Je suis dans ma prison, qui est devenue ma chambre depuis que j'ai 5 ans. J'ai tellement souffert que je ne ressens plus aucune douleur. Ils me battent dès que l'envie leur prend. Je dois être soumise à chaque fois que je dois servir cette meute. Je les entends m'insulter, me frapper ; ils m'ont même coupé les cheveux. Ils m'ont enlevé la totalité de mes cheveux, mais à ma surprise, le lendemain matin, mes cheveux repoussent aussi longs et aussi forts. J'ai des traces sur tout le corps, la famine se fait remarquer sur mon corps. Je suis tellement maigre que j'ai l'impression que mes os vont un jour se casser. Hier fut une des pires journées que j'ai pu passer dans cette meute. Ils sont venus me chercher à l'aube, à 5 h du matin, et m'ont levée à coups de pied pour que j'aille à la cuisine préparer le déjeuner, pour servir cette meute.
Cuisinier : Allez, la misérable, dépêche-toi un peu, ils attendent !
Je baisse les yeux et je fais ce qu'il me dit. Ici, on m'appelle la misérable, l'esclave, le chien de service. Mon prénom, ils ne me l'ont jamais demandé ; pour eux, un esclave n'a pas besoin d'avoir un prénom ni même du respect. On n'a aucune identité mise à part celle de servir ; ils nous effacent toute l'humanité en nous. Nous sommes juste des choses. Mais ma mère m'a bien donné un prénom : je suis Lunea ! Grâce à Dieu, ma mère m'a appris à lire. À 5 ans, je savais déjà lire correctement, écrire et compter. Je ne sais pas pourquoi ma mère s'acharnait tant à m'apprendre tout ça, j'ai fini esclave ! Les autres esclaves ne savent ni lire ni écrire, ce sont de simples illettrés. Si un jour les temps changent, je ferai tout pour que les esclaves aient un minimum de respect. Enfin, Lunea, ne rêve pas trop, allez au boulot.
Cuisinier : TU VAS TE DÉPÊCHER, BON SANG ! SALLE CHIENNE !
Il me fouette tellement fort que j'ai senti les lanières du martinet jusqu'à mes os. J'ai senti quelque chose couler de froid dans mon dos ; je pense bien que c'est du sang. Aïe, ça fait très mal ! Mais j'arrive à dissiper la douleur très vite ! J'ai passé 2 heures à tout faire dans la cuisine, ainsi que de laver les assiettes, laver la cuisine entière. Je me retrouve seule, le cuisinier est parti manger. J'arrive à chiper un peu de nourriture : du pain, du fromage dans les assiettes que les gens n'ont pas terminées. Parfois, j'arrive même à avoir des restes de viande. Si je ne fais pas ça, il ne me donne pas à manger, et quand il y pense, c'est de la bouillie, du pain rassis et de l'eau mélangée. Après ça, je dois laver leur grand salon, là où ils ont mangé, leurs chambres, les toilettes, toute la grande maison de la meute. C'est une maison tellement grande avec tellement de pièces. L'alpha et sa Luna habitent ici, leur bêta, leur gamma sont ici aussi avec leurs compagnons. Et bien sûr, leurs enfants, ils ont quasiment tous mon âge, ils sont les plus horribles ! Quand je termine enfin cette tâche, on est tous convoqués dans le salon principal. Une première pour moi. Quand on arrive tous devant l'alpha et là, avec sa Luna, on baisse tous le regard pour lui montrer notre respect. On ne doit jamais croiser le regard de l'alpha, c'est comme un manque de respect. Et on entend...
Alpha Conor : Serviteurs, esclaves ! Demain est un grand jour, comme vous le savez, c'est notre meute qui a été choisie pour la grande fête, car la lune sera au plus près de chez nous. Tous les alpha des meutes et leurs meutes seront présents chez nous. J'ai convié aussi les lycans, les familles royales. À l'heure actuelle, toutes les meutes ont dit présentes, mais je n'ai aucune idée des lycans ! Vous devez aujourd'hui préparer la maison de la meute, les dortoirs pour accueillir les meutes. Je veux du grand, du beau, du magnifique ! Je veux qu'on se souvienne de cette fête chez nous ! Avez-vous bien compris ?
Alpha Conor : GOUVERNANTE Dali, au rapport dans mon bureau ! Vous avez la charge totale des esclaves, n'est-ce pas ?
Gouvernante : Oui, alpha !
Alpha Conor : Les instructions de Dali seront les miennes. Vous avez intérêt à ne pas lui désobéir, sinon la sentence sera terrible !
On baisse les yeux pour accepter notre sort. Dali est la pire de toutes ! Cette femme est mauvaise, méchante.