Chapitre 3: Roni

Ren et Roni prenaient leur dîner dans un restaurant à l'intérieur d'un centre commercial de luxe. Ren ne voulait pas vraiment y aller, mais comme il avait faim et que Roni semblait ne pas vouloir quitter sa porte d'entrée s'il ne venait pas dîner avec lui, il a accepté.

Ren voulait manger son kebab préféré près de l'Académie Fate. C'était un petit stand sur le côté de la rue, et ils avaient la meilleure fondue du pays.

Ce centre commercial de luxe était le lieu de prédilection de Roni avec ses amis riches dans le futur et il insistait pour qu'ils mangent ici, même s'ils ne pouvaient pas se le permettre.

Ren n'aimait pas la nourriture ici. Bien qu'elle fût effectivement délicieuse, l'étiquette de prix était trop chère, collée sur un nom de plat chic et difficile à lire. En réalité, c'était juste un burger ordinaire servi dans des plats colorés et des assaisonnements qu'il pouvait obtenir dans un fast-food ordinaire.

« Mec. Je n'arrive pas à croire que tu es aussi entré à l'Académie Fate ! Et dès que j'ai entendu ma mère dire que tu logeais au dortoir de Raven, je savais que je devais absolument te voir ! Ça doit être le destin puisque j'y loge aussi ! »

« Mm . . . » Ren mâchait son burger comme excuse pour ne pas s'engager dans leur conversation.

Tandis que Roni parlait, Ren saisissait les informations du gars depuis sa mémoire. Roni était arrivé dans la Zone A avant lui, et il était d'une autre classe.

Ils étaient juste des voisins ayant le même milieu pauvre. Ils n'étaient même pas proches. La mère de Roni vantait souvent son fils auprès de leurs voisins et de la mère de Ren. Disant que son fils était un génie et allait à une Académie dans la Zone A. Peu pouvaient se le permettre et peu avaient les capacités intellectuelles pour ça.

En vérité, c'était grâce aux tantes et oncles de Roni qui avaient aidé que celui-ci pouvait se permettre d'aller à l'université dans la Zone A.

Roni détestait sa famille à faible revenu et mentait souvent sur son éducation auprès de ses camarades de classe.

Lorsque la construction de masse a eu lieu, leurs familles ont dû évacuer. Roni et ses parents étaient en sécurité parce que leurs parents les avaient pris chez eux.

Mais pour les parents de Ren . . . ils n'ont pas eu autant de chance.

Ils n'avaient pas de parents qui étaient disposés à prendre une bouche de plus à nourrir.

Et pour aggraver les choses, à cause de l'apparence de Ren, qu'il tenait de sa mère de descendance mixte, il était populaire auprès des dames, ce qui rendait Roni et quelques hommes jaloux.

Et peut-être à cause de cela ou d'une blague apparemment inoffensive, Roni a répandu des rumeurs selon lesquelles les parents de Ren vivaient dans les bidonvilles. Depuis lors, tout le monde a commencé à appeler Ren un rat tandis que les dames l'évitaient comme la peste.

Qu'est-ce qui était si bien dans l'apparence sans argent et pouvoir ?

Ren ne se souciait pas de Roni ni des autres, cependant. Il avait même oublié Roni ces dernières années. Cependant, il était dévasté en apprenant que ses parents vivaient effectivement dans les bidonvilles.

Mais cette fois . . .

Ren regarda Roni. Il s'assurerait de récupérer la dette de Roni avec intérêts.

La vie scolaire de Ren était un enfer vivant à cause des rumeurs qu'il avait propagées, intentionnelles ou non. Personne ne voulait être associé à lui, et tout le monde le méprisait juste parce qu'il était pauvre.

« Je suis désolé que tu doives payer, mec. » Roni s'essuya la sauce de ses lèvres et sourit. « J'étais tellement excité d'avoir enfin quelqu'un que je connais ici que j'ai oublié mon portefeuille dans ma chambre. Je promets de te rembourser. »

Oh, tu vas payer, c'est sûr. Ren ruminait en lui-même. « T'en fais pas pour ça. »

« Au fait. Il y a un jeu populaire qui arrive, et j'ai entendu dire qu'ils utilisaient la réalité virtuelle comme si tu étais vraiment dans le monde en tant que personnage ! »

« Covenant, » répondit Ren et n'offrit pas de conversation suivante. Il affichait ouvertement sa répugnance pour Roni, mais le type ne captait pas l'indice.

Ren ne pouvait pas lui en vouloir. Roni était vraiment sans-gêne.

« Oui ! C'est celui-là ! Mec, j'ai vraiment envie de le jouer. »

Roni avait rejoint le jeu avant Ren. Même sans argent, Roni utilisait ses compétences flatteuses et parasitaires pour se mettre du bon côté de ses camarades de classe riches jusqu'à ce que quelqu'un lui donne effectivement une vielle capsule de jeu.

Tandis que Ren n'a même pas pu s'en offrir une par le passé. Même après avoir obtenu son diplôme. Il a dû s'inscrire dans une guilde avant qu'on lui en prête une.

« Mec . . . les enfants de riches ont la belle vie, hein. » L'envie était palpable chez Roni alors qu'il observait les ados passer dans leurs vêtements de marque et leurs gadgets dernier cri.

« Si je suis riche, je vais acheter un manoir et m'entourer de belles femmes de chambre ! » Roni rit et regarda Ren. « Et toi ? »

Ren réfléchit un instant. Il ne voulait pas divertir Roni, mais son esprit était quand même tourné vers ses parents malgré cela. « Je veux juste offrir une belle vie à mes parents. »

L'expression de Roni s'est assombri. « Tu es vraiment un enfant filial. »

Il s'est alors penché sur sa chaise et a craché avec des lèvres boudeuses, « Je veux dire, à quoi servent mes parents ? Ils ne peuvent même pas me donner une belle vie. Mais ils ont encore eu l'audace de se reproduire comme s'il n'y avait pas de lendemain. Tu sais combien de frères et sœurs agaçants j'ai ? Je suis content de m'être échappé de ce trou à rats. »

Ren n'a pas commenté. Il était fils unique. Sa mère avait fait une fausse couche, et sa petite sœur était partie avant même d'être née. L'accident a laissé des séquelles sur le corps de sa mère, et elle n'a plus jamais été enceinte après cela.

« Hé, regarde ça ! Cette fille est une beauté. » Les yeux de Roni s'illuminèrent à la vue d'une belle fille aux longs cheveux blonds et aux yeux bleus perçants, avec une silhouette séduisante.

Elle portait la plus fine robe de créateur qui mettait en valeur sa poitrine généreuse et ses jambes longues et impeccables. Sa peau était ornée des derniers bijoux de Bijoux, la marque de bijoux la plus chère du monde entier. Posséder un ensemble de ces bijoux était un incontournable pour les riches. Vous n'apparteniez pas à leur cercle si vous n'en aviez pas une dans votre collection.

Et son sac et ses bottes étaient faits sur mesure dans le cuir le plus cher. Elle était accompagnée de ses gardes du corps en costumes et cravates bien coupés, portant des tas de sacs en papier dans leurs mains.

Ren fut surpris car c'était Silvia, la fille d'un magnat du pays. Elle était aussi la cheffe de guilde du Phénix d'Or et une des plus grandes beautés du jeu. Bien que sa guilde fût tout au plus médiocre, elle avait accès à des objets rares, des tomes et des informations secrètes grâce à l'argent de ses parents, plaçant son groupe parmi les meilleures guildes de COVENANT.

Roni soupira de déception. « Des types comme nous ne peuvent que regarder ces filles riches et belles de loin. Elles ne jetteraient jamais un regard dans notre direction. »

C'était vrai. Ren n'avait jamais même rencontré Silvia lors de son existence passée, et ils fréquentaient la même école ! C'est drôle comment il a pu la voir en personne maintenant. Bien que ce fût de loin.

Tous les regards se tournaient vers elle, et même dans la vraie vie, Silvia attirait l'attention simplement en se tenant debout et en respirant.

Dans le passé, de nombreux joueurs de haut niveau la courtisaient et même des chefs de top guildes. Mais Silvia restait indifférente à tous. Elle les utilisait seulement pour renforcer la position de sa guilde.

Non pas que Ren se moquait d'elle. Il l'admirait effectivement, car elle utilisait toutes ses ressources pour atteindre le sommet. Elle était compétitive et orientée vers ses objectifs, ce qui contribuait également à ce que la position du Phénix d'Or reste inébranlable même s'il s'agissait d'une guilde entièrement féminine.

Ren but son café. Il avait eu quelques amourettes dans le passé, mais étant toujours occupé avec l'école et le travail, il n'avait pas le temps d'intégrer une femme dans sa vie.

Bien qu'il y ait une exception, mais Ren ne la considérait pas comme une petite amie car elle ne faisait que l'utiliser pour des informations, et à cause de cela, il avait été expulsé de sa première guilde.

Ren soupira. Pourquoi sa vie passée était-elle si misérable ? Et pourquoi s'était-il laissé entourer par des gens opportunistes ?

Ren lui-même ne savait pas. Peut-être parce qu'il était naïf et n'avait pas beaucoup d'amis à cause de son mode de vie ?

Les yeux de Ren étincelèrent de détermination. Cette fois-ci, il ferait plus attention à qui faire confiance. Il n'aurait pas de problème dans ce domaine maintenant qu'il connaissait la vraie nature de la plupart des gens, à la fois dans le jeu et à l'extérieur.

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