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37.5% God Shelter / Chapter 15: Noblesse et liberté

Bab 15: Noblesse et liberté

 

Point de vue d'Oredys 

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Après une nuit merveilleuse à rêver de la journée d'hier, je me réveillai doucement, encore bercée par les souvenirs. Tandis que la lumière du matin inondait ma chambre aux murs ornés de fresques anciennes, je me levai, laissant mes pieds frôler le tapis de soie. L'esprit léger, et entrepris de faire ma toilette. Tandis que je brossais mes cheveux devant le miroir, une pensée me traversa l'esprit : "Je me demande ce qu'il a pensé de moi…" Le visage de Rey apparut dans mon esprit, et un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Soudain, on frappa à la porte, me ramenant à la réalité.

 

"Vous pouvez entrer," dis-je à voix haute, en reposant ma brosse.

 

"Mes salutations, votre Altesse," répondit Lyria en entrant dans la pièce, m'apportant mon petit déjeuner. Lyria était plus qu'une simple servante ; elle était une figure maternelle, fidèle et bienveillante, qui veillait sur moi depuis mon enfance. Ses cheveux gris argentés encadraient un visage empreint de douceur, et ses yeux orange brillaient d'une lueur sage.

 

"Bonjour, Lyria. Comment te sens-tu ce matin ?" demandai-je en l'observant.

 

"Je vais bien, merci de vous en soucier, votre Altesse. Et vous, comment allez-vous ?" répondit-elle avec une légère inclinaison de la tête.

 

"Ça peut aller…" murmurai-je, laissant transparaître une pointe de mélancolie.

 

Lyria, toujours attentive, perçut immédiatement mon trouble. "Y a-t-il quelque chose qui vous tracasse, votre Altesse ?" demanda-t-elle avec douceur.

 

Je baissai les yeux, hésitant un instant avant de me confier. "C'est juste que… Hier, j'ai fait des rencontres extraordinaires, et pour la première fois depuis longtemps, j'ai ressenti ce que c'est de vivre, ne serait-ce qu'un instant, comme une personne normale. Je me demande ce que cela ferait… de vivre une vie plus simple, plus libre, loin des contraintes du palais…" 

 

Lyria fronça les sourcils, inquiète. "Votre Altesse… Le monde extérieur est dangereux, et je ne pourrais supporter l'idée qu'il vous arrive quelque chose. Votre sécurité est primordiale…" 

 

Je relevai la tête, un éclat de rébellion dans les yeux. "Mais à quoi sert ma puissance, Lyria ? Pourquoi posséder tant de force si c'est pour rester enfermée, protégée comme un vase fragile ? Je ne veux pas être une princesse en porcelaine que l'on garde sous une cage en verre, à l'abri du monde…" Mon cœur se serra en prononçant ces mots, une envie désespérée de liberté éclatant au grand jour.

 

"Fais simplement ce qu'on te dit et ne discute pas. Voilà pourquoi j'étais contre l'idée que tu goûtes à l'extérieur," gronda une voix grave. C'était mon père, Elio Kaltaris.

 

"...Entendu, père," répondis-je, frustrée, les dents serrées.

 

Son regard glissa vers une petite boîte sur la table, celle que Nia m'avait donnée la veille. "Qu'est-ce que c'est que ça ?" demanda-t-il, suspicieux.

 

"C'est un cadeau des autres servantes pour sa Majesté Oredys. Nous le lui avions préparé hier, mais elle a dû l'oublier ici," mentit Lyria, d'une voix tremblante, consciente que mon père aurait brûlé la boîte sans hésitation.

 

Mon père plissa les yeux, décelant immédiatement la supercherie. "Tu sais que je déteste les mensonges, Lyria. Les servantes étaient en repos hier, car nous n'étions pas au royaume," dit-il froidement, exposant son mensonge.

 

Lyria s'inclina profondément, son corps parcouru de frissons. "Je suis sincèrement navrée, Votre Majesté. Je ne voulais pas que vous détruisiez un cadeau fait à Son Altesse Oredys par ses… amis," murmura-t-elle, avec une humilité désespérée.

 

Mon père éclata de rire, un rire qui lui fit oublier instantanément le mensonge de Lyria. "Des amis ? Aucune des vermines dans cette académie n'a ni la puissance, ni le mérite d'être l'amie de ma fille. Oredys est parfaite. Elle n'a pas besoin de s'entourer de faibles et d'idiots," déclara-t-il, méprisant, avant de tendre la main vers la boîte. Un cercle magique se matérialisa sous celle-ci.

 

"'Fire,'" prononça-t-il, et des flammes jaillirent, enveloppant la boîte et son contenu dans une chaleur dévorante. 

 

"Pourquoi !? Pourquoi cherches-tu toujours à me mettre hors de moi !?" criai-je, la colère éclatant en moi comme un volcan en éruption. "Pour une fois, j'ai des amis qui m'apprécient pour ce que je suis, et non pour mon titre de princesse !" ajoutai-je, la voix tremblante de rage.

 

"Tais-toi, Oredys," rétorqua ma mère, Merea Kaltaris, en entrant dans ma chambre d'un pas rapide. "Tu n'as pas le droit de parler ainsi à ton père."

 

"Ne t'en fais pas, chérie," dit mon père, un sourire cruel aux lèvres. "Elle peut s'énerver autant qu'elle veut, mais elle n'osera jamais agir. Elle sait très bien ce qui arrivera à elle et à sa servante si elle le fait," ajouta-t-il, son regard se posant sur moi avec une assurance hautaine.

 

Je serrai les poings, sentant la rage monter en moi comme une tempête incontrôlable. Mon regard se durcit, et ma voix se fit glaciale. "Réfugiez-vous derrière votre couronne tant que vous le pouvez, car le jour où j'en aurai assez d'être traitée ainsi, aucun pouvoir dans ce royaume ne pourra vous protéger de ma colère. Si je me retiens, c'est uniquement par respect pour grand-père et Lyria. Ne me poussez pas à bout, père. Sinon, je jure que même votre armé ne vous sauvera pas."

 

"Je rêve ou tu menaces le roi !?" s'indigna ma mère, les yeux écarquillés.

 

"Considérez cela comme un avertissement," répondis-je, mes mots tranchants comme des lames, porteurs de la menace qui brûlait au fond de mon cœur.

 

"Quel réveil tendu ici, calmez-vous donc."

 

"Père, tu es là…" dit mon père, adoucissant son ton.

 

"Alors, comment allez-vous ?" demanda mon grand-père d'une voix grave mais douce.

 

"Nous nous portons bien. Je disais à Oredys de ne pas faire confiance aux gens qu'elle croise dehors, car le monde n'est pas rose. Mais apparemment, elle s'est énervée pour un petit reproche. Elle ne se rend même pas compte que je veux juste la protéger." Mon père parlait avec moins de dureté qu'il y a quelques minutes. Je voulais me défendre, mais je savais ce que cela risquait d'entraîner pour Lyria.

 

"Est-ce la vérité, Oredys ?" demanda mon grand-père. Je fis une pause, puis je regardai Lyria, puis mon père, avant de répondre :

 

"C'est la vérité… Je me suis mal comportée. J'implore votre pardon, père," dis-je à contrecœur.

 

"Estime-toi heureuse que nous ayons une sortie prévue aujourd'hui en direction de Baringer. Nous sommes invités au festival de la Libération des Trois Continents," annonça mon père.

 

"Prépare-toi, car nous allons rencontrer la famille royale. C'est une occasion pour toi de te rapprocher du prince Eli Schneider, un garçon noble et puissant" ajouta ma mère.

 

"En effet, il faut créer des relations avec des personnes importantes, pas des individus futiles," dit mon père, faisant probablement allusion à Nia. Je gardai le silence, sentant mon sang bouillonner.

 

"Laisse-la tranquille, Elios. Merea, occupe-toi de mon fils pour qu'il soit présentable. Je vais m'entretenir avec Oredys. Lyria, tu peux nous laisser," dit mon grand-père d'une voix douce.

 

Ils quittèrent la pièce pour se préparer pour le festival. Je me retrouvai seule dans ma chambre avec mon grand-père, que j'osais à peine regarder dans les yeux.

 

"Tu ne devrais pas menacer le roi de cette manière, Oredys," dit mon grand-père en posant sa main sur ma tête.

 

"Je sais, mais il est tellement méchant avec moi. Quand j'étais petite, je pensais que je comprendrais quand je serais plus grande. Je me disais que les jouets qu'ils me prenaient quand je m'amusais, ou les coups que je recevais quand je riais ou profitais de la nature, étaient des mauvaises choses que je faisais sans m'en rendre compte. Mais maintenant que je suis grande, ça me semble plus être de la cruauté que de l'amour," répondis-je, furieuse.

 

"Je parlerai avec lui, ne t'en fais pas," dit mon grand-père.

 

"Non, s'il te plaît… Je ne veux pas qu'il se venge sur Lyria. Il pourrait la renvoyer et elle n'a pas d'autre endroit où aller. C'est la seule à qui je peux me confier quand tu n'es pas là," répondis-je.

 

"Je comprends," dit-il. Il regarda ensuite la boîte que mon père avait brûlée, toujours fumante. "Qu'y avait-il dans cette boîte ? Ça sent très bon malgré le brûlé," demanda-t-il.

 

"Des petits fours… Une amie me les avait offerts," dis-je, pensive et triste.

 

"Tu as fait une belle rencontre, on dirait."

 

"Et pas qu'une… Dis-moi, grand-père, comment savoir quand un garçon craque pour moi ?" demandai-je en rougissant.

 

"Ah, ça, ma fille, c'est à toi de le découvrir. Mais ne te focalise pas trop sur les garçons pour le moment, tu as une quête personnelle à mener, rappelle-toi."

 

"Oui, je le sais bien," dis-je, déçue.

 

"Tu as rencontré un garçon à l'académie ?"

 

"Oui, il s'appelle Rey. Il est… si incroyable."

 

"En quoi est-il si incroyable ?"

 

"C'est un maître en arts martiaux, il a cette capacité à effacer sa présence totalement sans même que je m'en aperçoive. Il m'a appris beaucoup de choses en quelques minutes de marche. Et le plus impressionnant, c'est qu'il a compris une grande partie de ma vie, juste avec les quelques informations qu'il avait découvertes sur moi. Il a même repéré tous les gardes du corps cachés un peu partout, sans que ceux-ci se rendent compte qu'ils étaient repérés."

 

"Tu es sérieuse ? Ça doit être un véritable génie alors."

 

"Tu l'as dit. Il a même deviné que j'étais une noble, mais malgré cela, il a continué à me traiter comme si je n'en étais pas une. Il avait certainement compris que la noblesse m'étouffe parfois… Lui et ses amis semblaient vraiment profiter des petits plaisirs de la vie," ajoutai-je, pensive.

 

"Un jour viendra où tu seras libre de faire tes choix sans dépendre de tes parents ou de moi. Termine ton entraînement avec moi, et tu pourras quitter le royaume quand bon te semblera, à condition que tu restes sage et que tu reviennes de temps en temps me rendre visite," dit mon grand-père avec un sourire tendre.

 

"C'est vrai ? Mais mon père n'acceptera jamais."

 

"Il ne pourra pas s'opposer à moi. Même s'il est roi, il doit se rappeler que la couronne qui orne sa tête a autrefois orné la mienne."

 

"Merci, grand-père… Tu es le meilleur," dis-je, émue par tant de bienveillance.

 

"Allez, je te laisse te préparer," dit-il en se dirigeant vers la porte de ma chambre. "Mais dis-moi, quand tu seras libre, qui iras-tu chercher ? Areyos ? Ou Rey ?" demanda-t-il soudainement avant de sortir.

 

"Je ne sais pas," dis-je en cachant mon visage avec mes mains. "Probablement Areyos, sauf si je tombe déjà sous le charme de Rey," ajoutai-je en m'affaissant sur mon lit.

 

"Ah, la jeunesse…" soupira mon grand-père en sortant de ma chambre.

 

 

Point de vue d'Areyos

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Le soleil était déjà levé lorsque je me réveillai, en pleine forme malgré le combat de la veille. J'entendis des voix venant de la salle à manger. Après avoir pris un bain rapide et brossé mes dents, je m'habillai en mettant un sweat à capuche blanc sans poche et un cargo bleu ajusté à ma taille. J'enfilai le bracelet argenté que Nia m'avait offert ainsi que ma chevalière argentée. Grâce à mon sens sismique, je détectai que Kaiser et Yoko prenaient leur petit déjeuner en bas. Je descendis donc et vis les pancakes sur la table.

 

"Salut vous deux," dis-je en souriant.

 

"Regarde qui voilà, tu t'es enfin décidé à te réveiller. Douze heures de sommeil, c'est quatre heures de plus que la durée recommandée," dit Kaiser avec un sourire amusé.

 

" La ferme Kaiser " ai-je dit en trainant mes mots, souriant légèrement car il avait raison.

 

"Salut Areyos, on parlait justement de toi," ajouta Yoko.

 

"Ah bon ? T'as rêvé de moi ?" demandai-je en prenant un pancake, un sourire amusé sur les lèvres.

 

"Ahah, très drôle," répondit-elle avec ironie. "Nous attendons des explications concernant tout ce qui s'est passé hier avec Erina."

 

"Oh ça, c'est rien," dis-je en mangeant un pancake. "Barrios est de retour ?" demandai-je ensuite en essayant de prendre du jus de fruit.

 

"Change pas de sujet, Areyos," dit Kaiser en prenant le jus avant moi, comme s'il attendait que je réponde avant de me le donner.

 

"Ah, d'accord si vous insistez," répondis-je en extrayant le jus directement de la boîte grâce à ma maîtrise de l'eau et en me servant dans mon verre. Kaiser plissa les yeux en me voyant faire.

 

"Bon, par où commencer ?" dis-je en traînant le suspense.

 

"Tu te décides oui !? On ne va pas y passer toute la journée," cria Kaiser.

 

"Bon, hier, j'ai causé avec Erina dans le couloir de l'université pour lui donner rendez-vous afin de discuter de l'assassin de Mégane."

 

"Quoi !? Pourquoi elle ?" s'exclama Yoko.

 

"Parce que si quelqu'un peut nous dénicher des infos top secrètes tout en couvrant ses traces, c'est bien une Shelter. Kaiser ne peut fouiller que les infos sur des gens qui ne sont pas haut placés à cause de la sécurité minime sur leurs infos," expliquai-je en mangeant.

 

"C'est logique," acquiesça Kaiser. "Donc c'est Erina que tu as choisie vu qu'elle est la seule Shelter que tu connais," continua-t-il.

 

"Exactement. Nous nous sommes donné rendez-vous au parc. Une fois là-bas, j'ai pu analyser sa façon de penser et d'agir et…"

 

"Et quoi ?" demanda Yoko en se penchant en avant.

 

"...c'est une tueuse prodigieuse. Sa manière de tuer, de se déplacer, de comprendre le terrain et sa capacité de déduction font d'elle une prédatrice redoutable. Quand elle prend pour cible quelqu'un, il y a fort à parier qu'elle le retrouvera."

 

"Elle est plus dangereuse que je ne le pensais," dit Kaiser. "Tu penses qu'elle est digne de confiance ?" ajouta-t-il.

 

"Elle n'a qu'une parole. Dans le job d'assassinat, ceux qui sont les plus respectés sont ceux qui n'ont qu'une parole. Donc s'il est vrai qu'elle a grandi dans un environnement similaire, chose qui est fort probable, elle doit très certainement avoir ce principe en tête. Donc pour ce coup, je lui fais confiance," expliquai-je.

 

"D'accord, et j'imagine que vu la démonstration qu'elle a faite de sa force, tu tiens à la garder avec nous," dit Kaiser.

 

"C'est exact. Je ne dirais pas non à des bras et un cerveau en plus," dis-je.

 

"Je vois. Et donc à quel moment de l'histoire vous vous retrouvez à aller affronter un soi-disant monstre dans les profondeurs de l'académie pour aller profiter des sources chaudes souterraines ?" demanda Yoko avec ironie.

 

"C'est une histoire inventée de toute pièce," répondis-je après une gorgée de jus.

 

"Quoi ? Arrête de mentir, on voyait bien qu'Erina était gênée, elle rougissait d'ailleurs. Tu ne vas pas nous dire que ça aussi elle simulait et d'ailleurs toi non plus t'avais pas du tout l'air de jouer un rôle," s'exclama Yoko, confuse.

 

"Il dit la vérité, Yoko. Areyos est si observateur et intelligent qu'il peut jouer n'importe quel rôle comme si c'était son comportement habituel. Et j'imagine qu'Erina doit avoir la même capacité. Je me trompe, Areyos ?" me demanda Kaiser.

 

"Tu as tout compris," répondis-je.

 

"Mais alors, vous aviez super bien préparé votre texte, vous auriez facilement pu jouer au théâtre cet après-midi," dit Yoko, surprise.

 

"Ahah, merci Yoko, mais à vrai dire, nous n'avions rien préparé. Nous nous sommes synchronisés sur le moment," dis-je en mangeant un autre pancake.

 

"T'es sérieux ?! Mais vous venez à peine de vous rencontrer !! Comment vous avez-..." s'étonna Yoko.

 

"Je te l'ai dit, cette fille est prodigieuse. Erina est le genre de fille qui peut manipuler qui elle veut pour arriver à ses fins. C'est une maitresse en psychologie et en psychologie sombre," dis-je en agitant un pancake, la joue reposant sur ma main.

 

"Donc au final, vous ne faisiez rien de chelou ?" demanda Yoko l'air gênée.

 

"Ahahah, peut-être," dis-je en laissant planer le doute.

 

"Quoi ? Et là tu mens ou tu me fais marcher ?" dit-elle, frustrée, ce qui était plutôt amusant à voir. Je me contentai de me lever pour aller nettoyer mon verre.

 

"Ahahah, il te fait marcher, Yoko," dit Kaiser en riant.

 

"Pourquoi vous vous moquez toujours de moi ?" demanda Yoko, tout embarrassée de s'être faite avoir.

 

"Et concernant le mage que vous aviez trouvé, vous avez des infos supplémentaires ?" demanda Kaiser.

 

"Oui, on sait qu'ils cherchaient les pierres d'énergie, exactement comme dans le journal de Mégane."

 

"Les pierres d'énergie ? Ça sera difficile pour eux de les récupérer vu le système de sécurité en place. Baringer a trois pierres d'énergie : celle de la terre, gardée dans le château, celle du feu à l'armée, et la dernière à un endroit assez aléatoire pour que personne n'ait l'idée d'y aller. Visiblement, c'était l'académie. Cette répartition permet que, même si l'ennemi arrive à récupérer l'une des pierres d'énergie, il ne puisse pas récupérer les autres immédiatement," expliqua Kaiser.

 

"Mais s'ils ont su où se trouvait la pierre de l'ombre alors qu'elle était à un endroit plutôt banal pour un artefact de ce niveau, ça voudrait dire qu'il y a quelqu'un qui leur a filé l'info," déduisit Yoko.

 

"Exactement. Et vu les questions et les agissements de Reiner Fox, il y a déjà beaucoup de chances que ce soit lui l'infiltré," dis-je.

"Il s'est montré très prudent. Ses questions avaient pour but de déceler si nous avions découvert quelque chose sur cette opération ou si nous les traquions déjà depuis un moment," expliquai-je.

 

"Comment ça ?" demanda Yoko.

 

"Si nous lui avions dit qu'on était d'abord dans un parc puis nous sommes allés dans l'académie pour intercepter les voleurs, il aurait pu penser que nous les traquions et que nous attendions dans un parc pas loin avant d'agir. Il aurait alors été sur ses gardes."

 

"Ah d'accord, il voulait s'assurer que votre rencontre avec les voleurs soit juste un hasard," répondit Yoko.

 

"Exactement. Voilà pourquoi Erina a raconté une histoire laissant entendre que nous allions faire des choses d'adulte. Ces genre d'histoires sont tellement gênant à raconter à un adulte quand on est adolescent que ça dissuaderait n'importe qui, même un lieutenant, de demander plus de détails. Et grâce au jeu d'actrice d'Erina qui rougissait, le mensonge était parfait."

 

"Vous avez donc réussi en un instant à créer une histoire en l'accordant avec les preuves qu'il y avait sur le terrain " dit Kaiser.

"C'est ça. Par exemple, quand il nous a demandé ce qui était arrivé aux gardes, nous avons dit que nous les avions tués en essayant de fuir, alors que nous les avions éliminés silencieusement en entrant. Mais comment pourrait-il savoir qu'ils ont vraiment été tués lors de la fuite ?"

 

"C'est flippant la quantité de calculs psychologiques qui peut se passer en quelques secondes dans ta tête, Areyos," dit Yoko.

 

"Ahah, je le prends pour un compliment."

 

"Mais il y a une chose que je ne comprends pas," dit Yoko en prenant un air boudeur.

 

"Quoi donc ?"

 

"Pourquoi tu as laissé Erina me marcher sur les pieds ? Juste après que Reiner Fox se soit présenté, pile quand je me retournais, elle m'a poussée sur le côté, et toi tu as agi comme si j'avais tort de ne pas me laisser faire," dit Yoko, toujours en boudant.

 

"C'est vrai que je n'avais pas compris ta réaction, Areyos," dit Kaiser.

 

"Je comprends que ça t'ait frustrée, Yoko. Mais tu nous aurais condamnés si tu m'avais regardé à ce moment-là," dis-je, l'air sérieux.

 

"Qu'est-ce que tu racontes ? " demanda Yoko intriguée.

 

"Met-toi dans la tête de Reiner. Il a déjà des soupçons concernant ce qui est arrivé avec la bête et les autres voleurs. Et juste quand il se présente, tu as l'air choquée, mais il se dit peut-être que tu te souviens de lui et que ça te rappelle juste des souvenirs. Mais si tu t'étais retournée vers nous avec le même air choqué, il aurait alors déduit que nous le connaissions de nom pour une raison qu'il ignore et que les infos qu'on avait potentiellement sur lui étaient la raison du choc sur ton visage. Il aurait alors été sur ses gardes et peut-être même qu'il nous aurait éliminés les jours qui suivent."

 

"...Je suis désolée…" dit Yoko doucement, la voix tremblante, réalisant qu'elle aurait pu mettre nos vies en danger d'un simple regard.

 

"Sois prudente la prochaine fois. Garde la tête froide. Les signaux que tu envoies avec ton corps donnent parfois beaucoup plus d'informations que tu ne le penses," dis-je.

 

"Compris..." répondit-elle.

 

"Et donc, au final ? Tu as trouvé des preuves intéressantes qui pourraient nous mettre sur la voie ? Parce que jusque-là, tout est encore spéculatif."

 

"Hmm. Valtor nous avait dit qu'il avait une pierre d'énergie en sa possession. Mais elle n'était visiblement pas sur lui mais dans sa bague dimensionnelle. Mais quand Reiner l'a ramenée, après l'avoir capturé, il ne l'avait plus. Soit Reiner l'a récupérée, soit Valtor s'en est débarrassé."

 

"Je comprends. Du coup, c'est quoi la suite des opérations ?" demanda Kaiser.

 

"Erina a des contacts. On attendra qu'ils nous transmettent plus d'infos sur Reiner avant d'agir. Nous devons savoir jusqu'où va l'influence de Reiner," répondis-je.

 

"Hmm, d'accord," acquiesça Kaiser.

 

"En attendant, on va un peu aller s'amuser au festival histoire de digérer toute cette histoire. Les rois et reines des différentes races y seront," dit Yoko.

 

"Donc s'il y a des rois et des reines… ce qu'il y aura aussi des princesses !" cria Kaiser en réalisant la qualité des filles qu'il pourrait draguer.

 

"Tu ne devrais pas jouer dans une pièce de théâtre toi ?" demandai-je.

 

"Oh merde, j'avais oublié !!! Bon, on se voit au festival," dit Kaiser en se précipitant de sortir.

 

"Ahh, Kaiser," soupira Yoko après que Kaiser soit sorti à grande vitesse.

 

"Toi, tu comptes faire quoi ?" demandai-je.

 

"Je vais aider Nia avec son stand. Je lui avais promis de l'aider," répondit Yoko.

 

"Ah, d'accord. Moi je vais m'entraîner un peu et-" étais-je en train de dire quand Barrios entra dans la pièce.

 

"Barrios !!" m'exclamai-je de surprise.

 

"Rey, Yoko, comment allez-vous ?" dit-il avec son grand sourire habituel.

 

"Nous, ça va et toi ? Comment était ta mission ?" demandai-je.

 

"Un petit sauvetage ennuyeux de la planète, rien de bien intéressant par rapport à ce qui s'est passé ici. J'ai eu vent de ce qui s'est passé, c'était courageux de votre part, toi et Erina. Vous vous êtes sacrément rapprochés, dis donc."

 

"Merci beaucoup. Je sais à quoi tu penses mais je peux t'assurer qu'il n'y aura jamais rien entre elle et moi. Et je sais qu'elle pense de la même manière."

 

"Ah, vous jouez juste ?" demanda Barrios, le regard taquin.

 

"Comment ça, 'jouez' ?" demanda Yoko, confuse.

 

"Disons que ça nous amuse de faire certaines choses de temps en temps comme si nous étions un couple alors qu'aucun sentiment amoureux n'est impliqué," dis-je, l'air désintéressé.

 

"Hein !? Là tu me fais marcher ou ??"

 

"Laisse tomber Yoko, c'est un truc de psychopathe. La dernière fille avec qui il a joué à ça a été diagnostiquée psychopathe puis enfermée dans un asile psychiatrique. C'est de justesse que j'ai pu garder Rey avec moi," dit Barrios d'un ton taquin.

 

"Mais d'où tu sors cette histoire !? N'importe quoi !!" criai-je.

 

"Ah ah ah, allez, je vous laisse. Je dois me préparer pour la cérémonie avant le festival. Après ça, je vais pouvoir souffler un peu," dit Barrios.

 

"Tu rêves, tu dois nous apprendre comment utiliser le Chakra."

 

"Oui, je sais, on verra ça demain," me dit-il en m'ébouriffant la tête.

 

"Hmm. J'imagine que je vais devoir reporter mon entraînement d'aujourd'hui à demain alors. Bon, je t'accompagne à la cérémonie d'ouverture du festival dans ce cas," dis-je.

 

"Super, on va rencontrer des familles royales, donc sois présentable," dit Barrios.

 

"D'accord, chef !" répondis-je en montant dans ma chambre me changer.

 

"On se voit au festival, Rey," cria Yoko, ce à quoi je répondis par un 'D'accord'.

 

"Au revoir, Mr Barrios. J'ai des choses à préparer pour le festival."

 

"Au revoir, Yoko. Amuse-toi bien," répondit-il.

 

Mais alors que Yoko était en train de sortir, Barrios l'appela. "Oui, qu'y a-t-il, Mr Barrios ?" demanda-t-elle, l'air curieuse.

 

"Kaiser m'a envoyé les images du journal… Je te promets que nous allons découvrir qui a fait ça s'il est encore vivant. Je vous demanderai juste de ne pas être imprudent toi et les autres. Si la personne qui a tué Mégane est toujours en liberté, alors c'est une menace contre laquelle vous ne pouvez pas lutter. Mégane était un prodige parmi les forces d'élite. Son assassin doit l'être aussi" dit Barrios d'un air calme et sérieux.

 

"Je comprends, Mr Barrios. Nous serons prudents."

 

"Bien. Bonne journée, Yoko."

 

"Merci, vous aussi," répondit-elle en sortant.

 

 

A suivre…


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