Chapitre 55: Conclusion de l'épreuve
"Dans l'arrière-cour du château, Maïli vomissait douloureusement, se remémorant le souvenir de son épée plongeant dans cet enfant. Le souvenir de la douleur, des larmes et de la vie quittant lentement son visage. Zem, lui était debout à quelques mètres d'elle avec un regard aussi triste que sérieux. Dans un des brefs moments où elle cessa de vomir compulsivement, elle s'adressa à lui :
"Comment tu t'es habitué à faire ce genre de choses ?" (Maïli).
"On ne s'y habitue jamais." (Zem)
"Quand tu m'as dit que j'allais être amenée à faire des choses horribles, je pensais que j'étais prête que je pourrais le supporter. Mais ça, ça va bien plus loin que tout ce que je pouvais imaginer et je serai amenée à faire d'autres actions de ce genre voir pire ?" (Maïli)
"Oui, il le faudra bien." (Zem)
"Zem je viens de tuer une gamine, une gamine ! Qu'est-ce qu'il pourrait y a avoir de pire ? Et eux du haut de leur gradin ils rigolaient comme si ce spectacle était amusant, je vais réduire leur château en poussière !" Dit-elle, un violent torrent de mana commençant à s'échapper de son corps.
Le déni et la tristesse faisant maintenant place à un sentiment bien humain : la haine. Le mana autour d'elle augmentant encore en intensité dans une aura verte foncé. Cette haine se mélangeant à sa tristesse l'empêchant de penser correctement, ses dents grinçants.
"Tu seras morte avant d'avoir levé le petit doigt !" Dit Zem libérant un mana à des années-lumière du sien.
Son mana, s'est fait écraser en quelques dixièmes de secondes par celui de Zem, comme un enfant se faisant réprimander par ses parents. Quand le mana de Maïli fut complément écrasé, ce qui ne prit qu'une fraction de seconde. Il prit une grande inspiration, il savait que Maïli qui venait d'arriver était pleine de naïveté et que les règles de ce monde était bien trop tordu. Mais il savait qu'elle avait un fort mental alors il lui parla de manière encore plus honnête qu'il ne l'avait fait précédemment.
"Tu as demandé ce qui pouvait y a avoir de pire que tuer une petite fille eh bien tuer des centaines de petites filles." (Zem)
Maïli ouvrit grand les yeux, elle l'avait lu à travers les livres, mais l'expérience réelle était à des années-lumière de l'écrit. Tandis que Zem continua sans broncher de lui dire ce à quoi il avait insisté sans détours.
"Voir brûler des villages entiers, le viol de petites filles et de femmes, de bébés égorgés dans leur berceaux. La torture d'enfants ou d'hommes dans de sordides expérimentations tout ça formant des piles de cadavres en putréfaction."
Les descriptions et paroles remplissaient de terreur le visage de Maïli déjà abasourdi et quand il eut terminé de dire tout cela. Son cœur était encore plus lourd qu'auparavant pensant à ce futur macabre qui l'attendait sans doute. Zem souffla une nouvelle fois et se rapprocha d'elle en posant ses mains sur ses épaules.
"J'étais comme toi au début plein d'idéalisme, d'envie de changer le monde de faire des choses justes."
"Et tu n'es plus cet homme ?" (Maïli)
"Je le suis toujours, mais j'ai pris conscience que mon pouvoir n'est qu'une goutte d'eau dans un océan. Et aujourd'hui, je fais seulement les choses que je suis en mesure de faire avec mon pouvoir." (Zem)
"Toi une goutte d'eau dans un océan ?" (Maïli)
"Maïli crois-moi il y a bien plus fort que moi et certaines de ces personnes sont terrifiantes." (Zem)
Maïli a fondu en larmes si même Zem ne pouvait rien faire qui le pourrait, elle était désespérée. Zem la serra dans ses bras pour la réconforter de la détresse l'envahissant.
"J'ai vomi, j'ai pleuré comme toi mais tu sais malgré les choses horribles qu'on me force à faire, j'ai pu sauver des vies. Laisser des enfants s'échapper par inadvertance, prévenir des villages d'une attaque. Il y a bien d'autres choses que l'on peut faire ou essayer de faire." (Zem)
"Je ne veux pas me contenter de ça." Répondit-elle sanglotant.
"Dans ce cas il faut que tu deviennes plus forte que tu ne l'es actuellement et ça, je suis convaincu que tu en es capable. Non, tu peux même devenir largement plus forte que moi dans le futur."
"Tu me soutiendras." (Maïli)
"Toujours, toi et tes amis je vous prendrai sous mon aile." (Zem)
"Dans ce cas je vais devenir plus forte je vais définitivement le faire !" Dit-elle en serrant ses mains sur ses vêtements.
Sentant sa détermination et sa frustration Zem lança un regard déterminé en parlant dans sa tête :
"Je vais définitivement protéger ces enfants jusqu'à ce qu'ils soient assez forts." (Zem)
Dans le château beaucoup s'étaient cloitrés dans leurs chambres les événements étant beaucoup trop durs à supporter pour le moment. Certains avaient aussi vomi et fondu en larmes, leurs corps tremblant encore. D'autre eux se sentaient satisfaits du résultat pensant même qu'ils n'auraient pas rêver meilleures épreuves.
"Putain si tu avais vu la tête de Maïli mec c'était hilarant !" Rigola Méverick en parlant à son groupe.
"Pas seulement elle quasiment tout son groupe, grâce à cette épreuve j'ai pu passer devant Eléonore et devenir héros à sa place." Dit toute joyeuse Mael.
"Je vois que tout le monde est heureux." Intervenu Jay tranquillement assis.
"Pas toi Jay on sera riche on aura la belle vie et tout ce qui va avec." (Méverick)
"J'ai quand même tué un enfant, alors je ne vais pas fêter ca." (Jay)
"Un enfant c'est un bien grand mot, ce n'était pas un humain, ce n'est pas si différent d'un chien qui se ferait écraser par une voiture." (Maël)
"Si tu le dis, sinon elle est où Emma ?" (Jay)
"Elle est partie vomir dans son coin comme une petite mauviette." (Maël)
"Mais les gars vous semblez oublier que Maili fera aussi partie du groupe ?" (Méverick)
Le visage de Shawn se tordit légèrement au ses paroles.
"C'est vrai ça pourquoi elle a été choisie, elle a tué personne de son bon vouloir ?" Ronchonna Maël.
"Ils ne pouvaient pas ne pas sélectionner tout c'est simplement." Répondit Jay.
"Je ne vois pas pourquoi ?" (Méverick)
Jay jeta un bref regard à Shawn avant de répondre :
"C'est simple, elle reste en tout point la plus forte ici ils ne peuvent donc pas se passer d'elle." (Jay)
"Mais comment sa classe peut être plus forte que celle de Shawn qui est héros ça n'a pas de sens." Se plaignit encore Maël.
"C'est un peu la même chose entre toi et Eléonore non ?" Fit remarquer Jay.
"Ta gueule c'est juste que je manque d'expérience et que j'ai plus d'élément à gérer." (Maël)
"Bref ça ne change pas le fait que nous devrons faire avec elle dans le groupe." (Jay)
"C'est vrai mais de toute façon elle est pieds et poings liés elle ne peut ni partir ni s'opposer à nous frontalement." Dit Shawn satisfait.
"Et pour les autres qui ont échoué ?" (Jay)
"Ce n'est en aucun cas notre problème." (Shawn)
Quelques heures plus tard dans la salle royale du château du beau monde était réuni pour faire le point sur la suite.
"Ce fut un très beau spectacle que tu as nous offert Moise" Dit très satisfait Raphaël.
"Merci mon Prince." (Moïse)
"Bien la sélection des héros est donc officiellement terminée, je tiens à remercier tous nos chers instructeurs qui ont répondu à notre appel." (Roi)
"Ce fut un plaisir de répondre à votre demande votre majesté." Répondu Peney avec plein de courtoisie.
Les autres effectuant aussi une révérence pour montrer leur respect avant de quitter la salle sauf Zem faisant partie des chevaliers royaux.
"Bien les nouveaux héros seront sous peu intronisés au peuple dans une grande cérémonie. Une fois cela fait ils partiront effectuer des quêtes pour gagner en puissance et en expérience avant de commencer leurs premiers donjons." (Moïse)
"Pour ce qui en est de ceux ayant échoué maintenant mon roi, certains dénombrent quand même un certain talent. Je trouverais donc dommage de totalement nous débarrasser d'eux."
Le roi prit un petit moment pour réfléchir en caressant sa barde mais Zem intervint.
"Pourquoi ne pas en faire rentrer quelques-uns dans notre ordre de chevaliers ?" (Zem)
"Hum, à qui penses-tu ?" Demanda le roi.
"Je pense à Karine, Eva et Eléonore, je me porte garant pour eux." (Zem)
"Hum, je n'y vois rien à y redire mon roi." Ajouta Moïse.
"Très bien et pour le reste ?" (Roi)
"Même si certains s'avèrent sans talents certains d'entre eux ont reçu de bonnes professions. Il serait dommage que dans le futur si par hasard ils devenaient forts qu'ils se retournent contre nous. Je serais donc d'avis d'éliminer de manière définitive ces déchets sans importance." Annonça Moïse d'un ton froid
"Cela me va." Acquiesça le roi.
"Non, attendez !" S'exclama Zem
"Tu as quelque chose à y redire Zem ?"Demanda Moïse.
"Pourquoi les éliminer ? Cela n'a aucune forme d'intérêt, de plus vous avez bien laissé partir l'un d'entre eux." Fit il remarquer.
"Tout simplement, car ce déchet malpoli n'avait aucune chance de nous causer des problèmes. Le tuer dès le début aurait été contre productif pour notre image et envoyant un mauvais message aux autres." (Moïse)
"Mais comme tu l'as dit, ils non aucun talent et ils n'arriveront jamais à notre niveau comment pourraient-ils nous nuire ?" (Zem)
"Et s'ils rejoignaient une organisation allant à notre encontre ou un pays voisin comme celui Ria ?" (Moïse)
"Il a raison." Acquiesça le roi.
Zem essayait tant bien que mal de sauver ceux restant d'une mort inévitable, le roi et Moïse craignant qu'ils se retournent contre eux à l'avenir. La situation était délicate son esprit se demandant comment pouvait-il les convaincre. Il eut alors une idée même si celle-ci lui déplaisait.
"Mon roi pourquoi ne pas eux aussi les garder." (Zem)
"Hors de question, ils sont beaucoup trop faibles." S'opposa Moïse.
"Laisse-moi m'expliquer, il nous reste toujours un problème, Maïli sera un élément dur à gérer pour nous et vous l'avez vu de vous-même. Elle place la justice au-dessus de tout et allait même blesser gravement Shawn. Alors pourquoi ne pas garder ses camarades comme moyen de pression ?" (Zem)
"Ce que tu dis est vrai Zem cependant, Moïse m'a déjà fait part des méthodes auxquelles nous pourrions avoir recours." (Roi)
"En effet, nous n'avons pas besoin de ces déchets, on pourra se servir de ce que tu viens de sélectionner en tant que chevalier par exemple si besoin. Ensuite, si elle devient vraiment trop problématique, nous utiliserons des options plus efficaces et simples pour nous. Il nous suffira de lui poser un sceau d'esclave ou de lui laver complètement le cerveau avec certaines méthodes." Annonça Moïse avec un léger sourire.
Des frissons parcoururent le corps de Zem imaginant les choses horribles qu'ils pourraient lui faire subir. Ajouté à cela, désormais les autres étaient condamnés à mort. Il ne lui restait maintenant plus qu'une seule possibilité pour les sauver, il posa immédiatement un genou à terre regardant le roi dans les yeux.
"Mon roi, je vous en prie ce ne sont encore que de jeunes adolescents, j'implore votre pitié. Cela ne serait pas digne de vous de leur prendre une vie qui a déjà été volée en les invoquant ici. Laissez les mener leur vie ici-bas comme ils l'entendent. Et si par malheur, ils venaient un jour à se retourner contre nous, nous n'aurions qu'à les écraser comme les insectes qu'ils sont." (Zem)
Le roi mit sa main à sa barde se la caressant lentement en regardant Zem droit dans les yeux.
"Très bien, tu as raison ce ne serait pas digne de moi de leur prendre la vie alors que l'on leur a déjà pris en les faisant venir ici. De plus c'est vrai même si un jour ils se retournaient contre nous, nous les tueront. Et surtout, c'est une requête du chef et plus fidèle chevalier de mon armée. Il ne sera donc rien fait à ces jeunes adolescents, je leur offrirai même un peu d'or pour leur départ." (Roi)
Zem courba la tête et mit ses deux genoux au sol en signe de respect et de soumission.
"Merci mon Roi, je n'oublierai jamais votre bonté." (Zem)
Ainsi, la réunion prit fin le sort de ceux devant être condamnés à mort maintenant sauvés de justesse.
Le lendemain matin cependant les actes d'hier avait laissé des traces bien trop lourdes et inoubliables. Vers l'heure du petit-déjeuner, Béa n'avait pas répondu à l'appel alors on aurait pu croire qu'elle voulait encore rester seule. Cependant, personne ne l'avait vu de tout l'après-midi alors vers 16 heures le groupe de Maïli se rendit à sa chambre.
"Béa, ça va tu n'étais pas là au petit-déjeuner, ni au repas du midi ?" (Beth)
Sans réponse, ils ont continué de l'appeler, mais sans succès, sentant quelque chose de bizarre, ils prirent la décision d'entrer de force. La porte s'ouvrant, ils furent envahis d'effroi lorsqu'ils virent Béa.
"Non, c'est...."
"..."
Elle se balançait grâce au vent qui passait par les fenêtres ouvertes pendue au plafond avec sa couverture. Le ton pâle et violet dû à l'asphyxie provoquée par l'étranglement. Elle s'était donnée la mort n'ayant pu supporter ce qu'il s'était passé laissant un cadeau bien macabre à ses camarades.
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