Chapitre 38: Mariage Arrangé
«Tu es engagée à te marié au prince de la maison Homura…»
Comment?
Ara en fut abasourdi. Elle ne s'était jamais attendue à ce que dans ce monde si moderne, quelque chose d'aussi archaïque, que de fiancé un de ses enfants à quelqu'un dès la naissance, puisse encore existé. Mais, compte tenu de son statut d'héritière de la famille Suzuki, cela ne semblait pas impossible. En Asie, les choses de ce genre s'étaient toujours produites dans les familles riches comme la leur.
De part son silence, Aki pensa qu'elle en était en colère.
"Ara, je suis vraiment désolé. Ton grand frère a lu le contrat, et je ne peux rien y faire. Il y a deux contrats et les deux ont été signés par nos parents - et le yuino a déjà été donné qui plus est. Ce serait mauvais si nous annulions il…."
Mais Ara resta silencieuse alors Aki ferma les yeux comme pour prier, et quand il les ouvrit de nouveau, il y avait comme un air de défaite en eux.
"Mais si tu détestes vraiment l'idée, ton grand frère trouvera un moyen de rompre le contrat", promit-il, la voix rauque, et ce ne fut qu'à ce moment là qu'Ara sortit de ses pensées.
"Euh non," Ara secoua la tête. "Désolé grand frère, j'étais ailleurs."
"Non?"
Ara hocha la tête. "Tu n'es pas obligé d'annuler", lui assura-t-elle.
Elle n'avait aucun problème avec ce mariage arrangé car pour elle c'était la norme. A Ritz, Alistair avait même pris les dispositions nécessaires afin qu'elle épouse Ivan de Kres dès qu'elle aurait été majeure. C'était le destin des femmes dans sa position.
Aki avait cependant toujours l'air inquiet. "Je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit Ara. Si tu ne veux pas de ce mariage, alors dis-le à ton grand frère maintenant. Nous subirons quelques inconvénients et nous devrons peut-être quitter le Japon, mais ton grand frère te protégera."
Quitter le Japon? C'était extrême?
Ara fut choquée - et en fut touchée.
Bien sûr. Les contrats de mariage arrangé n'étaient pas faciles à rompre. Si jamais ils l'étaient, le parti qui l'avait rompu devait en souffrir énormément - à moins que ce n'étaient dû à une décision mutuelle. Dans son ancien monde, cela pouvait aller jusqu'à engendrer une guerre.
Lui donner une option était très courageux et très attentionné de la part Suzuki Aki. C'était comme si il était prêt à faire face aux conséquences plutôt que de la forcer dans une union dont elle n'aurait pas voulue.
Mais cela n'était pas nécessaire. Son attention était suffisante.
"Pas besoin d'annuler grand frère", lui assura de nouveau Ara. "Même s'il se révèle être laid, je peux simplement fermer les yeux."
"Non, il n'est pas laid. En fait il est même très beau."
Beau? Qui décrirait un homme de la sorte? Pensa Ara, oubliant qu'elle avait dit « joli » aux deux hommes la nuit dernière.
"Alors si il est gay, ça ira. Je serai compréhensif et protégerai même son amour."
"Non. Il n'est pas gay," dit Aki impassible. Ara l'ignora.
"S'il est méchant et a un mauvais tempérament, je peux juste lui briserai les parties. Les hommes de ce genre ne méritent pas d'avoir de descendant."
Aki secoua vigoureusement la tête. "Il n'est pas comme ça! Ara, quelles mangas as-tu lues?"
Il avait l'air totalement scandalisé. "Cet homme est normal et il est très gentil, d'accord?"
Ara réfléchit un moment, puis elle hocha la tête.
"Mais j'espère que ce ne sera pas précipité. Je souhaite toujours terminer mes études." C'était sa seule inquiétude. Certains maris ne permettaient pas à leurs épouses de poursuivre leur propre carrière.
Sur ce, Aki sembla se détendre.
"Il n'y a pas de souci sur ce point petite sœur. J'ai parlé à ton fiancé hier soir, et il a dit qu'il soutiendrait l'idée que tu suives le chemin que tu souhaites prendre - la carrière que tu aimerais suivre aussi longtemps que tu l'épouses à la fin. "
Les yeux gris argent d'Ara devinrent ronds comme des ballons en entendant cela. "Il a dit ça?"
Aki acquiesça joyeusement. "Comme je te l'ai dit, c'est un gars très convenable et sympathique - juste peu silencieux, mais il est très gentil."
Silencieux?
Ara cligna des yeux plusieurs fois.
Attend une minute… Homura?
"Mon fiancé est le prince d'Homura?" demanda-t-elle, et quand Aki acquiesça, elle réalisa finalement la raison du bouquet et de la visite de Kazehaya.
Après qu'elle ait pensé à Kazehaya, Ara se souvint des événements de la nuit dernière et des mots d'Aki.
À bien y penser…
"Grand frère, c'est pour ça que tu étais avec Grand frère Kaze hier? Pour parler de l'engagement?"
"Oui. En fait, Kazehaya Gin était juste là pour servir de médiateur. Celui avec qui j'ai discuté de tes fiançailles était ton fiancé."
Avec ces mots, l'image du beau prince archer lui vint à l'esprit et sa bouche s'ouvrit en grand.
"Que s'est-il passé?" Demanda Aki alarmée, sentant son choc.
"Grand frère, ce gars silencieux …"
"Oui?"
"Le prince Homura - est-il un beau mec calme aux yeux bleu glacier?" demanda-t-elle à voix basse.
"Ah, tu as vu Ryuu aussi hier soir? Il est venu avec Kazehaya à la maison?" Aki fut surpris.
Ryuu…
Alors c'était vraiment lui, son fiancé …
Ara déglutit. "Oui. Il m'a demandé de l'appeler Ryuu, mais comme j'ai refusé, il m'a demandé de l'appeler Kou à la place."
"Kou?" Même Aki est confus, puis il réalise ce que cela représente. "Ah oui, c'est le Koutaishidenka après tout."
Ara roula des yeux. Elle avait été dupée. Ce n'était pas un dialecte finalement.
"Alors, que penses-tu de ton fiancé?" Demanda Aki. Puisqu'ils s'étaient déjà rencontrés, il souhaitait connaître son impression à propos de lui.
Ara haussa les épaules. "C'était juste une visite, donc je n'ai rien pu dire quoi que …"
"Quoi que?"
«La nuit dernière, ce n'était pas la première fois que je le voyais. Je l'avais déjà vu il y a des années au collège. Il étais venu à notre école pour faire une démonstration du tir à l'arc traditionnel japonais et il était vraiment bon dans ce domaine. Mes camarades de classe et moi avions pensé qu'il était tellement beau et cool. "
"Oh c'est bien alors," approuva Aki. "Au moins, c'est une bonne première impression."
Ara acquiesça silencieusement.
Pourtant, elle avait l'impression que le destin était vraiment espiègle ces derniers temps. La semaine dernière, elle avait simplement mentionné Kou à ses camarades de classe sans réfléchir. Puis elle avait ensuite pensé suffisamment à lui pour le dessiner sur le papier. Puis finalement, la nuit dernière, il était soudainement réapparu dans sa vie.
Et maintenant…
Maintenant, elle venait de découvrir qu'elle et ce beau garçon archer étaient en réalité fiancés depuis la naissance.
Ara ne se rendit pas compte qu'elle avait un doux sourire dessiné sur le visage. Aki, qui était inquiète de la façon dont elle l'aurait pris l'annonce de ses fiançailles, était maintenant soulagée.
Aussi…
"Ryuu a dit qu'il aimerait faire partie de votre vie dès maintenant afin que vous vous habituiez l'un à l'autre. J'espère que cela ne te dérange pas si il vient et demande à passer du temps avec toi. Bien sûr, si tu es occupée, tu peux lui dire et il comprendra. "
"Je sais grand frère", déclara Ara en se levant, prête pour aller à l'école.
Aki jeta un coup d'œil à l'heure. "D'accord, je vais t'emmener à l'école maintenant," dit-il en se levant lui aussi. Sa gueule de bois semblait avoir disparu.
Bientôt, ils montèrent en voiture et arrivèrent rapidement devant les portes de l'école d'Ara.
"Grand frère, ne t'embête pas pour venir me chercher tout à l'heure", expliqua Ara. Quand Aki lui lança un regard interrogateur, elle expliqua, "J'aurai des activités de club après les cours."
"Ha? Depuis quand as-tu eu des activités au club?" Aki fut surpris. Elle détestait les clubs avant.
"Depuis hier," répondit Ara d'un air taquin en sortant de la voiture. Cependant avant qu'elle ne puisse s'éloigner, son frère lui attrapa le bras. "Qu'est-ce qui ne va pas grand frère?"
Suzuki Aki avait l'air sérieux alors qu'il scrutait son visage. "Évites les ennuis. Surtout cette fille", lui dit-il.
Ara ne savait pas pourquoi il était soudainement comme ça, mais un petit soupçon au fond de son esprit lui dit alors qu'il savait peut-être déjà ce qui s'était réellement passé. Mais, c'était impossible car lorsqu'elle avait elle même essayé de vérifier, la police avait déjà déclaré que son accident n'était rien d'autre qu'un étrange accident, et non une tentative de meurtre.
"Je le ferai. Au revoir grand frère!"
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