Mademoiselle Hamilton était partie et pourtant, je tremblais encore de choc et de pure incrédulité. Je ne m'attendais pas à ce que la situation dégénère. Rien que de revivre les événements de tout à l'heure me faisait frissonner d'effroi.
Le masque hideux de la colère qui illuminait son visage m'indiquait que si elle tenait un pistolet, elle aurait pu me tirer une balle dans la tête sans éprouver le moindre remords par la suite. Non pas que je pourrais inventer une excuse pour me défendre, je savais bien que je méritais d'être punie après la ruine qu'elle a subie seule à cause de mon stratagème.
Ma force a quitté mon corps et je me suis effondrée sur le canapé, toujours hébétée. Peut-être que Miss Hamilton avait raison, me suis-je dit avec une résignation réticente, j'ai été une redoutable garce, une chienne diabolique et cet ensemble d'adjectifs n'était même pas suffisant pour résumer ma sacrée perversité qui a précipité d'innombrables vies à leur perte.