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39.13% J'ai prétendu être la Mort, mais elle m'a tenu tête. / Chapter 45: Je la déteste.

章 45: Je la déteste.

« Oui… Oui je comprends… Oui… À demain, oui... » Dit Kubo Touma au téléphone.

Puis, raccrochant, il serra agressivement son téléphone portable dans sa main.

« C'est n'importe quoi ! » S'écria-t-il, sa voix réverbérant sur les murs blancs de son appartement.

Il se laissa lourdement tomber sur son canapé, et fixa furieusement du regard la chaîne d'informations qui annonçait les dernières nouvelles à la télévision.

Deux personnes avaient témoigné contre lui, retournant la situation actuelle pour faire de lui le principal suspect et agresseur, et à cause de cela, il était à nouveau convoqué au Service Juridique de Marline.

Il en était sûr à présent : Kobayashi Shinsuke et le nouveau Directeur avaient décidé de se liguer contre lui pour soutenir la jeune femme.

Nerveusement, Touma se mit à taper du pieds tout en continuant de serrer son téléphone portable, cette fois dans ses deux mains. S'il était avéré qu'il avait tenté d'agresser la jeune femme, il pouvait risquer pire qu'un renvoi. Peut-être que l'entreprise l'avait déjà signalé à la police, et que des policiers l'attendraient de pied ferme demain matin devant l'immeuble d'entreprise.

Devait-il prendre la fuite ? Ou inventer un autre mensonge ?

« Ah… Tout ça à cause de cette fille ! » Vociféra-t-il pour lui-même en se relevant subitement.

Si elle s'était tenue tranquille, il n'aurait pas été inquiété ! Dans ce cas, il n'aurait pas eu à se faire passer pour une victime !

Attendez un peu…

C'est vrai. S'il avait décidé de faire croire à une agression contre lui, c'était à cause de cette personne…

Touma s'empressa alors de faire défiler son journal d'appels pour retrouver le numéro qui l'avait appelé l'autre jour… Et ne trouva rien.

Quel idiot. Cette femme ne l'avait même pas appelé directement, mais avait donné un téléphone par le biais de son secrétaire personnel. Il n'avait donc aucun moyen direct de la joindre, et s'affala mollement sur la table basse située entre le canapé et la télévision à écran plat.

Elle avait vraiment pris ses précautions, et lui, il l'avait écoutée sans se méfier une seconde.

Est-ce que ça voulait dire qu'il allait être livré à lui-même, et être blâmé pour tout ?

Non, il refusait que les choses se passent ainsi ! Il ne pouvait pas laisser sa réputation être détruire aussi facilement et rapidement, à cause d'une seule erreur qu'il avait commise.

De plus, il y avait aussi le problème du nouveau Directeur du Département Catastrophes Naturelles. Comment ce type avait pu se trouver là, à ce moment ? S'il avait su que c'était lui, il n'aurait pas agi de la sorte, et aurait fait profil bas.

Ah, c'était vraiment jouer de malchance, et il commençait déjà à chercher le nom du jeune homme sur le net, quand son téléphone vibra entre ses mains et le fit sursauter.

Un appel entrant, en numéro masqué, s'affichait sur l'écran. Qui cherchait à le joindre aussi tard, sans s'annoncer ?

Il fixa son écran un instant, confus et incertain, et sa sonnerie résonna deux fois avant qu'il ne prenne une décision.

Agacé, il décrocha et répondit avec animosité.

« Quoi ?! »

Il y eut un silence, peut-être parce que la personne l'appelant avait été surprise, puis une voix commença à s'adresser à lui.

« Vous semblez bien à cran, Kubo-san. » Dit une voix de femme.

Un instant… Ce n'était pas… ?

Confus, Touma retira le téléphone de son oreille pour voir le nom de l'appelant, mais la même mention d'un numéro masqué s'affichait toujours sur son écran de smartphone.

Cependant, il avait bien reconnu la voix, et immédiatement, il sentit la bile lui remonter dans la gorge.

« Vous… Qu'est-ce que vous me voulez ? » Vociféra-t-il à voix basse.

« Oh allons, vous ne devriez pas vous énerver pour si peu. » Dit-elle nonchalamment. « Vous deviez savoir que tôt ou tard, vos actions finiraient par vous rattraper. »

« Je compte pas me laisser faire ! » Répondit-il avec agressivité. « C'est pas une gamine qui va chambouler ma vie, ni une garce comme vous ! »

Il y eut un autre silence, et Touma compris alors que la femme à l'autre bout du fil riait sans émettre un son ; car elle reprit la parole avec un ton moqueur et hautain.

« Vous êtes déjà foutu.» Sourit-elle. « Acceptez votre sort. »

« Je suis pas encore foutu ! » Protesta-t-il. « Vous… Avec l'influence que vous avez, vous devriez pouvoir me sortir de là ! »

« Vous m'avez bien été utile jusqu'à présent, je ne vais pas le nier, » concéda-t-elle. « Mais je suis une personne qui déteste perdre du temps sans rien gagner en retour. »

Kiyo n'avait strictement rien à faire d'un pervers narcissique se pensant plus important qu'il ne l'était vraiment. Elle avait déjà toutes les informations dont elle avait besoin, et cet homme était juste un moyen supplémentaire de semer la panique dans l'entreprise.

« Je peux encore vous servir ! » Plaida Touma. « Vous avez sûrement encore besoin de moi ! »

La femme d'affaires sourit silencieusement à l'autre bout du fil. Ce type était désespéré, et donc facilement manipulable. Ce qui était parfait pour elle, et pour ce qu'elle avait prévu pour la suite.

« Dans ce cas, pourquoi ne pas pousser la faute sur quelqu'un d'autre ? » Proposa-t-elle.

« Quelqu'un d'autre ? Qui ça ?! »

« J'ai déjà la personne parfaite en tête... » Dit-elle avec entrain. « Quelqu'un que je déteste plus que quiconque. »

« Et pourquoi je ferais ça sans garantie de m'en sortir ?! » Réfuta-t-il. « C'est ce que vous voulez, vous ! »

Kiyo sourit encore, se délectant du désespoir de cet homme vulgaire. Il était vraiment trop facile à manipuler.

« Oh, croyez-moi, c'est ce que vous voudrez aussi, au bout d'un certain temps... »

« J'ai pas envie d'attendre pour savoir si ce genre de chose était nécessaire ou pas ! » L'interrompit Touma. « Si j'attends trop je risque vraiment d'aller en prison ! »

Oh ? Cet homme était soudainement réticent et lui faisait de la résistance, mais elle était du genre à toujours obtenir tout ce qu'elle voulait.

« J'en sais aussi assez pour vous dénoncer ! » Ajouta Touma avec un ton menaçant. « Vous croyez pas que le Président de Marline va trouver intéressant le fait que vous m'avez demandé de sortir des dossiers du personnel qui étaient strictement confidentiels ? »

Kiyo perdit son sourire, sans pour autant être perturbée par ce que l'homme à l'autre bout du téléphone venait de dire.

« Je crois plutôt que vous n'avez pas compris la situation dans laquelle vous vous trouvez, espèce d'ordure, » déclara-t-elle lentement d'un ton sec et cinglant.

« Pardon ?! Vous osez me traiter d'ordure ?! » S'écria-t-il à travers le combiné. « Espèce de- »

« Je ne fais que dire une évidence, » le coupa-t-elle à son tour. « Vous n'êtes qu'un tas d'ordures dont je peux me débarrasser à tout moment, et il ne tient qu'à moi de vous mettre dans la poubelle que vous méritez. »

« Qu… Quoi ? » Dit-il, interloqué.

« Je passerai l'éponge sur votre lamentable tentative de me faire du chantage, étant donné que j'ai un dernier ordre à vous confier, » Continua-t-elle de dire d'une voix calme mais menaçante.

« Allez vous faire voir ! » Hurla-t-il.

Il raccrocha soudainement pour interrompre la communication, le mot « appel masqué » disparaissant de son écran, et jeta son téléphone portable contre le mur en face de lui. L'appareil tomba au sol, son écran en partie fissuré étant toujours allumé.

Si elle croyait qu'il allait faire tout ce qu'elle voulait parce qu'elle possédait de quoi le faire chanter, elle se mettait le doigt dans l'œil. Même s'il était accusé et que la police venait l'arrêter, il pouvait toujours nier car il n'y avait aucune preuve de ses mauvais agissements. Et si les choses dégénéraient, il pouvait toujours fuir à l'étranger. Il avait assez d'argent pour ça, alors ça ne le dérangeait pas.

Cependant, comme un mauvais augure, son téléphone toujours au sol se mit alors à vibrer plusieurs fois de suite ; non pas comme un appel reçu, mais comme plusieurs messages écrits et envoyés à la suite.

Avec prudence, il s'approcha de son téléphone, dont l'écran allumé affichait une notification.

[5 nouveaux messages.]

C'était sûrement cette femme qui les lui avait envoyés, et Touma serra les poings. Comptait-elle le harceler de la sorte, étant donné qu'il refusait de lui parler au téléphone ?

D'une main tremblante, il s'empara du smartphone, et ouvrit sa messagerie.

Comme il s'en doutait, les cinq messages provenaient aussi d'un numéro masqué, donc impossible d'y répondre.

En voyant que les deux premiers messages contenaient un lien internet, il fronça les sourcils. Les liens lui semblaient familiers, et il se rappela aussitôt la vidéo qui lui avait été montrée la première fois que cette femme était entrée en contact avec lui par le biais de son secrétaire.

Seulement voilà, cette fois, il y avait deux liens au lieu d'un, et Touma se sentit envahi d'une vague de nervosité.

Il cliqua sur le premier lien, et tandis que la vidéo s'afficha, il faillit laisser tomber son téléphone.

Qu'est-ce que c'était que ça ? Ça n'avait rien à voir avec la vidéo qu'elle lui avait montré précédemment, où on le voyait emmener dans un hôtel une des anciennes employées de Marline. Là, il s'agissait d'images issues d'une caméra embarquée à l'intérieur d'un taxi, où on le voyait clairement molester une jeune femme. C'était pire que tout, et c'était sûr qu'il serait envoyé en prison si une telle vidéo venait à être rendue publique.

Le cœur battant la chamade, il se décida à ouvrir l'autre lien. Cette fois, il s'agissait d'un enregistrement audio, et quand il en découvrit le contenu, l'homme devint livide. On pouvait l'y entendre lui, ainsi qu'une de ses victimes.

Il ne savait pas comment cette femme avait pu obtenir ces preuves, mais avec cette vidéo et cet enregistrement, il allait prendre cinq à dix ans de prison au minimum, et s'il était chanceux.

Avec frustration, il ferma le lien et regarda les trois autres messages écrits qu'il avait reçus du même expéditeur masqué.

[Je peux vous jeter quand cela m'arrange, comme l'ordure que vous êtes. Ne l'oubliez pas.]

[Voici mon dernier ordre à exécuter si vous ne voulez pas que ces preuves arrivent jusqu'aux yeux et aux oreilles de la police.]

[Accusez Kobayashi Shinsuke de vous avoir donné l'ordre d'agir ainsi. C'est le seul moyen pour vous en sortir.]

Touma lut et relut plusieurs fois de suite ces messages, puis arpenta nerveusement son appartement pour tenter de se calmer.

Depuis le début, il n'avait eu aucune chance face à cette femme, même en tentant de lui faire du chantage. Elle en savait beaucoup trop, sur beaucoup de monde, et il n'avait sûrement pas représenté grand-chose sur le chemin plein d'ambitions de la jeune femme. Elle l'avait toujours tenu dans le creux de sa main, prête à serrer le poing à tout moment pour l'écraser sans se préoccuper de la fierté de cet homme.

Toutefois, même si elle pouvait se débarrasser de lui à tout moment, Touma, lui, ne pouvait pas se débarrasser ou se passer d'elle. Elle représentait actuellement sa meilleure chance de s'en tirer.

Frustré, il s'assit brusquement dans son canapé, et éteignit l'écran de son téléphone pour ne plus voir les messages qui le mettaient en colère tout en le plongeant dans le désespoir.

Qu'il en soit ainsi. Il ferait ce qu'il devrait pour pouvoir échapper à cette situation merdique dans laquelle il s'était mise. Il n'en était pas à son coup d'essai, alors mentir un peu plus n'était pas si difficile que ça.

Mais au fait, comment avait-elle eu l'idée de l'appeler juste après qu'il ait été lui-même contacté par le Service Juridique ?

C'était bien trop immédiat pour être une simple coïncidence, et Touma eut un horrible doute.

Se pouvait-il qu'elle avait été mise au courant de cet appel et de cette nouvelle convocation ?

Dans ce cas, comment avait-elle su, en sachant qu'elle n'était toujours pas dans l'entreprise ?

Plus il y réfléchissait, plus cela semblait suspect.

Comment avait-elle su au départ qu'il était la personne à contacter, et su tout ce qu'il avait fait avant ?

Il se doutait qu'avec ses relations, cette femme pouvait avoir accès à n'importe quelle information ; et si elle savait déjà ce qui se passait au sein de Marline avant de faire appel à lui, alors ça voulait dire que…

Fixant nerveusement du regard son téléphone à l'écran à présent éteint, il serra ses dents avec animosité.

Ça voulait très certainement dire qu'il n'était pas son seul contact à l'intérieur de l'entreprise, et qu'elle avait un autre espion dont elle pouvait dépendre.


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