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33.33% L'Arche du Prometheus : Le Bastion de l'Humanité / Chapter 4: Chapitre 3 : Rebelles contactés, et maintenant ?

Bab 4: Chapitre 3 : Rebelles contactés, et maintenant ?

27 août 2142 - Repère de la rébellion, Beyond the Clouds

Après être rentré dans un complexe moins éclairé et aux couloirs beaucoup plus étroits et ambigus, passant d'un environnement blanc et lumineux à gris et sombre, le groupe rejoignit un repère grouillant de vie, avec de nombreuses personnes actives, traversant avec hâte les espaces aménagés pour accueillir les rescapés du conflit. Les rebelles semblaient occuper un ancien bâtiment dédié au logement, accommodé de quelques pièces d'entretien.

Un jeune homme en salopette avec des lunettes d'aviateur sur le front arrêta Mary.

— Mary ! Content de vous voir de retour. J'ai réparé le système de surveillance au niveau de la zone de stockage. Comme vous me l'avez demandé, j'ai fait réunir Maria, Megane et Maya dans la salle de réunion.

— Merci Emett.

— Pas de souci, ça me fait plaisir d'aider.

Il s'inclina devant tout le groupe, un grand sourire aux lèvres, puis s'éloigna, en prenant la direction d'un groupe de rebelles qui discutaient.

— Il respire la joie de vivre, remarqua la Vouivre.

Mary ouvrit une porte et invita les membres du Prometheus à entrer. Dans la pièce se trouvaient déjà trois femmes assises autour d'une table ronde, discutant activement. Dès l'entrée de Joshua, elles se turent immédiatement et se mirent à observer les nouveaux arrivants.

— Ahh, j'attendais votre venue !

— Tu veux dire que ce sont les clandestins ?

— Je me trompe rarement, Megane.

Mary se plaça devant les membres du Prometheus pour faire les présentations.

— Ces trois personnes sont des membres du Prometheus, et ils m'ont affirmé qu'ils sont là pour nous aider. Étant donné que le conseil les considère comme des ennemis, je pense que nous pouvons leur faire confiance.

Joshua s'inclina naturellement, suivi par Seth qui avait hésité un instant. Quant à la Vouivre, elle avait le regard posé sur l'une des membres de la rébellion, habillée comme une religieuse. C'était la première fois que le garçon constatait un semblant de crainte dans le regard de sa camarade. La sœur se leva et s'inclina respectueusement.

— Je suis ravie de faire votre connaissance. Mon nom est Marie-Louise, mais vous pouvez m'appeler Maria.

— Tss. Une apôtre. Manquait plus que ça, soupira la Vouivre.

Joshua laissa entendre un soupir.

— Qu'est-ce que ça veut dire ? demanda Seth.

Mary s'approcha du garçon pour lui répondre discrètement à l'oreille.

— Maria est une apôtre de l'Église des Miracles. L'une des figures les plus importantes, d'ailleurs... Beaucoup de personnes craignent les apôtres, et pour de bonnes raisons.

— Je vois...

L'une des rebelles ne s'étant pas présentée profita du silence pour prendre la parole. C'était une jeune femme de taille moyenne, au regard fuyant, dont les cheveux châtains très lisses coulaient le long du dos.

— Je suis Megane Haeznott.

La dernière personne portait une blouse d'infirmière et semblait avoir passé la trentaine. Elle avait une coupe au carré qui mettait en valeur son visage. Seth trouva ses yeux verts magnifiques.

— Mon nom est Maya Mist. Je suis l'une des infirmières des rebelles. Si jamais vous vous blessez, adressez-vous à moi.

— [J'ai l'impression d'avoir déjà entendu ça... songea Seth]

Mary observa longuement toutes les personnes présentes dans la pièce, puis son regard s'attarda sur la fille qui l'avait accompagnée lorsqu'elle était allée chercher les clandestins à la station d'atterrissage. Elle l'attrapa délicatement par les épaules, et l'amena au centre de la pièce. Éclairée par l'ampoule qui était suspendue au plafond, l'adolescente révélait son teint terne et ses yeux d'un noir profond.

— Cette fille est Futakuchi-onna. Notre atout. Soyez gentils avec elle, elle a déjà assez souffert.

Muette comme une tombe, la jeune femme baissa le visage une fois placée au milieu des regards. Son embarras était contagieux et chacun détournait les yeux pour se libérer de cette sensation de malaise.

— Vous devez être fatigués par votre voyage. Je pense qu'il serait judicieux de vous reposer un temps avant de rentrer dans le vif du sujet. N'hésitez pas à demander si vous avez des questions.

— Où sont les toilettes ?

— Je vais t'y emmener suis-moi.

Mary accompagna la Vouivre en dehors de la salle, laissant le reste du groupe brusquement abandonné. Ni Joshua ni Seth n'étaient très ouverts et, soit par réserve, soit par timidité, ils n'osaient pas adresser la parole aux personnes encore présentes. Avant que quelqu'un ne cherche à briser le silence, Futakuchi-onna prit une initiative déroutante, tirant le garçon de la PRT dans le couloir par le bras. Joshua resta avec Marie-Louise, Megane et Maya.

— Est-ce que je pourrais savoir pourquoi tu me prends à part comme ça ?

Ne répondant pas directement, la jeune adolescente lâcha Seth, et lui imposa un regard inquisiteur.

— Tu empestes la mort.

— Qu'est-ce que...

— Comment est-ce que tu fais pour agir de manière aussi insouciante alors que tu n'hésites pas à ôter la vie ?

Il resta silencieux face aux accusations de Futakuchi-onna. Son regard empli de dégoût était d'une intensité complètement opposée à son expression quelques instants plus tôt. Elle dévoilait la vraie nature de ses émotions.

— Tu ne prends pas la responsabilité de tes actions. Arrête d'agir de manière aussi légère ! reprit-elle.

— C'est toi qui es trop grave. Tu es sûre de pouvoir supporter le poids de la mort si tu te morfonds pour chaque vie que tu as prises ?

La réponse surprit son interlocutrice, autant par le calme avec lequel elle était prononcée que par l'introspection qu'elle révélait.

— Je...

— En soit, tu n'as pas tort, mais je n'ai pas été éduqué pour ressentir de remords pour le meurtre. Je comprends ce que tu peux ressentir, mais je ne partage pas ton sentiment.

Pendant ce temps, Marie-Louise s'était prise d'intérêt pour Joshua, et avait profité du silence pour lui adresser quelques questions.

— Mary a oublié de vous présenter... Ne vous inquiétez pas, ce genre d'oubli ne lui arrive pas pour les choses importantes. Mais j'aimerai savoir votre prénom.

Maintenant qu'il l'observait directement, le jeune homme voyait les yeux dorés de la religieuse, et ses cheveux blonds pratiquement dissimulés par sa coiffe. Elle avait le visage un peu rond et un sourire ingénu.

— Joshua.

— Joshua ?

— Joshua.

— Vous n'avez pas de nom de famille ? demanda-t-elle.

— Est-ce un problème ?

— Oh... Non, je ne crois pas... Cela doit dépendre de l'administration du pays dans lequel vous résidez. Vous êtes comme la jeune fille...

— Et votre nom de famille, quel est-il ?

— Oh ! Voce d'oro.

— Dans ce cas, vous devez venir d'Italie. Ce n'est pas particulièrement étonnant, étant donné que c'est de là que le Royaume catholique tire ses racines. Cependant, je me demande ce que vous faîtes dans une cité scientifique comme celle-ci. C'est difficile d'imaginer un apôtre envoyé ici spécifiquement pour aider les rebelles.

— Bien que je souhaiterai vous contredire sur ce point, j'imagine que cela est malheureusement vrai. On m'a volontairement dissimulé la situation dans cette partie du monde, et on m'y a envoyé en tant qu'ambassadrice du Royaume catholique, assez récemment, quelques semaines avant que la rébellion se déclare. Mais je vous assure que mon désir de les aider est bien réel

— Oh. Vous étiez un membre du Conseil. Je vois.

Le regard de Joshua sévit brusquement, alors qu'il portait sa main à sa broadsword. Si son épée n'avait pas encore quitté sa ceinture, c'était une preuve de son humanité. La paume de sa main caressait la poignée de sa lame, alors qu'il soumettait la religieuse à son jugement.

— Il ne revient pas à Dieu de trancher dans les actions du monde éphémère. Mon épée sera—

S'interrompant dans ses paroles, il arrêta de justesse un coup de pied suffisamment haut et large pour l'atteindre depuis un angle mort en faisant bouclier avec son bras. À en juger par l'impact ressenti, il avait déjà pu identifier la silhouette de la personne qui l'avait attaquée.

— Comment avez-vous fait pour passer derrière mon dos ?

— Je vous interdis de vous en prendre à Maria ! s'exclama Megane.

— Votre réaction me surprend. N'avez-vous pas vous-même perdu vos parents lors de la conquête de l'Europe par le Royaume catholique, princesse prussienne ?

Son visage arborait une expression plus calme. comme si sa colère s'était dissipée. La tension retombée, Megane reploya sa jambe, mais resta tout autant attentive. Elle ressentait la rancœur de Joshua, et craignait qu'elle ne fut la motivation pour tenter à nouveau de la tuer.

— Maria n'est pas comme ceux qui ont mis à sang mon pays. Elle ne se sert pas de la religion comme excuse pour s'en prendre à des innocents...

— Vous m'en voyez navré, mais je ne peux pas partager votre avis. Tous les alliés du Royaume catholique sont mes ennemis, sans exception. Mais je ne ferai rien qui pourrait nuire à ma mission principale.

L'infirmière exprima sa lassitude avec un soupir. Soulagée de n'avoir pas eu affaire à un drame, elle restait perplexe face à ces conflits culturels qu'elle jugeait absurde. C'était assez fréquent, dans cette affluence de personnalités d'origines aussi disparates.

27 août 2142 - Commissariat, Beyond the Clouds

 — Vous m'avez demandé de me retirer, et maintenant vous me reprochez de les avoir laissé prendre contact avec les rebelles ? s'indigna Adalyn.

— Ce n'est pas ça. Le Conseil a besoin de vous. N'oubliez pas que si jamais vous veniez à disparaître, toute la police de Beyond the Clouds s'effondrerait. Mais d'un autre côté, nous regrettons que les rebelles aient accès à de l'aide venant d'en-bas.

— Tant que vous n'aurez pas trouvé de solution pour éliminer Futakuchi-onna, ça va être dur pour moi de rétablir l'ordre.

— Nous sommes finalement arrivés à une décision, ne vous en souciez plus.

— Vous avez enfin décidé de faire pencher la balance de notre côté, hein ? Il était temps, il y a déjà trop de pertes, matérielles comme humaines.

— Les cobayes sont remplaçables. Il n'y a pas eu vraiment de dégâts irréparables.

Adalyn claqua sa langue contre son palais, essayant de dissimuler son humeur.

— [Ils traitent les humains comme du bétail. Mes androïdes ont plus d'intérêt à leurs yeux que la vie d'un homme. Ils ne sont plus humains. Mais je n'ai pas le choix de les aider, si je veux que mon monde ne perde pas ses fondations. J'ai travaillé dur pour atteindre cette place... Je ne veux pas tout perdre à nouveau.]

— En tout cas, j'ai fini mon rapport. Contactez-moi si vous avez quelque chose d'important à me dire.

La préfète coupa ses communications pour être libérée de cette discussion opprimante. Elle défit sa queue de cheval pour laisser retomber ses cheveux clairs sur ses épaules. Tout en laissant son regard se perdre naturellement à travers la fenêtre de son bureau, elle s'allongea dans son fauteuil. Elle observait depuis sa position surélevée ces bâtiments unis qui occupaient l'espace avec une régularité stricte. Submergée par un sentiment de malaise, elle détourna les yeux, et admira à la place ses créations qui trônaient dans un bain de lumière. Leur complexité infime était une preuve de la dédication d'Adalyn pour ces dernières. Les voir au repos ne manquait pas d'apaiser son esprit qui subissait la rébellion comme un déluge prêt à la noyer.

— Je n'aurais jamais les fonds ni le matériel pour remplacer les unités perdues à la station américaine. Construisons une Érinye.

Elle quitta son fauteuil, et ouvrit un coffre assez large pour transporter un corps, ou plutôt une carcasse de métal. Elle avait récupéré chacun des androïdes endommagés dans la navette, les ramenant dans son atelier. Certaines pièces étaient trop dégradées pour être encore utiles, mais la plupart n'étaient pas à jeter. Avec ce constat à l'esprit, Adalyn posa ses deux mains au-dessus des débris. Ces dernières se mirent à émettre une légère lumière bleutée, puis les mécanismes commencèrent à se désassembler comme s'ils étaient mus par leur propre conscience. Les pièces isolées se mirent à flotter en cercle autour de la jeune femme, dans un mouvement lent et continuel, au sein duquel les mécanismes se disséquaient, les composants qui avaient été endommagés atterrissaient délicatement dans une caisse de détritus.

Au fur et à mesure que de nouvelles pièces s'unissaient au courant, ce dernier s'élevait, s'amplifiait et se complexifiait. Lorsque les restes furent entièrement consommés et que le coffre était vide, les pièces commencèrent à s'unir dans une danse synchronisée. Les mécanismes naissaient, suivaient le mouvement circulaire autour d'Adalyn, et s'assemblaient à une nouvelle pièce, le tout suivant une méthode ordonnée dont le résultat commençait à prendre forme.

L'Érinye était un androïde au corps fin et lisse protégé par des plaques de plastique. Son visage était doté de capteurs visuels rouges qui ressemblaient à des yeux, et se rapprochait au mieux du faciès humain. Un appendice prolongeait son dos sous une forme allongée et cylindrique, c'était une sorte de queue.

— Tu es magnifique, Tisiphone. Ma plus belle création. Attends un instant, je dois avoir des vêtements pour toi.

Adalyn caressa doucement la joue froide de l'Érinye, puis quitta la pièce en la laissant seule.

27 août 2142 - Repère de la rébellion, Beyond the Clouds

Tout le monde s'était de nouveau rassemblé dans la salle de réunion, l'ambiance était encore tendue à cause des conflits entre les invités et les membres de la rébellion. Mary prit la parole la première.

— J'aimerai tout d'abord vous expliquer notre plan et nos objectifs.

La plupart hochèrent la tête en signe d'acquiescement.

— Bien. Avant votre arrivée sur la cité, nous avions déjà préparé deux équipes, la première, que vous avez sous vos yeux, et la seconde, qui est postée dans le secteur de stockage militaire de la cité. Nous voulions mettre à l'œuvre deux méthodes différentes pour avoir une alternative en cas de l'échec de la première mission.

— [Je crois que je comprends un peu. Préparer des plans de secours est important quand une variable imprévue nous empêche de parvenir à l'objectif, concéda Seth. En plus ils profitent de leur effectif pour agir sur deux plans à la fois, privant l'ennemi de la possibilité de déployer ses troupes sur un seul front.]

— Le premier objectif est simple : envoyer une équipe négocier directement avec le conseil, à l'ambassade. Occuper ces lieux signifie grossièrement prendre le contrôle de la cité, et nous pourrons leur faire reconnaître nos droits, ergo garantir notre liberté.

Seth eut le sentiment de ne pas comprendre l'objectif de cette mission, mais il ne pouvait pas ignorer la détresse des rebelles, ni les ordres de Noé.

— Le deuxième objectif est un peu plus délicat, il s'agit d'investir le cœur de Beyond the Clouds, et s'en servir comme otage pour les négociations, si jamais ces dernières n'arrivaient pas à une conclusion. Si jamais il se passe quelque chose qui puisse mettre en danger l'opération, nous détruirons le cœur et évacuerons à bord des navettes de transport.

Le garçon eut une intuition. Il leva la main pour demander la permission de s'exprimer.

— Un problème, Seth ? demanda Mary

— Est-ce que je peux prendre part à la mission d'infiltration du cœur ?

— J'en parlerai à la seconde équipe quand nous nous rencontrerons.

Au moment où Mary s'interrompit, un homme entra en trombe dans la salle, paniqué.

— Capitaine, c'est un massacre ! Constance s'est pointée dans les entrepôts !

Le visage de l'intéressée se décomposa en entendant le rapport qu'on venait de lui faire. Le simple fait d'entendre le nom Constance avait suffi à la secouer assez brutalement. En voyant le visage des autres membres de la rébellion, Seth comprenait qu'il s'agissait d'une menace de premier ordre.

— Capitaine, ressaisis-toi ! s'écria Megane. C'est toi qui nous guide !

— Mary... soupira Marie-Louise.

Mary posa sa main sur son front, le regard dans le vide. Elle ne répondait pas, semblant avoir du mal à reprendre son calme après la terrible nouvelle. Le silence dans la salle en devenait pesant.

— Tu n'as pas à assumer la responsabilité de toute la mission, rassura Maya. Je sais que c'est dur pour toi à cause de ta sœur. Va te reposer et je m'occuperai de guider notre équipe le temps que tu récupères.

Maya posa avec affection sa main sur l'épaule de la cheffe de la rébellion. Cela la fit réagir, et elle acquiesça d'un léger mouvement de la tête. Elle quitta alors la salle de réunion, le teint très pâle.

— Bien, l'entrepôt n'est pas très loin de notre position actuelle, reprit-elle vous pourriez le rejoindre en très peu de temps. Est-ce qu'il y a encore des signes de vie sur place ?

L'homme répondit avec hésitation, le regard fuyant.

— Il semblerait. Mais Constance n'a pas quitté les lieux, c'est trop dangereux.

— Megane, je veux que tu te téléportes sur place pour aider les personnes encore en vie. Tu ne dois pas t'impliquer dans un combat, si jamais tu te fais remarquer, quitte tout de suite l'endroit.

— À vos ordres.

En un instant, Megane disparut. Sa présence s'était effacée aussitôt qu'elle avait reçu ses ordres. Leur maîtrise et prise de décision rapide avait bluffé le trio qui venait de s'ajouter à l'effectif.

— C'est un peu brusque, mais à partir de maintenant Seth, tu es le seul et unique membre de la deuxième équipe. Je compte sur toi pour t'infiltrer dans le cœur de Beyond the Clouds. Mais tu feras la première partie du chemin avec les autres.

— Entendu.

Il avait été d'abord un peu surpris par la décision, mais comprenait qu'en vue de la situation, il leur fallait attaquer sur ces deux fronts, bien que leur plans dussent être radicalement changés.

— [Il n'y a aucune chance pour que les négociations réussissent. J'ai beau croire en eux, il faut être aveugle pour croire à de la bonté venant des personnes qui gouvernent... Ou alors c'est moi qui suis pessimiste ? Non, à en juger par la situation ici, ils ne tireront rien de bon de ces négociations à moins d'avoir un otage de choix. Je dois mener ma mission au sérieux.]

— Pour les deux autres, je vous demanderai de prendre part à la première équipe. Pour expliciter les rôles, Mary, Marie-Louise et moi restons à l'arrière pour assurer votre sécurité, préparer l'itinéraire et étudier la situation. Futakuchi-onna, Megane et vous deux serez notre force de frappe sur le terrain.

— Ouais ouais pas de problème, répondit la Vouivre.

— Cela me convient amplement, déclara à son tour Joshua.

Maya esquissa un léger sourire, ravie de la coopération des membres du Prometheus.

— Nous allons avoir besoin de communiquer et de vérifier vos signes vitaux régulièrement. J'aimerai que vous portiez ces colliers.

— Désolé, je ne peux rien porter autour du cou, sinon ça gêne ma transformation, expliqua la Vouivre.

Joshua en profita pour rebondir sur ses paroles.

— De même, je me vois obligé de refuser, je n'ai pas confiance en la technologie.

— Si vous vérifiez mes signes vitaux je pourrais pas effacer ma présence, dévoila Seth. Je suis vraiment désolé.

— Pas de problème. Je ne peux pas vous y obliger. Et puis, ça fait moins de monde à surveiller.

— [Ouf, j'ai échappé aux chevauchements des ordres du Capitaine avec ceux de la rébellion... se disait la Vouivre, soulagée. Mon excuse c'était du pipeau mais c'est passé.]

— Maintenant que vous êtes prêts, j'aimerai que vous rejoigniez Megane à l'entrepôt, pour escorter les blessés dans leur retour à la base.

Tous acquiescèrent. Étant la seule à connaître le chemin, Futakuchi-onna guida silencieusement le groupe à travers la base. L'atmosphère resta très tendue le long du trajet, et personne n'intervint pour améliorer cette ambiance morne.


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