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68.75% La fureur d'Aniaba / Chapter 33: Chapitre 33

Bab 33: Chapitre 33

Le chemin qui menait au refuge était sinueux, enveloppé de l'ombre des arbres centenaires. Aniaba marchait en silence, ses pensées tumultueuses, flanqué de Victor et Marie-Louise. Chacun semblait perdu dans ses réflexions, leurs visages fermés, marqués par la tension palpable qui émanait de leur petit groupe. La forêt, habituellement apaisante dans sa verdure, semblait peser sur eux, chaque bruit amplifiant une inquiétude sous-jacente. Ils étaient proches du refuge indiqué par le Baron, mais une part d'Aniaba restait sur ses gardes. Cet allié mystérieux, aussi utile qu'il puisse être, devait être confronté, évalué, et surtout compris.

Alors qu'ils approchaient d'une clairière baignant dans une lumière tamisée, le temps sembla ralentir. Une brise glaciale souffla, faisant bruisser les feuilles et envoyant un frisson le long de leur échine. Soudain, comme surgissant d'un cauchemar, le Baron apparut devant eux, assis nonchalamment sur une souche d'arbre. Son sourire énigmatique, aussi agaçant qu'insaisissable, était un contraste troublant avec la tension ambiante.

— Bien joué, mon prince, dit-il en se relevant lentement, ses gestes empreints d'une nonchalance calculée. Mais tu es encore loin de ton plein potentiel pour ca tu peux me croire.

Aniaba croisa les bras, son regard sombre et méfiant fixé sur l'étrange figure. Ses traits étaient durcis par la fatigue et la frustration accumulées.

— Si ce potentiel signifie perdre ce que je suis, alors je me passerai du reste. Le prix que vous demandez est trop élevé.

Le Baron éclata de rire, un rire rauque et profond qui résonna dans la forêt comme un mauvais présage. Les arbres semblaient frissonner sous la vibration de ce son presque inhumain.

— Ah, tu me fais rire, prince. Crois-tu vraiment que tu as le choix ? Ce qui vient… oh, ce qui vient est bien plus grand que tout ce que tu as connu jusqu'à présent. Il lui souri de toutes ses dents le bord de son chapeau cachait ses yeux ne laissant que ce sourie visible. Aniaba senti un frisson le parcourir et une sueur froide coula le long de son dos.

Le Baron pivota doucement, son regard perçant se posant sur Marie-Louise, figée dans le temps comme une statue de marbre. Ses yeux, vides et fixes, semblaient refléter un état hors de ce monde. Lentement, il tendit un doigt long et osseux vers elle, un geste qui paraissait à la fois menaçant et curieux. Aniaba se raidit, prêt à réagir à la moindre provocation, mais rien ne se passa. Le Baron tourna la tête vers Aniaba, son sourire espiègle étendant ses lèvres en un rictus presque enfantin.

— Tu es trop tendu, Aniaba. Relax… tout vient à point pour celui qui attend.

Il éclata de rire une fois de plus, son écho se perdant dans les profondeurs de la forêt, puis disparut aussi soudainement qu'il était apparu. Le silence retomba, lourd et oppressant, comme si la nature elle-même retenait son souffle.

Marie-Louise reprit lentement ses esprits, ses paupières papillonnant tandis qu'elle semblait s'arracher à un rêve étrange. Elle cligna des yeux, ses traits marqués par la confusion et une peur résiduelle.

— Qu'est-ce qui vient de se passer ? murmura-t-elle, sa voix tremblante.

Aniaba secoua la tête, ses poings serrés avec une intensité à peine contenue.

— Rien. Absolument rien. Allons-y.

Il tourna les talons, s'engageant d'un pas rapide dans la forêt, la mâchoire crispée. Victor et Marie-Louise lui emboîtèrent le pas, le silence entre eux plus lourd que jamais.

Pendant ce temps, à Port-au-Prince, une force massive se rassemblait. Les soldats, mercenaires et chasseurs d'esclaves étaient mobilisés avec une férocité inhabituelle, leurs visages marqués par la résolution ou la convoitise. Dans un bureau éclairé par une unique lanterne vacillante, Monclair se tenait devant une carte de la région. Ses doigts glissaient lentement sur les différents points stratégiques marqués d'épingles rouges, ses yeux analysant chaque chemin, chaque opportunité d'attaque.

— Ils pensent pouvoir s'échapper, murmura-t-il, sa voix aussi froide que l'acier. Mais ils oublient une chose… nous connaissons ces terres mieux qu'eux. Leur marge de manœuvre se rétrécit, et nous leur couperons toutes les issues.

Derrière lui, le chef des chasseurs entra silencieusement, un sourire carnassier sur les lèvres, ses mains jouant avec une dague qu'il portait à sa ceinture.

— Donnez-moi le feu vert, et je les traquerai jusqu'à leur dernier refuge. Ces marrons n'ont nulle part où se cacher. Le temps est venu de leur montrer ce qu'est une vraie traque.

Monclair hocha lentement la tête, ses yeux brillant d'une froide détermination. Il avait déjà planifié chaque mouvement, anticipé chaque décision. Mais une ombre semblait planer dans ses pensées.

— Faites-le. Mais rappelez-vous… Aniaba n'est pas un homme ordinaire. Soyez prêts à tout. Cet homme est une anomalie, une force que nous comprenons mal. Ce n'est pas seulement une question de nombre. Il faudra de l'ingéniosité et des nerfs d'acier pour le neutraliser.

Une troisième voix s'éleva soudain, rauque et chargée de dépit.

— Pouvez-vous me garantir que je réintégrerai mon ordre ?

L'homme qui parlait était Éric Marceau, anciennement aspirant mage de l'Ordre élémentaire de France, aujourd'hui mercenaire en disgrâce. Ses yeux fatigués étaient plantés sur Monclair avec une intensité désespérée.

— Monsieur Marceau, j'ai déjà pris contact avec le doyen de l'Ordre des Mages de France. Voici son courrier de réponse, dit Monclair en lui tendant un parchemin roulé. Comme vous pouvez le voir, je ne peux rien vous garantir. Mais, réussissez cette mission, et ils sont disposés à envisager une audience pour votre réhabilitation. C'est une chance que peu d'hommes dans votre position recevraient.

Marceau saisit le parchemin avec une nervosité mal dissimulée. Ses yeux parcoururent le texte rapidement, puis encore une fois, comme pour s'assurer qu'il ne rêvait pas. Le doyen ne faisait aucune promesse explicite, mais la possibilité de son retour était clairement évoquée noir sur blanc. C'était bien plus que tout ce qu'il avait obtenu au cours de ses quinze années d'errance et de honte.

— Comment avez-vous réussi à faire cela… ? dit Marceau, se redressant soudain, sa silhouette fatiguée retrouvant une posture imposante, et son dos voûté retrouvant une droiture quasi militaire. Savez-vous combien de fois je les ai suppliés de me reprendre pendant ces quinze dernières années ?

Sa voix, empreinte d'une intensité brutale, fut accompagnée d'une bourrasque soudaine qui fit voler les cartes et plans disposés sur le bureau de Monclair. Pourtant, ce dernier ne cilla pas, impassible, un sourire fin se dessinant sur ses lèvres.

— Monsieur Marceau, vous avez vos talents, et j'ai les miens. Mais là n'est pas la question, dit-il d'un ton posé. La vraie question est : avez-vous l'intention de saisir cette opportunité ? Ou allez-vous la laisser filer, comme tant d'autres occasions avant celle-ci ?

Marceau resta silencieux un instant, réfléchissant avec intensité. Puis, lentement, il hocha la tête, une détermination nouvelle brillant dans son regard fatigué.

— Je vais le faire, dit-il enfin, sa voix teintée d'une résolution inébranlable. Je vais trouver ces marrons et vous rapporter Aniaba, mort ou vif.

Monclair esquissa un sourire satisfait et tendit la main vers Marceau pour sceller leur accord.

— Bien. Nous avons un accord, et vous, vous avez une mission. Faites ce qu'il faut, et ramenez-moi la victoire. J'attends votre retour triomphant avec impatience.

Le chef des chasseurs, qui avait observé cet échange avec un vif intérêt, se redressa, un rictus menaçant éclairant son visage.

— Avec Marceau à nos côtés, mes hommes sur le terrain et avec votre cadeaux ... Il posa une main légère sur son couteau porté à sa ceinture, caressant la lame qui brilla furtivement d'une lueur rougeatre comme pour promettre silencieusement le carnage à venir... nous les aurons. Ce sera leur dernière nuit dans cette forêt.

Monclair acquiesça silencieusement, son regard se perdant de nouveau sur la carte, la seule qui était resté sur son bureau. Elle indiquait plusieurs points rouges, les emplacements potentielles du village des marrons.

Une campagne sanglante s'annonçait, et il comptait bien écraser toute résistance.


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