« Chargez ! »
La voix de Maxime se répercuta dans le cœur de chacun, tel un électrochoc, chacun courut vers le soldat Piran qui lui paraissait le plus proche avec une expression féroce.
Les soldats Piran voyant ces faibles humains charger vers eux rirent à cœur joie, tout en poussant divers cris étranges.
0 mètres restants.
Des armes s'entrechoquèrent, du sang commença à gicler de chaque côté tandis que les premiers blessés apparaissaient.
Au même moment, Maxime affronta seul un soldat Piran.
« Cette fois je ne pourrais plus me cacher derrière mes soldats. Et si je veux protéger ma famille et le reste des habitants du quartier, je dois absolument le vaincre ! » pensa Maxime alors que son regard changea d'un seul coup.
Celui-ci fut remplacé d'une certaine peur et angoisse à une détermination et un calme surprenant.
Le visage rouge du soldat Piran devant lui était clairement visible, de même que la hache qui se dirigeait dangereusement vers lui.
« D'une manière ou d'une autre je n'ai plus peur. » pensa Maxime, même lui était surpris par son calme.
Et même, une flamme s'alluma en lui alors que l'adrénaline parcourut son corps.
« Cette hache, elle est si lente. » murmura t-il les yeux brillants.
D'un jeu de jambe extraordinaire, il évita de justesse la hache qui tomba à quelques centimètres de son bras gauche.
« Ce gars, il est beaucoup plus faible que le précédent soldat Piran. Il doit avoir au maximum 1,5 points de physique. »
Tout comme lors de son premier combat dans le monde d'Eternity, son épée lui paraissait extrêmement légère comme si elle faisait partie de son corps et que le monde ralentissait.
Il concentra sa force sur sa jambe droite et s'envola littéralement.
Devant les yeux ébahis du soldat Piran, Maxime fit une rotation dans les airs avant d'abattre son épée à une vitesse fulgurante.
L'instant suivant la tête du soldat Piran s'envola tandis que du sang giclait de son cou.
Maxime atterrit derrière lui et quelques secondes plus tard l'imposant corps de sa victime tomba lourdement au sol.
Les soldats Piran à proximité furent momentanément abasourdi par cette agilité et cette prouesse au combat.
Les jeunes nobles et les mercenaires à proximité purent observer brièvement cette performance.
« Ce mec est fou…Et vraiment très fort ! » s'exclama mentalement Winny alors qu'un certain frisson parcourut son corps.
« Ça me rappelle l'époque où il protégea le village. Il avait également fait preuve d'une agilité étonnante mais elle n'était plus apparue après cela. » commenta silencieusement Andrew alors qu'il évitait plus ou moins facilement les attaques de son adversaire.
Mais les plus étonnés et les plus fières furent les nouvelles recrues du groupe de mercenaire.
« Merde notre chef est aussi fort que ça ? » dit un d'entre eux à voix haute.
« Génial, on a peut-être une chance de remporter cette bataille ! » commenta un autre avec excitation.
Initialement ces nouveaux mercenaires n'étaient pas très motivés car ils n'appartenaient pas à ce monde et surtout ils ne voyaient aucun espoir de gagner cette bataille.
Simplement ils n'avaient pas d'autre choix que de se battre car si leur chef mourrait alors ils devraient tous rester dans ce monde pour toujours. Cela signifierait pour eux d'abandonner leurs familles et amis dans le monde d'Eternity.
De plus, comment abandonner les bénéfices incommensurables que procurait le talent magique de Maxime. Ce talent représentait leur avenir ! Un avenir rempli de gloire et de richesse !
Bien sûr, ils savaient que leur chef était fort, mais pour eux tout au plus il n'était que légèrement plus forts que les atouts du groupe, c'est-à-dire Andrew, Ernest et Romuald qui avaient tous dépassé les 2 points de physique.
Mais une telle agilité au combat, même s'il combat contre quelqu'un avec un physique inférieur à lui, elle est très rare !
Bientôt plusieurs soldats Piran à proximité de Maxime réagirent et abattirent leur hache sur lui.
« Je peux voir les trajectoire de leurs attaques ! » analysa mentalement Maxime en un coup d'œil.
D'une manière ou d'une, Maxime réussit à esquiver les diverses attaques et commença à riposter violemment contre les soldats Piran.
Mais cette fois, Maxime eut quelques complications car même s'il pouvait infliger des blessures à ses adversaires la plupart du temps, celles-ci s'avéraient légères à cause des soldats Piran qui faisaient très attention à se protéger les uns les autres.
Quelques minutes plus tard, alors que les bruits de combat commençaient à s'estomper, Maxime avait réussi à mettre à terre deux autres soldats Pirans et a blessé grièvement 3 soldats ennemis.
Malheureusement lui-même était blessé à divers endroits et couvert de sang. Pourtant ses yeux étaient toujours aussi clairs et combatifs.
Pendant qu'il bloquait une énième hache, un cri fracassant se fit entendre derrière ses adversaires. Ces derniers arrêtèrent momentanément leurs attaques.
Voyant l'opportunité, Maxime inspira profondément et cria tout en reculant :
« Arrêtez les combats, on se rassemble à la position initiale ! »
En quelques secondes tous les survivants arrivèrent à se désengager de leurs cibles et à se rassembler autour de Maxime qui avait lui-même reculé d'une trentaine de mètres.
D'un coup d'œil Maxime put estimer le nombre de survivants.
« On est plus qu'une dizaine, tous au moins légèrement blessés et surtout fatigués. »
Ce nombre ne fit pas battre une seule de ses paupières.
« Cela veut dire qu'au moins 20 de nos camarades sont tombés durant ces quelques minutes. » commenta silencieusement Maxime toujours impassible.
Mais à l'intérieur de lui sa rage faisait bouillir son corps, et plus ses yeux parcouraient les corps démembrés, plus il bouillonnait intérieurement.
Mais d'une manière ou d'une autre il arriva à se calmer. Particulièrement en remarquant que les 5 jeunes nobles étaient toujours en vie, dans un état pitoyable certes mais toujours en vie.
Il vit également Tena les yeux rouges et avec les jambes qui tremblaient.
Et en effet parmi ses 30 mercenaires seuls Andrew, Romuald, Izo, Tena et Ernest étaient toujours en vie.
Elle avait probablement vu ses frères mourir devant ses yeux, et même s'ils pouvaient revenir dans les 24 prochaines heures, cela restait traumatisant.
Maxime vit également Ernest légèrement en colère.
Cet homme aux yeux bleu clair, toujours calme et au l'air plus noble que même des vrais nobles, avait littéralement changé de visage.
Probablement à cause de la mort de Rodrigo.
Mais à la surprise de Maxime les jeunes nobles semblaient plutôt calme malgré ces longues minutes de combat.
« Hahaha si excitants ! » cria Winny, faisant un contraste saisissant avec l'ambiance générale.
Voyant cela, Rina s'approcha avec une posture agressive vers Winny, prêt à en découdre avec lui. Même Ernest avait un regard très dangereux envers Winny.
« Tu te fous de nous ! Plus de 80% de notre groupe mercenaire s'est fait décimer et toi tu trouves encore l'occasion de rire !? » cria-t-elle à quelques centimètres du visage de Winny.
« De quoi tu me parles ? Vous allez ressusciter dans tous les cas dans les 24 prochaines heures ! Mais nous on vient de risquer notre vie sans pouvoir ressusciter ! Donc si j'ai envie de rire, je rie ! » répondit Winny avec un sourire provoquant.
Rina allait commencer à se battre, mais une voix vint de derrière lui.
« Vous réglerez vos conflits plus tard, le plus dur reste encore à venir. » dit calmement Maxime le dos toujours tourné.
Avec le prestige initial cumulé avec le prestige qu'il vient d'acquérir durant cette bataille, Riva n'osa pas continuer et retourna à sa position avec sa colère.
« Bahaha bon toutou ! » se moqua Winny en riant.
Maxime bougea légèrement la tête et regarda du coin de l'œil Winny.
Ce dernier croisant le regard de Maxime ressenti la peur s'emparer de son corps, comme si une bête de haut niveau allait sauter sur lui.
Maxime retira rapidement son regard, mais pour Winny ce court moment, il s'en souviendra toute sa vie.
Quand bien plus tard, ayant dépassé toute attente et atteint la majestueuse position de lieutenant-colonel avec un bataillon de 800 hommes sous ses ordres, il sera pris en embuscade par une unité militaire 10 fois plus puissante que la sienne.
Son adjoint, pris de panique, remarquera l'absence de toute émotion sur son visage, et demandera alors :
« Lieutenant-colonel vous n'avez pas peur ? »
Winny répondra mot pour mot :
« Dans ce monde, il n'y a qu'une personne qui peut me faire peur. »