Chapitre 13: Propriétaire des Yeux Rouges

Depuis le coin de la ruelle derrière la boutique, j'observais Martha. Elle se tenait devant une boutique d'accessoires et tenait quelque chose dans sa main tout en parlant avec le propriétaire de ce petit stand.

C'était la meilleure occasion pour moi de m'échapper, et je l'ai saisie. Je courais en tenant le bas de la jupe de ma robe, souriant radieusement de mon succès.

Je me fichais de ce qui se passerait ensuite. Je savais seulement que cette liberté avait bon goût.

Après avoir couru encore un peu, je me suis retrouvée à une distance raisonnable de Martha et je me suis arrêtée à une intersection avec de nombreux chemins qui s'éloignaient d'ici.

"Par où aller ?"

J'ai observé tous les chemins et choisi d'aller vers celui où il n'y avait pas trop de monde.

Alors que je me faufilais, je regardais ici et là, inquiète. "Pourquoi n'y a-t-il pas de femmes ici, seulement des hommes ?"

J'entendais les rires des hommes venant des grandes maisons, et par curiosité, j'ai jeté un œil à travers une fenêtre. À l'intérieur, des hommes buvaient et des femmes avec beaucoup trop de maquillage sur le visage les servaient.

"Ça n'a pas l'air confortable."

Je ne savais pas ce que c'était comme endroit, mais quelque chose clochait chez ces hommes et ces femmes à mes yeux. Poursuivant mon chemin, je remarquai que toutes ces grandes maisons étaient semblables et que des hommes continuaient d'entrer et de sortir.

"Jeune demoiselle, de quel bordel venez-vous ?" entendis-je une voix d'homme derrière moi.

'Bordel ? C'est quoi ça ?'

Je me suis retournée pour voir qui parlait et pour vérifier s'il s'adressait à moi. Un homme d'âge moyen, dégageant une odeur si forte qu'elle agressait mon nez, me dévisageait de la tête aux pieds. Comme mon visage était couvert d'un chapeau et d'un voile, son regard s'attarda sur ma poitrine puis dériva vers ma taille.

J'ai froncé les sourcils, prête à partir, mais me suis arrêtée quand l'homme a dit quelque chose de répugnant.

"Jeune et fraîche," commenta-t-il, bien qu'il ne puisse pas voir mon visage. La manière dont il me regardait, dont il léchait ses propres lèvres, me dégoûtait.

"Mais qu'a-t-il donc mangé, cet homme ?"

J'ai grimacé et me suis retournée pour partir, mais il a attrapé ma main et m'a forcée à m'arrêter.

"Lâchez-moi." Je serrais les dents en essayant de retirer ma main.

"Tu pourras y aller une fois que j'aurai fini avec toi," dit l'homme, et il allait m'attirer à lui, mais je l'ai giflé.

Son contact était dégoûtant. À cause de ma gifle, l'homme ivre a reculé, perdant presque l'équilibre.

"Sorcière !" cria-t-il, attirant l'attention de tous sur moi.

'M'a-t-il reconnue ?' J'étais inquiète.

"Comment oses-tu me gifler ? Attrapez-la !" dit l'homme ivre, et l'instant d'après, plusieurs hommes costauds m'encerclaient.

Ces gens avaient l'air plus effrayants que les démons vus dans les livres. Ce n'était pas leur apparence, mais leurs intentions qui m'effrayaient. Je ne savais pas exactement quelles étaient leurs intentions, mais elles me semblaient menaçantes, et mon instinct me disait que je ne devais jamais les laisser m'attraper.

'Il faut que je cours.'

J'ai reculé d'un pas, prête à m'enfuir, mais deux hommes ont saisi mes bras fermement, m'empêchant de bouger.

'Martha, où es-tu ?'

Quelle tragédie, finalement, je ne pouvais qu'espérer que cette vieille dame vienne me sauver.

Mes yeux cherchaient Martha, mais il n'y avait pas de miracle, et elle n'apparaissait pas pour m'éloigner d'ici. L'homme ivre fit signe à ses hommes de quelque chose, et ils tirèrent sur la robe bleue que je portais par-dessus ma robe rose.

"Gardez son chapeau. Si elle est laide, ça me gâchera l'humeur," ordonna l'homme ivre.

'Comment osent-ils ?' Je me suis froncée.

L'homme louchait sur ma robe rose. Son comportement répugnant a commencé à me mettre en colère.

"Une jeune noble dame," sourit l'homme, "Aujourd'hui, nous pourrons goûter à une dame de la noblesse au lieu de ces prostituées."

Tous se moquaient de moi, me faisant sentir comme si je n'étais rien.

'Goûter ? Suis-je un aliment pour qu'on veuille me goûter ? Ont-ils prévu de me tuer puis de me manger ? Sont-ils des démons ?'

Je cherchais un moyen de m'échapper, mais ces hommes costauds me barraient la route.

"Laissez-moi partir avant que je ne vous fasse mal," prévenais-je, serrant les poings.

"Haha ! Nous faire du mal ?" dit l'homme, et tout le monde autour riait à nouveau. Les quelques personnes qui passaient par là ne se préoccupaient pas de ce qui se passait et me regardaient plutôt comme si j'étais une sorte de divertissement.

"Ôtez-lui sa robe," ordonna l'homme ivre, et les autres s'approchaient de moi, prêts à me dépouiller de mes vêtements.

'Sont-ils réels ?' Ma colère bouillonnait. 'Comment peuvent-ils me traiter ainsi ? Ils m'ont touchée, ont retiré ma robe, et maintenant veulent m'ôter mes vêtements.'

Au lieu de la peur, c'était la colère qui me remplissait ; je fixais ces hommes comme s'ils étaient la chose que je haïssais le plus. Je ne savais pas ce qui se passait, mais je ne pouvais pas contrôler mes émotions.

Quelque chose caché en moi me demandait de les blesser.

L'instant d'après, leurs vêtements prirent feu, et le lieu fut rempli de leurs cris. Les hommes enflammés et les spectateurs se mirent à fuir.

"Sorcière ! Il y a une sorcière !" Ils hurlaient tous à pleins poumons, la peur évidente dans leur voix.

Dans ce chaos, je me suis également mise à courir, sans réfléchir où j'allais, et je suis rentrée dans quelqu'un. Mon chapeau s'est déplacé, prêt à tomber, mais une main l'a tenu avant qu'il ne touche le sol.

Mon nez a été blessé lorsque mon visage a heurté la poitrine dure de l'homme, et j'ai levé les yeux pour ne voir qu'une paire de yeux rouges qui me fixaient. Le propriétaire de ces yeux se tenait grand devant moi.

'Des yeux rouges ?'

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