Cela fait un mois qu'Estelle, cette peste, est là. Chaque jour, je la vois se trémousser devant mon alpha, le mien. Je sais qu'elle est amoureuse de lui, mais je ne partage pas ce qui est à moi. Chaque sourire qu'elle lui adresse, chaque regard langoureux qu'elle lance, me rend folle de jalousie. Adrien est à moi, et je ne laisserai personne nous séparer.
Cet après-midi, je dois aller voir Eira. Ma chaleur date de 20 jours déjà et je ne sens aucune vie en moi. Cela commence à m'angoisser. Ce soir, nous allons patrouiller en forme de loup avec la patrouille de nuit. Ce sera ma première patrouille depuis longtemps. Mon aînée, Freya, m'a demandé plus tôt : "Maman, quand est-ce que je pourrai venir aussi ?"
"Il te reste encore du temps, ma fille," lui ai-je répondu en souriant.
"C'est long, maman," dit-elle avec une moue adorable.
Elle est tellement mignonne quand elle est comme ça. Plus je m'approche de la hutte d'Eira, plus mon stress monte. Une partie de moi redoute ce que je pourrais entendre.
En entrant dans la hutte, Eira me sourit doucement. "Aelynn, viens t'asseoir. Laisse-moi t'examiner."
Je m'assois, sentant mon cœur battre à tout rompre. Eira est douce et professionnelle, mais je vois l'inquiétude dans ses yeux alors qu'elle m'osculte. Finalement, elle se redresse et me regarde avec compassion.
"Aelynn, tu n'es pas enceinte," dit-elle doucement.
La nouvelle est comme un coup de poignard. Je sens un pincement au cœur. "Mais... nous avons essayé," murmurai-je, sentant les larmes monter.
"Laissez la chose venir naturellement," me conseille-t-elle. "Le stress et l'inquiétude ne feront que rendre les choses plus difficiles."
Je la remercie, bien que ses mots n'atténuent pas ma douleur. En sortant de la hutte, je cherche Adrien pour lui annoncer la nouvelle. Sur le chemin, je vois les enfants d'Estelle jouer. La ressemblance avec Adrien est frappante et cela me brise encore plus le cœur. Je sens la tristesse m'envahir, les larmes coulant librement sur mes joues.
"Bébé ?! Mon amour, que se passe-t-il ?" La voix d'Adrien résonne dans ma tête, sentant mon chagrin à travers notre lien télépathique.
Je ne dis rien, accélérant le pas vers notre hutte. J'entends sa voix, pleine de sollicitude et d'inquiétude. "As-tu vu Eira ?"
Les larmes coulent à flots, et je ne peux plus retenir ma douleur. Adrien comprend immédiatement ce qui s'est passé. "Ce n'est rien. On y arrivera. Nous avons déjà trois beaux petits," me dit-il pour me consoler. Mais il sait que j'ai besoin de lui. "Reste là-bas, j'arrive."
Je m'effondre sur le lit, le visage enfoui dans l'oreiller. La douleur de ne pas être enceinte après tant d'efforts est écrasante. Les pensées tourbillonnent dans ma tête. Est-ce que quelque chose ne va pas chez moi ? Pourquoi est-ce si difficile cette fois-ci ?
Je sens la présence apaisante d'Adrien avant même qu'il n'entre dans la hutte. Il se précipite vers moi, me prenant dans ses bras. "Aelynn, je suis là," murmure-t-il, ses bras forts et protecteurs m'entourant.
Je me blottis contre lui, sentant sa chaleur et son amour. "Adrien, pourquoi est-ce si difficile ?" sanglotai-je.
Il caresse doucement mes cheveux, ses lèvres effleurant mon front. "Je ne sais pas, mon amour. Mais ce n'est pas ta faute. Nous devons être patients."
"Mais Estelle... elle a eu des enfants de toi si facilement," dis-je, la jalousie et la douleur mêlées dans ma voix.
Adrien soupire, son visage empreint de tristesse. "Je sais, Aelynn. Mais ce n'est pas parce que cela a été facile pour elle que nous devons nous comparer. Nous avons déjà trois enfants magnifiques. Nous y arriverons."
Ses paroles sont réconfortantes, mais la douleur est toujours là, persistante. "Et si nous n'y arrivions pas ?" murmurai-je, ma voix tremblante.
"Nous y arriverons," répète-t-il avec une conviction inébranlable. "Nous devons juste croire en nous, en notre amour."
Je hoche la tête, essayant de me convaincre de ses paroles. "Merci, Adrien. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi."
"Tu n'auras jamais à le découvrir," dit-il en me serrant plus fort. "Nous sommes ensemble, quoi qu'il arrive."
Nous restons là, enlacés, partageant notre douleur et notre espoir. La nuit tombe lentement, apportant avec elle une certaine tranquillité. Mais je sais que la vraie paix viendra seulement lorsque nous serons certains de pouvoir agrandir notre famille.
Le soir, alors que nous nous préparons pour la patrouille, Adrien me regarde avec une tendresse infinie. "Es-tu prête, Aelynn ?"
Je hoche la tête, prenant une profonde inspiration. "Oui, je suis prête."
Nous nous transformons en loups, sentant nos corps changer, nos sens s'aiguiser. La patrouille de nuit est une responsabilité importante, et je suis déterminée à montrer que je suis à la hauteur malgré ma douleur intérieure.
Nous courons à travers la forêt, nos pattes fouettant le sol, nos narines captant chaque odeur, chaque bruit. La liberté de notre forme lupine est un soulagement, une évasion temporaire de mes soucis.
À un moment, Adrien ralentit et s'approche de moi, ses pensées résonnant dans mon esprit. *Tu es incroyable, Aelynn. Je suis si fier de toi.*
Je frotte ma tête contre la sienne, sentant notre lien se renforcer. *Merci, Adrien. Ton soutien signifie tout pour moi.*
La patrouille se déroule sans incident, et nous retournons au camp, nos esprits un peu plus légers. De retour à notre forme humaine, nous marchons côte à côte vers notre hutte, fatigués mais unis.
En entrant, nous retrouvons nos enfants endormis, leur innocence et leur beauté nous remplissant de gratitude. Adrien se tourne vers moi, ses yeux brillants d'amour. "Nous avons déjà une famille magnifique, Aelynn. Nous devons nous rappeler cela."
Je hoche la tête, sentant une vague de calme m'envahir. "Tu as raison. Nous avons tant de chance."
Nous nous allongeons ensemble, nos corps fatigués mais nos cœurs pleins d'espoir. "Repose-toi, mon amour," murmure Adrien en me serrant contre lui. "Demain est un nouveau jour."
Je ferme les yeux, laissant sa chaleur et son amour m'envelopper. "Je t'aime, Adrien," murmurai-je avant de m'endormir.
Les jours suivants sont remplis de routine et de responsabilités, mais la douleur de ne pas être enceinte reste en arrière-plan. Chaque sourire de nos enfants, chaque moment passé avec Adrien, est un rappel de ce que nous avons déjà.
Un matin, alors que je prépare le petit déjeuner, Freya s'approche de moi, ses yeux brillants de curiosité. "Maman, est-ce que je vais avoir un autre petit frère ou une petite sœur bientôt ?"
Je souris, caressant doucement ses cheveux. "Peut-être, ma chérie. Nous devons juste être patients."
Elle hoche la tête, acceptant ma réponse avec une sagesse qui dépasse son âge. "Je comprends. Je vais prier pour un petit frère alors."
Son innocence et sa foi me réchauffent le cœur. "Merci, Freya. Chaque prière compte."