monocorde.

Shiro frappa légèrement l'épaule de Kurayami, son sourire s'élargissant encore plus.

— Sora Tanaka ! Le meilleur judoka du Japon !, s'exclama-t-elle, ses mains agitées d'enthousiasme.

Akira, toujours prompt à plaisanter, se joignit à la conversation avec un air moqueur, jetant un coup d'œil complice à Shiro.

— Tu veux parier que tu te battras contre lui ?, dit-il avec un sourire provocateur, ses yeux pétillant de malice.

Kurayami fronça légèrement les sourcils, agacé par la plaisanterie d'Akira, mais avant qu'il ne puisse répondre, la conversation fut brusquement interrompue par l'arrivée de leur professeur Mr. Matsuda. 

À ses côtés se tenait une figure imposante que tous reconnurent immédiatement : Sora Tanaka.

Un silence respectueux s'installa dans la cour, les élèves se tenant un peu plus droits, leurs regards rivés sur la célébrité.

Mr. Matsuda, avec un sourire au coin des lèvres, s'avança vers eux, sa voix résonnant avec une assurance tranquille.

— Bonjour tout le monde. Je vous présente Sora Tanaka, il nous fait l'honneur d'assister à notre cours aujourd'hui., annonça-t-il, en désignant Sora d'un geste accueillant.

Sora, avec un sourire éclatant, balaya la foule du regard avant de s'arrêter sur Kurayami. Ses yeux s'illuminèrent d'une curiosité particulière.

— J'ai entendu beaucoup de choses sur toi, Kurayami, dit-il, une expression chaleureuse illuminant son visage.

Kurayami, surpris par l'attention soudaine, sentit son estomac se nouer. 

Il se redressa instinctivement, mal à l'aise sous le regard admiratif de l'athlète. 

Il répondit d'un simple hochement de tête, tentant de cacher son trouble derrière un masque de calme apparent.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Le cours débuta dans une ambiance plus tendue que d'habitude. 

Après quelques exercices basiques, Mr. Matsuda se tourna vers la classe, un sourire amusé flottant sur ses lèvres.

— Puisque nous avons l'honneur d'avoir Sora parmi nous aujourd'hui, pourquoi ne pas en profiter ? Kurayami, que dirais-tu d'un petit combat avec lui ?, proposa-t-il, son regard perçant jeté en direction de Kurayami.

Tous les regards se tournèrent instantanément vers Kurayami, l'air devenu soudain plus lourd. Il hésita, ses mains se crispant légèrement sur le bord de son gi. 

Pourtant, malgré son hésitation, une étincelle d'orgueil s'alluma en lui. Il savait qu'il ne pouvait pas reculer maintenant, pas devant tout le monde.

Prenant une profonde inspiration, il répondit d'une voix calme, mais résolue :

— D'accord, je suis partant.

L'atmosphère changea brusquement, l'excitation palpable dans l'air. 

Les deux combattants se positionnèrent face à face, prêts pour un affrontement qui, Kurayami le sentait, allait marquer cette journée d'une manière ou d'une autre.

Le gymnase était plongé dans un silence intense, seulement interrompu par les pas rapides des deux combattants sur le tatami. 

Kurayami et Sora se faisaient face, chacun évaluant l'autre du regard, cherchant une faille dans la posture de l'adversaire.

Kurayami bondit en avant, ses muscles tendus et chargés d'une force brute. 

Il tenta une saisie directe, espérant surprendre son adversaire dès les premières secondes. Mais Sora, avec une aisance presque déroutante, esquiva son attaque. 

Ses mouvements étaient gracieux, fluides, comme s'il avait anticipé chaque geste de Kurayami avant même qu'il ne les exécute.

Les premières secondes du combat furent marquées par une série de feintes et de tentatives d'attrapage. 

Kurayami, de plus en plus frustré, redoublait d'efforts pour toucher Sora, mais ce dernier glissait avec une aisance déconcertante entre ses assauts. 

Chaque coup porté par Kurayami s'écrasait contre le vide, laissant un goût amer d'échec dans sa bouche.

Le public, captivé par la confrontation, observait en silence. 

Les élèves retenaient leur souffle, suivant le moindre mouvement des deux combattants. Les coups de Kurayami se faisaient plus rapides, plus agressifs, comme s'il cherchait désespérément à briser la défense impénétrable de Sora.

Mais chaque attaque échouait. 

Kurayami sentait le poids de ses propres limites se resserrer autour de lui. Sa respiration devenait haletante, et son corps, alourdi par l'effort, commençait à trahir sa fatigue. 

Sora, toujours calme et en contrôle, paraît chaque tentative avec une aisance presque insultante. 

Il semblait danser autour de Kurayami, esquivant, contrant, sans jamais vraiment être en danger.

Avec un sourire en coin, Sora, toujours aussi détendu, laissa échapper quelques mots, son ton calme mais légèrement moqueur.

— Tu te fatigues, Kurayami…, dit-il avec un sourire tranquille, ses yeux perçant fixés sur lui.

Ces mots résonnèrent dans l'esprit de Kurayami comme un coup de massue. 

Ses jambes tremblaient légèrement sous le poids de la fatigue, mais quelque chose brûlait encore en lui.

Kurayami serra les dents, refusant de se laisser abattre. 

Il sentait son corps crier pour abandonner, mais il savait qu'il ne pouvait pas, qu'il ne devait pas.

— Non... je ne peux pas perdre maintenant, se répéta-t-il intérieurement, ses yeux s'illuminant d'une nouvelle détermination.

Soudain, Sora s'avança pour porter ce qui semblait être le coup final, mais Kurayami réagit instinctivement. 

Un éclat traversa son regard, et, en une fraction de seconde, il plongea sur le côté, feintant une attaque. 

Sora, pris au dépourvu pour la première fois, tenta de contrer, mais il était trop tard.

Kurayami utilisa l'élan de son adversaire contre lui. 

Dans un mouvement rapide et précis, il saisit fermement le gi de Sora et, exécutant une projection habile, envoyant son adversaire au sol avec une force inattendue. 

Le corps de Sora rebondit légèrement sur le tatami, l'impact résonnant dans tout le gymnase.

Un silence pesant tomba sur la salle. 

Les élèves, ébahis, restèrent figés, incapable de croire ce qu'ils venaient de voir. 

Le temps sembla se suspendre un instant, comme si tout le monde retenait son souffle, incapable de réaliser que Kurayami venait de projeter le célèbre judoka.

Essoufflé, les genoux tremblants, Kurayami se redressa lentement, son regard fixé sur Sora qui gisait encore au sol, son sourire habituel ayant disparu. 

La foule, d'abord silencieuse, éclata soudain en acclamations.

Mr. Matsuda, levant la main pour annoncer la fin du combat, déclara d'une voix forte et claire :

— Le vainqueur est... Kurayami !

Les battements de cœur de Kurayami résonnaient encore dans ses oreilles, chaque pulsation marquant un mélange de soulagement et de surprise. 

Il fixait Sora au sol, mais dans son esprit, il savait que ce n'était pas seulement une victoire sur le tatami. 

C'était une victoire contre lui-même, contre ses doutes et ses peurs.

Après quelques instants de silence, Sora bougea enfin. Lentement, il posa une main sur le tatami et se redressa, son souffle encore un peu lourd. 

Il s'essuya le visage d'un revers de main avant de se relever complètement. Bien qu'il ait perdu, un sourire amusé se dessina sur ses lèvres, et ses yeux brillaient d'une lueur d'admiration.

— Bien joué, c'était un beau combat, dit-il, une sincère reconnaissance dans la voix.

Kurayami, malgré la fatigue et la satisfaction de la victoire, ne parvenait pas à savourer pleinement cet instant. 

Ses propres insécurités, celles qu'il portait toujours en lui, l'empêchaient de profiter de ce moment. 

Il répondit à Sora d'un simple hochement de tête, tentant de cacher le tourbillon d'émotions qui s'agitait en lui.

La tension qui l'avait maintenu durant le combat s'était évanouie, ne laissant place qu'à un profond sentiment d'incertitude. 

Il remetta lentement ses habits, jetant un dernier regard à Sora avant de se diriger vers la sortie du gymnase.

À peine eut-il franchi la porte qu'il se retrouva seul dans le couloir. 

Le silence de l'endroit contrastait avec le tumulte qu'il venait de quitter. 

Kurayami se laissa aller contre le mur, glissant doucement jusqu'à ce que son dos touche le sol. 

Ses jambes, encore engourdies par la fatigue, tremblaient légèrement. Ses pensées, elles, tourbillonnaient sans relâche.

— Je l'ai battu… mais pourquoi est-ce que je ne ressens rien ? pensa-t-il en fermant les yeux, essayant de calmer son esprit.

Il se souvenait encore de la pression qu'il avait ressentie avant d'accepter le duel contre Sora. 

Même après cette victoire, il n'arrivait pas à effacer ce doute qui pesait lourd dans sa poitrine. 

Kurayami soupira, laissant son front tomber contre ses genoux. 

Le bruit léger de ses respirations résonnait dans le couloir vide.

Il se redressa lentement, rassemblant le peu d'énergie qu'il lui restait, puis se dirigea vers la cour. 

Espérant que l'air frais et la compagnie de Shiro et Akira lui changerait les idées.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Shiro, allongé contre l'arbre, souriait d'un air complice tout en jetant un regard amusé vers Kurayami.

— Alors, héros, c'était quoi cette technique de judo magique ? J'ai jamais vu quelqu'un aussi calme exploser d'un coup ! lança-t-elle en riant, ses yeux brillants d'admiration.

Kurayami répondit par un sourire, mais ses pensées dérivaient encore.

Akira, incapable de cacher son enthousiasme, lança en riant :

— Franchement, Kura, je te l'avais dit, t'aurais dû parier avec moi ! Maintenant tout le monde sait que t'es une vraie bête !, dit-il en secouant légèrement la tête, un sourire malicieux aux lèvres.

Kurayami, esquissant un sourire timide, resta silencieux. 

Malgré les félicitations de ses amis, il ne parvenait pas à se vanter de cette victoire. 

Son esprit était encore embrouillé, se demandant comment il avait réussi à tenir tête à un adversaire aussi redoutable.

Cependant, l'atmosphère légère fut brusquement brisée par une voix narquoise, pleine de condescendance. 

Une ombre se dessina au-dessus d'eux, et en levant les yeux, Kurayami aperçut Kazuki, un sourire arrogant sur les lèvres.

— Alors c'est ça la fameuse "légende" de Kurayami ? Pas impressionnant, dit Kazuki en croisant les bras, ses yeux lançant des éclairs de provocation.

Le trio se tourna vers lui, Shiro plissant les yeux en signe de méfiance.

— Kazuki… Qu'est-ce qu'il nous veut, celui-là ?, murmura Shiro.

Kazuki, ignorant délibérément Shiro et Akira, s'approcha de Kurayami, le dominant de sa stature. Il croisa les bras, son sourire narquois s'élargissant davantage.

— Alors comme ça, tu te prends pour le meilleur maintenant, juste parce que tu as battu Sora Tanaka ?, déclara Kazuki, son ton dégoulinant de mépris.

Kurayami, malgré la tension grandissante, garda un visage neutre. 

Cependant, une colère sourde commençait à monter en lui. 

Il connaissait Kazuki, et savait que ce dernier cherchait toujours à provoquer les autres. 

Il tenta de garder son calme en répondant d'une voix mesurée :

— Je ne prétends rien. C'était juste un combat amical, répondit-il, essayant de minimiser l'importance de sa victoire.

Kazuki ricana, son rire froid et moqueur résonnant dans l'air.

— Amical ? C'est ça, tu peux jouer les modestes autant que tu veux, mais on sait tous que tu te prends pour un héros. Mais dis-moi, tu es aussi bon avec un sabre qu'avec tes poings ?, lança Kazuki, son sourire provocateur s'étirant encore plus, cherchant à le pousser à bout.

Une foule commençait à se former autour d'eux, les élèves murmurant et chuchotant entre eux, curieux de voir la suite de cette confrontation. 

Kurayami resta silencieux, son cœur battant plus fort dans sa poitrine. 

Il sentait où cette conversation allait mener, mais il ne voulait pas s'y laisser entraîner. 

Pourtant, Kazuki continuait à insister, son regard perçant fixé sur lui.

— Qu'est-ce que t'en dis, Kurayami ? Escrime, toi et moi. Voyons si t'es vraiment à la hauteur de ta réputation, proposa Kazuki, avec une insistance glaciale dans la voix.

Les mots de Kazuki étaient comme une gifle pour Kurayami. 

Il savait que Kazuki le provoquait délibérément, mais quelque chose dans cette arrogance insupportable le poussa à réagir. 

Il ne pouvait pas reculer, pas devant tout le monde. 

Un silence pesant s'installa autour d'eux, l'attente de la réponse de Kurayami suspendue dans l'air.

Kurayami serra les poings. 

Il savait que Kazuki cherchait à le provoquer, à le faire réagir. 

Mais il ne pouvait pas se permettre de reculer maintenant, pas devant tout le monde. 

Un mélange de colère et de frustration montait en lui, mais il tentait de garder son calme, de ne pas céder à l'agressivité de son adversaire.

Akira, toujours fidèle à son rôle de médiateur, prit la parole, tentant de désamorcer la situation :

— C'est quoi ton problème, Kazuki ? Pourquoi tu cherches toujours à prouver que t'es meilleur ?, lança-t-il, ses yeux plissés, fixant Kazuki avec une lueur d'exaspération.

Kazuki ignora délibérément Akira, continuant à fixer Kurayami, un sourire provocateur étirant ses lèvres. 

Le silence dans la cour devenait de plus en plus lourd, les murmures des élèves autour d'eux se faisaient plus insistants.

Finalement, Kurayami leva la tête, son regard croisant celui de Kazuki. 

Il savait qu'il ne pouvait pas éviter cette confrontation. 

Ses mains tremblaient légèrement, mais il serra les poings encore plus fort, prenant une profonde inspiration.

— Très bien, dit-il, d'une voix calme mais résolue. Si tu tiens tant à un combat d'escrime, je l'accepte.

Un murmure parcourut la foule, tandis que les élèves échangeaient des regards excités. Kazuki, satisfait d'avoir obtenu ce qu'il voulait, afficha un sourire triomphant.

— Parfait, répondit-il en haussant légèrement les épaules, l'air décontracté. Je te promets que ça ne sera pas aussi facile que ton petit combat de judo. Prépare-toi à être humilié.

Sans ajouter un mot de plus, Kazuki se retourna et commença à marcher vers le gymnase, sûr de lui. 

Kurayami, le regard toujours déterminé, le suivit de près, tandis que la foule les accompagnait, chuchotant et murmurant à propos de l'affrontement qui allait avoir lieu.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Le gymnase était plongé dans une atmosphère lourde de tension. 

Les élèves s'étaient rassemblés en silence, formant un cercle autour du tatami, les yeux rivés sur Kurayami et Kazuki. 

Les deux adversaires se faisaient face, armés de sabres d'entraînement en bois, prêts à se mesurer l'un à l'autre.

Le cœur de Kurayami battait à tout rompre dans sa poitrine. 

Il serrait fermement la poignée de son sabre, sentant la froideur du bois contre ses doigts tremblants. 

Il savait qu'il n'avait pas la même expérience que Kazuki en escrime, mais il refusait de se laisser intimider.

L'entraîneur, un homme d'une cinquantaine d'années avec un regard acéré, observa les deux jeunes hommes avant de donner le signal du combat.

— Commencez !, dit-il d'une voix ferme, levant la main pour signaler le début de l'affrontement.

Sans perdre une seconde, Kazuki se lança à l'attaque. 

Il fondit sur Kurayami avec une agilité déconcertante, ses mouvements rapides et précis. 

Kurayami para de justesse la première frappe, mais l'impact fut si puissant qu'il recula de quelques pas, son bras endolori par la force du coup.

Kazuki, un sourire satisfait sur le visage, continua à attaquer sans relâche. 

Chaque coup qu'il portait était calculé pour déstabiliser Kurayami, qui peinait à suivre le rythme. 

Ses parades devenaient de moins en moins assurées, ses mouvements plus lourds et maladroits.

— C'est tout ce que tu as, Kurayami ?, ricana Kazuki, son sourire s'élargissant alors qu'il voyait son adversaire lutter pour rester debout.

Kurayami, essoufflé, tenta de reprendre le contrôle. Il savait qu'il ne pouvait pas se contenter de défendre éternellement. 

S'il voulait avoir une chance de remporter ce combat, il devait passer à l'offensive. 

Rassemblant ses forces, il tenta une riposte. Il balaya avec son sabre, visant le flanc de Kazuki.

Mais Kazuki, agile et prévoyant, esquiva avec facilité. Pour la première fois, toutefois, il montra un léger signe de surprise. 

Kurayami sentit une lueur d'espoir naître en lui. 

Peut-être avait-il une chance, après tout.

Cependant, Kazuki n'avait pas l'intention de se laisser surprendre à nouveau. 

Il se redressa rapidement, son sourire moqueur disparaissant, et frappa avec une violence renouvelée. 

Cette fois, la lame en bois de Kazuki frappa Kurayami au bras, un coup si puissant qu'il en lâcha son sabre.

— Tu n'as aucune chance, déclara Kazuki, son ton empreint de mépris, tandis qu'il observait Kurayami reculer, la douleur irradiant dans son bras.

Kurayami, sentant ses forces l'abandonner, regarda son sabre gisant au sol, hors de sa portée. 

Le gymnase était plongé dans un silence tendu, les spectateurs retenaient leur souffle, captivés par la scène. Kazuki, triomphant, s'avança lentement, prêt à porter le coup final.

— Voilà ce qui arrive quand on se surestime, lança Kazuki, un sourire cruel étirant ses lèvres alors qu'il levait son sabre pour l'achever.

Mais Kurayami, malgré la douleur et la fatigue, refusait d'abandonner. Il savait que ce combat représentait plus qu'une simple victoire ou défaite. 

C'était une question de fierté, de dignité. 

Serrant les dents, il rassembla ses dernières forces et se jeta sur Kazuki, tentant une attaque désespérée à mains nues.

Kazuki, surpris par la détermination de Kurayami, esquiva maladroitement. Cependant, dans un mouvement fluide, il frappa de nouveau avec précision, touchant Kurayami au flanc cette fois-ci. 

Le coup fut décisif. 

Kurayami s'effondra sur le tatami, son corps épuisé et la douleur le submergeant.

— Assez !, ordonna l'entraîneur, sa voix résonnant dans le gymnase comme un coup de tonnerre.

Kazuki, avec un sourire satisfait, abaissa son sabre et recula, triomphant. 

Il ne dit rien, se contentant de jeter un regard condescendant à Kurayami avant de s'éloigner.

Le silence dans le gymnase était lourd, les murmures des spectateurs commençaient à se faire entendre. 

Akira, inquiet, appela son ami, la voix tremblante :

— Kura !

Shiro et Akira se précipitèrent vers Kurayami, qui se redressait lentement, grimaçant sous l'effet de la douleur. 

Il avait perdu, c'était indéniable. 

Mais, malgré la défaite, quelque chose en lui était resté intact. 

Il avait tenu tête, et même s'il n'était pas sorti vainqueur, il n'avait pas cédé.

L'entraîneur s'approcha, une expression respectueuse sur le visage. 

Bien qu'il eût observé la défaite de Kurayami, il avait également vu son potentiel, sa détermination et son courage. 

Il lui tendit une main pour l'aider à se relever.

— Tu t'es bien battu, Kurayami. La défaite n'est pas importante. Ce qui compte, c'est ton esprit combatif. Je pense que tu as ce qu'il faut pour devenir un excellent escrimeur. Je voudrais te proposer de rejoindre notre club.

Kurayami, encore haletant, fixa l'entraîneur pendant un moment. 

L'offre était tentante. 

Il avait goûté à ce nouveau défi, et il savait qu'il avait beaucoup à apprendre. 

Mais quelque chose en lui le retenait. 

Il n'était pas prêt, pas maintenant. 

Pas après une défaite aussi cuisante. 

Il se redressa complètement, secouant doucement la tête, un sourire fatigué mais sincère sur les lèvres.

— Merci, mais... je ne suis pas intéressé pour l'instant. J'ai encore des choses à régler.

L'entraîneur hocha la tête, comprenant que Kurayami avait besoin de temps. 

Il le regarda partir, boitant légèrement, entouré de ses amis qui l'encourageaient malgré tout.

Pendant que Kurayami luttait avec ses propres défis à l'école, Hana, insouciante, profitait d'une journée agréable avec ses amies. 

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Le centre commercial était animé, les rires des jeunes filles résonnaient parmi les bruits de la foule. 

Elles allaient d'une boutique à l'autre, scrutant les vitrines à la recherche du cadeau parfait pour l'anniversaire de son frère.

Hana voulait quelque chose de spécial, quelque chose qui montrerait à quel point elle tenait à lui. 

— Hana, regarde ça ! Ce collier irait parfaitement avec le bracelet que tu lui as offert l'année dernière ! s'exclama Akiko avec enthousiasme, pointant une vitrine du doigt.

Les yeux de Hana s'illuminèrent en apercevant un collier avec un cristal délicatement taillé, scintillant sous les lumières artificielles du magasin. 

C'était exactement ce qu'elle cherchait. Le choix fut rapide. Sans hésiter, elle acheta le collier, le serrant avec fierté dans sa main.

— Kurayami va adorer ça. Je suis sûre qu'il sera surpris, dit-elle, rayonnante.

Ses amies sourirent en retour, partageant son enthousiasme. 

Après avoir passé un moment à flâner et à discuter, les filles décidèrent de rentrer chez elles. 

Hana, excitée à l'idée de retrouver son frère et de lui offrir son cadeau, se hâta de prendre le chemin du retour.

※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※

Le ciel commençait à s'assombrir, et les rues étaient baignées d'une lumière dorée de fin de journée. 

Elle marchait d'un pas léger, son sac contenant le précieux cadeau battant doucement contre sa hanche.

Arrivée devant la porte de la maison familiale, Hana sentit un étrange frisson parcourir son dos. 

Quelque chose n'allait pas. 

La maison semblait inhabituellement silencieuse. 

Pas de lumière, pas de bruit de vaisselle dans la cuisine, pas de rire de ses parents qui l'accueillaient habituellement avec chaleur. 

— C'est bizarre… Ils devraient être là… pensa t-elle inquiète 

Elle tourna la clé dans la serrure, l'estomac noué d'une inquiétude qu'elle ne pouvait pas expliquer. 

La porte s'ouvrit lentement, grinçant légèrement. 

Elle entra dans le couloir sombre, le silence pesant l'enveloppant immédiatement. 

Son cœur battait un peu plus vite.

— Maman ? Papa ? Je suis rentrée ! appela-t-elle à haute voix.

Pas de réponse.

Hana s'avança prudemment, passant dans le salon. 

L'air y était lourd, presque suffocant. 

Elle fronça les sourcils, l'inquiétude se muant en une peur plus profonde, un instinct primal qu'elle ne pouvait ignorer. 

Et puis, ses yeux tombèrent sur une scène qui figea son sang dans ses veines.

Le sol du salon était maculé de sang. 

Partout. 

L'odeur métallique envahissait l'air, et au milieu de cette horreur gisaient les corps de ses parents. 

Leur chair était déchirée, leurs membres mutilés dans une violence inimaginable. 

Hana se figea, son esprit refusant d'accepter ce qu'elle voyait.

— Pa... Papa ?... Maman ?! murmura-t-elle, terrifiée.

Sa voix se brisa dans un souffle tremblant. 

Elle fit un pas en avant, ses jambes soudain lourdes et instables. 

Tout à coup, son regard fut attiré par une ombre mouvante dans un coin de la pièce. 

Là, à côté des corps, se dressait une silhouette noire, indistincte, comme une ombre vivante.

C'était un démon, une créature d'obscurité pure, ses yeux rouges brûlant dans le noir comme des braises infernales. 

Il se tenait là, immobile, regardant Hana avec une indifférence glaciale.

— Non… c'est impossible… balbutia-t-elle, horrifiée, en reculant.

Le démon fit un pas en avant, sa présence terrifiante envahissant la pièce, aspirant presque l'air autour d'eux. 

Hana, paralysée par la peur, sentit une vague de désespoir la submerger. 

Le sac contenant le collier pour Kurayami glissa de ses mains et tomba au sol avec un bruit sourd, mais elle ne pouvait pas détacher ses yeux de la créature qui venait de détruire sa vie.

Le silence n'était brisé que par les battements frénétiques de son cœur. 

Le monde autour d'elle semblait se déformer, comme si la réalité elle-même se dérobait sous ses pieds. 

Elle voulut crier, appeler à l'aide, mais aucun son ne sortit de sa gorge. 

Le démon, immobile, semblait savourer sa terreur.

Soudain, un bruit venant de l'extérieur fit légèrement tourner la tête du démon. 

Hana, tremblante de tout son être, aperçut une lueur d'espoir dans cette distraction. 

Mais elle savait que fuir ne serait pas suffisant. 

Le démon était trop rapide, trop puissant. 

Fuir à l'extérieur ne la sauverait pas.

Dans un élan de panique, elle se retourna et courut à l'étage, ses jambes fléchissant presque sous la terreur. 

Elle se précipita dans sa chambre, claqua la porte derrière elle et se réfugia dans le placard, enfouissant son visage dans ses mains tremblantes. 

Ses larmes coulaient silencieusement, son souffle court et irrégulier, essayant désespérément de calmer ses battements de cœur affolés. 

Ses pensées s'embrouillaient, cherchant une solution, mais tout semblait vain.

Le silence ne dura que quelques secondes avant que le démon ne fasse à nouveau entendre sa présence. 

En bas, la maison trembla sous ses pas lourds et sinistres. Hana entendit un craquement sourd, suivi du bruit terrifiant du bois qui se brisait. 

Le démon n'était pas juste en train de la chercher, il détruisait tout sur son passage. Les murs et les meubles cédaient sous ses coups, comme si rien ne pouvait l'arrêter.

Un coup violent résonna en bas, et Hana sursauta, se couvrant la bouche pour étouffer un cri. 

Elle entendit le démon renverser des chaises, briser des fenêtres, chaque bruit lui donnant l'impression que son cœur allait exploser de terreur. 

Elle ferma les yeux, priant silencieusement que le démon ne la trouve pas.

Mais il montait les escaliers. 

Lentement, avec une assurance glaciale, il avançait vers elle, comme s'il pouvait déjà sentir sa présence.

Hana retenait son souffle, recroquevillée au fond du placard, ses mains tremblantes plaquées contre sa bouche. 

Chaque pas lourd du démon sur les marches la rapprochait un peu plus de la terreur absolue. 

Le bois des escaliers craquait sous son poids, et la créature semblait prendre son temps, savourant chaque instant de son approche. 

Le silence dans la maison, autrefois familier, était devenu une prison suffocante.

Puis, elle entendit la porte de sa chambre se fracasser contre le mur dans un bruit assourdissant. 

Hana, terrifiée, se mordit la lèvre pour ne pas crier. 

Le démon était là, dans la pièce. 

Ses pas lourds résonnaient sur le parquet tandis qu'il avançait lentement, cherchant sa proie.

Elle savait qu'il n'y avait plus d'échappatoire. 

Hana se serra un peu plus dans son coin, les larmes coulant silencieusement sur ses joues. 

Le silence devint plus oppressant encore, et elle sentit la présence du démon juste devant le placard. 

Le temps sembla s'arrêter, ses battements de cœur devenant presque inaudibles dans le tourbillon de sa peur.

Soudain, la porte du placard s'ouvrit dans un grincement sinistre. 

Hana, les yeux grands ouverts de terreur, croisa le regard du démon. 

Ses yeux rouges, incandescents comme des braises, fixaient les siens, dévorant toute lueur d'espoir. 

Elle savait que c'était la fin.

Pendant ce temps, Kurayami se précipitait vers sa maison. 

Il sentait un malaise grandir en lui, un poids lourd dans sa poitrine. 

Plus il approchait, plus son instinct lui criait que quelque chose de grave s'était produit. 

En arrivant devant la maison, il fit paralysé par la terreur.


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