Chapitre 29: La première catastrophe 4
Capitale royale.
La réunion durait déjà depuis plusieurs minutes dans le château royal. L'armée de soldats du royaume ayant maintenant fini de se rassembler.
"Ne perdons pas plus de temps à réfléchir mon roi. Lançons-nous dans la bataille pour sauver nos concitoyens." S'impatienta Zem.
"Vous avez raison, partons sur-le-champ." (Roi)
L'armée royale, avec les quelques rapides préparatifs, marchait maintenant dans la capitale en direction de la porte de téléportation. Les bruits ont réveillé certains citoyens de la ville qui assistaient à ce spectacle inquiet ne savant pas ce qui pouvait mobiliser le roi lui-même et son armée. Alors qu'il s'arrêtait maintenant devant le portail de téléportation de la capitale.
"Avez-vous contacté la guilde des aventuriers !" Demanda Zem.
"Il est utile de le faire, offrir une récompense aux aventuriers pour leur aide serait une perte d'argent. Surtout que nous avions déjà offert une très grosse somme pour qu'ils ferment ce donjon. Et apparemment ils ont été incapables de le faire." (Roi)
"Sous votre respect mon roi, c'est une mauvaise décision. Et je ne pense pas que cela soit la faute des aventuriers." (Zem)
"Oses-tu remettre en question les paroles de ton roi !" Dit-il sévèrement alors que du sang a commencé à couler du nez de Zem.
"Non... Mon roi..." (Zem)
"Dans ce cas, allons-y." (Roi)
L'armée a donc franchi le portail, mais ce qu'ils ont alors aperçu n'était qu'un spectacle de désolation. La ville entière était presque complètement rasée, la nuit qui était noir était maintenant teinté de rouge. Offrant un spectacle s'apparentant à l'enfer, alors que de nombreux cadavres jonchaient le sol.
Les hommes présents étaient tous déconcertés et pétrifiés devant ce spectacle. On pouvait apercevoir des corps de soldats, des corps de femmes et d'enfants atrocement mutilés et démembrés étalés dans diverses directions, certains chevaliers étant même pris de nausées à la vue de ce spectacle. Soudain, un bruit les mit en alerte, quelque chose s'avançait vers eux. Une ombre se dessinant dans ce paysage teinté de rouge, jusqu'à ce qu'on puisse distinguer ce qui s'approchait au fil des secondes.
Un homme à l'armure en morceaux, le corps criblé de trous, de blessures et brûlures s'avançait vers eux. Cela révélait même du miracle qu'il soit toujours en vie et même improbable qu'il réussisse à se tenir debout.
L'homme s'est dirigé lentement vers eux avant de tomber à genoux devant le cheval de Zem et du roi. Zem se précipitant vers lui, descendant de son cheval pour tenir l'homme dans ses bras.
"Nonn...Élias que s'est-il passé ?" Dit Zem, l'émotion dans ses yeux.
Les deux hommes semblaient se connaître depuis longtemps. Élias, le visage en sang le corps sur le point de lâcher, toussa en faisant tomber son sang sur l'armure de Zem pour libérer sa gorge pour lui permettre de parler mais difficilement.
"Une Liche est apparue..." (Élias)
Les chevaliers furent déboussolés par cette nouvelle. Une liche est un monstre de rang A voir S selon certaines conditions alors que le donjon de Perlaìs n'était censé être que de rang B.
"J'ai tout fait pour la retenir, elle et les monstres je le jure. Mes hommes ont tous donné vaillamment leurs vies." Dit Élias, le visage crispé, sa respiration devenant de plus en plus faible.
"Arrête de parler... Faites venir un prêtre bon sang !" Cria de détresse Zem.
Un prêtre a alors accouru pour commencer les soins, mais hélas les blessures ne guerrisaient pas.
"C'est trop tard, je devrais être mort depuis longtemps, une chance m'a juste été accordée." Souffla-t-il avant de cracher à nouveau du sang.
Il s'est agrippé à Zem le serrant avec ses mains ensanglantées, les larmes commençant à ruisseler sur son visage.
"Je suis désolé de ne pas avoir su protéger tous nos concitoyens... Je suis désolé Zem... Je suis désolé..." (Élias)
"Qu'est-ce que tu racontes, tu en as déjà fait bien assez." (Zem)
"Non, j'aurai pu... Pu faire plus... Mon frère peux-tu me rendre un dernier service..." (Élias)
"Bien sûr !" (Zem)
"Sauve... Sauve... Ma fille... Et dis-lui... Dis-lui que son père l'aime..." Souffla-t-il ses bras lâchant prise.
Le visage en larmes, la dernière lueur de vie dans les yeux d'Élias s'est éteinte. Zem a alors fermé ses paupières et déposé délicatement son corps sur le sol.
"Tu peux compter sur moi !" (Zem)
Alors qu'une autre vie prenait fin, d'autres continuaient de se battre.
"Évacuez, courez sans vous arrêter !" Cria Mélodie en aidant une vieille dame à se relever.
Le groupe de Mélodie comme promis aidait à l'évacuation. La masse de personnes fuyant la ville aussi vite que possible alors qu'ils avaient vu cette boule de feu la réduire en cendres, puis une gigantesque vague de feu s'élever dans le ciel.
"Laurence, tu as placé tes pièges ?" Demanda Mélodie s'adressant à une autre fille de son groupe.
C'était une jeune femme aussi jeune, avec un corps volumineux et des cheveux jaunes.
"Oui, on devrait savoir si les monstres se..." (Laurence)
"Boum !"
"Ne me dis pas que..." (Mélodie)
"Si, c'était l'un de mes pièges !" Confirma-t-elle paniquée.
Mélodie pouvait observer au loin la masse de monstres se rapprocher d'eux, apercevant la Liche au loin les menant vers eux, la moitié du corps brûlé à cause de l'attaque d'Élias. Alors que les pièges posés par Laurence explosaient un à un balançant des corps de monstres déchiquetés à cause de l'explosion. Mais une fumée noire les ramenait alors à la vie et ils se remettaient en chasse.
"Fait chier !" (Mélodie)
Mélodie observait les gens qui tentaient de fuir, mais les monstres avançaient bien plus vite qu'eux et ils allaient finir par les rattraper sans le moindre doute.
"Mélodie !" (Jack)
"Je sais !" (Mélodie)
Mais avant que Mélodie ne puisse proposer un plan de gigantesques éclairs ont frappé la foule tuant, blessant et faisant trébucher de nombreuses personnes.
"Ahhh ! Maman !" Tomba au loin la fillette.
La mère reprenant ses esprits et prise de douleurs jeta un œil à ses jambes. Elles étaient en sang, elle ne pouvait dorénavant plus marcher. Alors que les éclairs continuaient de pleuvoir sur la population qui continuait à fuir. La jeune fille avait été séparée de sa mère et avait perdu sa peluche dans le choc.
"Cinthia..." (Mère)
Elle n'avait jamais quitté son enfant des yeux. Comment elle le pourrait, elle observait sa fille immobile criant son nom au milieu de la foule fuyant pour sa survie.
Elle aperçut alors la peluche de sa fille et la ramassa puis elle commença à ramper. Ramper de toutes ses forces uniquement avec ses bras tremblants dans l'unique but de rejoindre sa fille mètres après mètres avec les jambes en lambeaux.
Alors que Jack a érigé un gigantesque mur pour retenir les monstres et que Mélodie commençait déjà à tuer les monstres, qui étaient en tête de pelotons, le reste du groupe essayant de bloquer les attaques de la Liche tout en aidant la population.
"Mélodie, on ne peut pas faire plus on va devoir abandonner les blessés et les retardataires." (Jack)
"Jack non, on ne peut pas faire ça !" (Mélodie)
"Tu crois que ça me fait plaisir ! On n'a pas le choix !" (Jack)
Mélodie hésitante regarda les monstres déjà s'attaquer au mur, se résignant, a alors commencé à se replier avec Jack.
"Si ce fils de pute était seul, on aurait pu lui régler son compte !" Cria Mélodie de rage.
Alors que la mère avait finalement atteint sa fille les mains en sang.
"Maman ! Maman !" Gémissait-elle.
"Cinthia, je veux que tu cours aussi vite que tu peux." Dit-elle en lui remettant sa peluche.
"Je ne te laisserai pas ici... À l'aide ! À l'aide que quelqu'un aide ma maman ! Cria-t-elle.
Mais personne ne viendrait les sauver et la mère le savait.
"Cinthia ! Écoute ta mère s'il te plaît. Il faut que tu t'enfuis, tu peux faire ça pour moi ?" (Mère)
"Oui..." Dit la jeune fille elle-même résignée voyant que personne ne venait à leur secours.
La mère a alors embrassé sa fille une dernière fois sur le front lui adressant ses derniers mots :
"Je t'aime."
La jeune fille a alors couru de toutes ses forces, les larmes ne cessant de couler sur son visage serant sa tendre peluche.
La femme laissée désormais seule et les monstres se rapprochant inévitablement, elle s'est tournée pour regarder le ciel. Loin du teint rouge de la ville en flamme, juste un beau ciel étoilé bordé de deux lunes magnifiques.
"Je vais te rejoindre mon amour." (Mère)
Alors que les bêtes commençaient maintenant à la dévorer. Bizarrement, il n'y a pas eu de douleur, ni cris, juste les larmes de devoir quitter son enfant. Elle-même étonnée de mourir sans la moindre douleur en observant ce ciel étoilé. La lune rouge éclairant beaucoup plus que la bleue.
<La compétence indolore vous a été accordée. Vous ne ressentez aucune douleur.>
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