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52.77% God Shelter / Chapter 19: Sang et larme sous l’orage

Capítulo 19: Sang et larme sous l’orage

Point de vue de Zaymon Kaltaris

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Le trajet de retour était lourd de silence, seul le bruit de l'orage qui s'approchait se faisait entendre. Elios et Merea réfléchissaient sûrement encore à l'humiliation qu'ils avaient subie de la part d'Areyos. Oredys elle avait le regard perdu dans son nouveau collier un sourire sur son visage. Nous sommes finalement arrivés au château et Oredys s'est directement dirigé dans sa chambre. Quant à Elios et Merea, ils s'étaient dirigés dans la salle du trône où le général voulait certainement apporter les nouvelles sur le continent des aegyls.

 

" Votre Altesse, bon retour au château, la journée a été longue pour vous, mais je suis navré de devoir vous passer une information très importante" dit le général

 

" Si ça concerne les Aegyls ça peut attendre, trouvez-moi plutôt tout ce que vous pouvez sur Areyos Orionis " dit Elios la colère dans la voix

 

" Mais Votre majesté, la situation est--"

 

" Fais ce que je te dis Eldranor !!! " Cria Elios

 

" ...Bien votre Majesté " dit Eldranor, puis parti

 

" Je constate que tu es toujours contrarié Elios au point de chercher à le punir même s'il est citoyen d'un royaume allié " dis-je en m'approchant.

 

Je me tenais face au roi Elios et à la reine Merea, le visage empreint de calme. Le roi et la reine étaient visiblement contrariés, leur posture rigide trahissant leur agacement.

 

"Ce garçon… Areyos," commença Merea, la voix empreinte d'irritation, "il ose défier un roi en plein banquet, et vous pensez que cela ne mérite pas une punition ?"

 

Je secouai lentement la tête, un sourire en coin. "Merea, ma fille, et toi Elios, vous voyez le défi où vous devriez voir la force. Ce n'est pas n'importe quel homme qui parle ainsi à un roi et qui s'en sort indemne. Areyos… n'est pas fait du même bois que les autres."

 

Elios frappa le bras de son trône, les yeux étincelants de colère. "Peu importe le bois dont il est fait ! Ce garçon doit apprendre la discipline et le respect envers la royauté !"

 

Je soupirai, croisant les bras. "Respectez-vous quelqu'un simplement parce qu'il porte une couronne, ou parce qu'il la mérite ?" Je fis une pause, puis continuai d'un ton plus grave, "Areyos peut être citoyen d'un autre royaume, mais son âme… son âme est celle d'un souverain. Vous pouvez tenter de le soumettre, mais il ne se pliera pas à votre volonté comme les autres."

 

Merea haussa les sourcils, sa voix teintée de scepticisme. "Tu sembles bien admiratif de ce jeune homme, père. Mais il reste un sujet, pas un roi."

 

J'esquissai un sourire amusé. "Un sujet, peut-être. Mais un sujet avec une force intérieure que vous ne pouvez ignorer. Si vous essayez de le briser, vous pourriez bien vous retrouver face à un lion plutôt qu'à un agneau."

 

Elios serra les dents. "Il ne peut pas défier la royauté impunément !"

 

Je me penchai légèrement en avant, plantant mon regard dans celui du roi. "Elios, Tu es roi par droit de naissance, mais un vrai roi est reconnu par sa capacité à diriger, pas par la couronne qu'il porte. Areyos sait ce qu'il vaut, et il n'a pas besoin d'un titre pour le prouver. Si vous essayez de le contrôler, vous risquez de découvrir qu'un souverain né ne se laisse pas dicter sa conduite, même pas par un autre roi."

 

Merea, bien que têtue, sentit le poids de mes paroles. "Tu penses donc que nous devrions simplement le laisser faire ?"

 

"Non. Je dis que vous devriez le respecter. Car un jour, il pourrait être un allié puissant, ou un adversaire redoutable. Et ce jour-là, vous serez heureux d'avoir su reconnaître la valeur d'un lion avant qu'il ne vous montre ses crocs." Répondis-je à Merea, qui se tut instantanément.

 

" Quand à toi Elios, Il serait peut-être temps pour toi d'assumer les devoirs qui viennent avec la couronne, sinon bientôt, Areyos sera le dernier de tes soucis," dis-je en me retournant pour faire face à lui.

 

Elios fronça les sourcils, l'agacement visible dans son regard. "De quoi parles-tu, père ?"

 

Je pris une grande inspiration, pesant chaque mot avant de répondre : "Les Aegyls, ton propre peuple, prépare un coup d'État contre toi. Ils se plaignent de ton irresponsabilité envers eux. Areyos a vu juste, finalement. Tu peux te plaindre, te vexer, ou même tenter de le contredire, mais cela ne changera rien au fait qu'il avait raison. La couronne, Elios, est peut-être trop lourde pour toi."

 

La tension monta d'un cran, Merea cherchant à comprendre le sens de mes paroles. "Père... que veux-tu dire exactement ?" demanda-t-elle avec une inquiétude croissante.

 

Je la regardai avec tendresse avant de reporter mon attention sur Elios. "Tu ferais bien de prouver ta valeur, fils, avant que les elfes commencent à penser de la même manière que les Aegyls. Parce que si tu continues sur cette voie, je n'hésiterai pas à t'arracher la couronne pour la donner à Oredys, ma petite fille."

 

Elios déglutit difficilement, ses poings serrés, mais avant qu'il ne puisse réagir, je conclus avec un sourire énigmatique : "Et qui sait, son roi pourrait bien être Areyos."

 

Un silence lourd tomba dans la salle du trône, mes mots résonnant certainement dans leurs esprits. Malgré leur obstination, ils ne pouvaient nier la vérité qui se cachait derrière les paroles de l'ancien souverain que j'étais.

 

En sortant je vis le général Eldranor discuter avec le commandant.

 

" Votre Altesse, comment allez-vous ?" Dirent-ils, m'ayant remarqué

 

" Je vais bien et vous ?"

 

" Eh bien pas tellement. Nous avons reçu un ordre que je juge assez minime comparé à l'urgence de la situation concernant ce qui se passe sur le continent des aegyls. Ça majesté préfère enquêter sur un certain Areyos Orionis "

 

" Oui j'ai entendu. Pour la sécurité du royaume, ne vous mêler pas des affaires d'Areyos Orionis "

 

" Il est si dangereux que ça ?" Demanda le commandant

 

" Ahah non. En ce moment il ne représente absolument aucun danger pour le royaume. Le problème est que c'est le fils adoptif du général Barrios Mendoris. " Dis-je les mains dans mes franges

 

" Pardon !? Pourquoi sa majesté veut des infos sur lui ? " Demanda le commandant

 

" J'imagine qu'il supporte mal le fait qu'il se soit fait humilier par ce gamin, alors il veut le punir. Mais le problème est là. Areyos sait qu'il a Barrios pour le protéger d'Elios. Mais lui ? qui a-t-il pour le protéger de Barrios ? Je vous donne un scénario, imaginez que vous arriviez à capturer Areyos. Barrios l'apprend et vient à Sylvestria arracher tours et toits du royaume pour récupérer son fils adoptif, qui pourrait l'arrêter ? Barrios n'est pas surnommé l'homme le plus fort du monde pour rien. Il pourrait affronter les 4 royaumes 100 fois et en ressortir vainqueur chaque fois Si je ne m'interpose pas. Alors pour le bien du royaume, concentrez-vous sur le problème avec les aegyls. "

 

" Il est si fort que ça !? " Demanda le commandant

 

" Avec un système d'énergie céleste comme le sien c'est normal, ça sera à peine un échauffement pour lui de prendre les 4 royaumes " dit le général

 

" Du céleste vous dîtes ! Il a donc déjà atteint l'éveil !?" S'écria le commandant

 

" Ahahah oui, Barrios a déjà atteint l'éveil, raison de plus pour ne pas le déranger " répondis-je.

 

" Merci du rappel votre Altesse. Mais dans ce cas que devons-nous faire ?" Demanda Eldranor

 

" Attendez. Parfois, il suffit d'attendre pour que la solution se présente. "

 

" D'accord votre Altesse " dirent-ils simultanément. Alors qu'ils s'éloignaient il commença à pleuvoir abondamment

 

 

Point de vue d'Areyos

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" J'ai ramené de quoi grignoter en plus des jus de fruits" Dis-je en allant me mettre sur le fauteuil

 

" Heureusement que c'est toi qui y est allé, tu ne crains pas la pluie toi " dit Yoko

 

" Grave. " Ajouta Kaiser en prenant un jus de fruit

 

" Alors c'était comment la journée pour vous ?" Demanda Barrios

 

" Super et très mouvementée pour certains " répondit kaiser, me jetant un regard suspect que je me pressai d'ignorer

 

" Ahah J'imagine " dit Barrios en se servant un verre de vin. " Alors parlons de l'affaire, j'ai besoin d'entendre toute l'histoire de ton point de vue Yoko. " Ajouta-t-il, l'air soudainement sérieux

 

Yoko, pris son temps, organisant ses pensées. Alors que la pluie s'intensifiait, que le tonnerre grondait, Yoko commença finalement.

 

"Tout a commencé un soir de week-end. J'avais 8 ans. Ce jour-là, il pleuvait à verse, un de ces orages qui fait trembler les murs et grincer les fenêtres. J'étais seule avec mes parents, dans ma chambre. On attendait tous le retour de Mégane. Elle était en mission depuis deux semaines, et devait rentrer le jour de son seizième anniversaire. On avait passé la journée à décorer la maison, à préparer tous ses plats préférés…" Yoko marqua une pause, la tête baissée, engloutie par la vague de tristesse qui l'envahissait.

 

Malgré tout, elle continua. "Il pleuvait si fort ce soir-là. Le tonnerre éclatait, et soudain, quelqu'un frappa à la porte. J'ai couru pour ouvrir, convaincue que c'était elle. Mais… c'était Reiner Fox, son bras droit." 

 

 

 

Point de vue de la petite Yoko

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"Mégane ! Mégane !" criai-je en courant vers la porte. J'étais tellement excitée que je trébuchai sur le tapis dans le couloir, mais je me rattrapai à temps pour ouvrir la porte. "Oh... c'est vous, monsieur Reiner…" Mon sourire disparut aussitôt. "Où est ma sœur ? Elle n'est pas avec vous ?"

 

"Yoko ! Combien de fois vais-je te dire de ne pas ouvrir la porte quand il fait nuit !" cria maman, arrivant derrière moi. Elle posa ses mains sur mes épaules, me tirant doucement en arrière.

 

"Bonsoir, madame Belserion," dit monsieur Reiner, la voix tremblante et le regard fuyant.

 

"Bonsoir, Lieutenant Reiner," répondit maman tandis que papa nous rejoignait, sa chemise encore froissée. "Entrez, vous devez être trempé à marcher sous cette pluie," ajouta-t-elle, essayant de sourire.

 

"Non, merci, ça ira…" murmura-t-il, la tête toujours baissée. Après un silence, il reprit, la voix étouffée. "J'ai… j'ai une très mauvaise nouvelle à vous annoncer…" Ses poings se serraient, tremblaient. La pluie s'écrasait sur le sol derrière lui, comme des larmes qui tombaient du ciel.

 

Le visage de maman pâlit soudainement. Ses yeux s'écarquillèrent avant que les larmes ne commencent à couler, une par une, comme des perles brisées.

 

"Comment va-t-elle ? Comment va ma fille !" hurla papa, s'avançant d'un pas. "Que lui est-il arrivé ?! Répondez-moi !"

 

"Elle... elle s'est battue jusqu'à la fin… L'ennemi était trop puissant…" Sa voix était rauque, brisée, chaque mot s'extirpant difficilement de sa gorge. "Je suis le seul à avoir survécu… Votre fille, Mégane Belserion, capitaine de l'unité d'élite, est morte au combat."

 

C'est comme si un grand froid m'avait envahie. Les mots de monsieur Reiner résonnaient dans ma tête, sans sens. Je ne pouvais plus bouger. Je ne sentais plus mes jambes, mes bras. Tout autour de moi devint flou. La pièce tourna, les murs s'effondrèrent sur moi. Je ne voyais plus que les lèvres de maman qui tremblaient et les mains de papa qui secouaient monsieur Reiner. Mais je n'entendais plus rien. Pas même les pleurs de maman. Mes propres larmes coulaient sans que je ne les sente, comme si mon corps ne m'appartenait plus.

 

"Non... non, c'est pas vrai… Mégane va rentrer… Elle avait promis… Promis qu'on ferait la fête…" murmurais-je, ma voix étouffée par le nœud dans ma gorge. Je voulais juste que tout s'arrête, que le cauchemar se termine, qu'on retourne à cette journée où on décorait la maison, riant de tout et de rien.

 

Mais le silence après les mots de monsieur Reiner était trop lourd. C'était la réalité… La vraie.

 

 

Point de vue de Yoko Belserion

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"Je me souviens avoir beaucoup pleuré cette nuit-là. Les semaines qui ont suivi l'enterrement ont été horribles. Heureusement que Kaiser et Areyos étaient là pour moi… comme ils l'ont toujours été depuis que je suis toute petite…" dis-je en essayant de retenir mes larmes.

"C'est… si triste, je suis désolé pour toi," murmura Barrios, sincèrement touché. "Cette guerre a pris tellement de vies… Parfois, on s'habitue à voir nos compagnons tomber et on oublie à quel point cela peut être dévastateur pour leurs proches. Ça a dû être terriblement difficile pour toi."

 

"Merci pour ta reconnaissance, Yoko. Je te jure qu'on retrouvera l'assassin de ta sœur, et je le tuerai," déclara Kaiser, la voix empreinte de rage.

 

"Calme-toi, Kaiser," intervint Barrios d'un ton ferme. "Si cette personne a réussi à éliminer Mégane, personne dans l'unité d'élite actuelle ne peut l'affronter, même pas le capitaine. Foncer tête baissée ne nous mènera nulle part."

 

"C'est vrai… Ma sœur était vraiment forte, selon ce qu'on m'a raconté. C'est pour cela que j'ai longtemps hésité avant de parler à Kaiser et Areyos de ce que j'avais découvert," ajoutai-je, le cœur lourd.

 

"Je comprends," répondit Barrios, hochant la tête. "Les pages du journal de ta sœur que Kaiser m'a envoyées alors que j'étais en mission contiennent des détails pertinents. D'ordinaire, elle m'aurait contacté directement au lieu d'écrire dans un journal. Mais Mégane utilisait une deuxième bague dimensionnelle multifonction. Celle-ci n'était pas liée à la mienne, et ce, pour des raisons précises."

 

"Lesquelles ?" demanda Rey, attentif.

 

"Les objets multifonctions, comme les bagues, utilisent de la magie. Les mages qui codent le mana dans ces objets peuvent être capables de tracer cette magie. Les meilleurs d'entre eux peuvent même infiltrer le mana des objets sécurisés pour en extraire des informations. Ainsi, il est possible de traquer quelqu'un ou de surveiller ses communications à travers sa bague magique," expliqua Barrios.

 

"Je vois… Elle a donc laissé sciemment sa bague habituelle pour ne pas attirer l'attention de l'ennemi, au cas où celui-ci pourrait infiltrer son mana et suivre ses mouvements," déduisit Rey.

 

"Exactement," confirma Barrios. "Mégane espérait que son journal me parviendrait tôt ou tard. Elle savait que ses effets personnels seraient rendus à ses proches selon la procédure légale. Malheureusement, M. et Mme Belserion n'ont pas lu le journal intime depuis tout ce temps."

 

"En réalité… mes parents l'ont lu," avouai-je, le souvenir remontant à la surface. "Ils voulaient connaître les dernières pensées de Mégane. C'était environ une semaine avant la rentrée. Nous préparions le matériel scolaire…"

 

 

Point de vue de Yoko – Une semaine avant la rentrée académique

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"Rappelle-toi, chérie, il faudra donner le meilleur de toi-même. Cette dernière année à Baringer rassemble l'élite de chaque continent. Il faudra être à la hauteur si tu veux devenir un grand général," me dit ma mère en pliant soigneusement un vêtement.

 

"Je sais, man. Ne me mets pas trop la pression, s'il te plaît. Je pense être déjà au-dessus de la moyenne, côté force," répondis-je avec un sourire confiant.

"Ahah, c'est vrai," rit-elle.

 

"Tu es déjà très forte. Comment évolue ta maîtrise de l'épée ?" demanda mon père en se tournant vers moi.

 

"Ça évolue bien ! Areyos m'a donné des exercices encore plus avancés," répondis-je fièrement.

 

"Mm, ça montre que Barrios l'a bien entraîné." commenta mon père.

 

"En fait, Areyos s'entraîne seul. Le général Barrios n'utilise pas d'épée, mais une hache," précisai-je.

 

"Wow, ce garçon m'étonnera toujours," s'exclama mon père.

 

"En tout cas, Kaiser et lui sont de bons amis," ajouta ma mère en prenant une boîte.

 

"Ce sont les affaires de Mégane, non ?" demandai-je en fixant la boîte qu'elle tenait.

 

"Oui," dit-elle en sortant la bague dimensionnelle de Mégane. Elle en tira une épée, un journal, et un bracelet. "Tiens, voici l'épée de ta sœur. Avec elle, tu sentiras sa présence à chaque combat," dit-elle d'un ton nostalgique, en me tendant l'épée.

 

"C'est le Némésis de ta sœur, Soulcalibur," ajouta mon père.

 

"Soulcalibur… Je vais bien m'en occuper," répondis-je en prenant l'épée dans mes mains.

 

"Et ça, c'est son bracelet porte-bonheur," dit mon père en me le tendant. Tandis que j'admirais le bracelet, je remarquai le visage de ma mère pâlir. "Chérie… viens voir," murmura-t-elle à mon père, visiblement bouleversée. Elle tenait le journal de ma sœur, ouvert. Ce qu'elle venait d'y lire semblait l'avoir profondément choquée.

 

"Qu'est-ce qu'il y a, man ? Qu'y a-t-il dans le journal ?" demandai-je, sentant l'inquiétude monter. Mon père, également troublé par ce qu'il venait de lire, échangea un regard avec ma mère. La peur dans leurs yeux était évidente. Ils tournèrent alors lentement le regard vers la porte d'entrée, comme figés.

 

"On va garder ce journal. C'est mieux ainsi. Ne cherche pas à le récupérer, Yoko, sinon je vais m'énerver," dit ma mère, tentant de reprendre contenance malgré son bouleversement. J'acquiesçai, curieuse du secret qu'ils me cachaient. Mon père emporta le mystérieux journal. À ce moment-là, j'étais déterminée à découvrir ce qu'il contenait…

 

 

Point de vue de Yoko Belserion

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"Depuis ce jour, le journal de ma sœur m'a fascinée. J'ai fini par le retrouver grâce à mon sens sismique, puis j'en ai parlé à Rey. Voilà toute l'histoire," conclus-je.

 

"Pourquoi tes parents ont-ils fixé la porte ? Ça m'a fait froid dans le dos," s'étonna Kaiser.

 

"Je dois avouer que moi non plus, je n'avais pas vraiment compris leur réaction sur le moment," répondis-je.

 

"Ce n'était pas vraiment la porte qu'ils voyaient…" expliqua Barrios en posant son verre, son regard perçant. "Ils se remémoraient la nuit où Reiner vous a annoncé la mort de Mégane. À cet instant, ils réalisaient que l'assassin de ta sœur était peut-être là, avec vous, et que vous auriez pu tous mourir sans que personne n'entende vos cris à cause de l'orage."

 

Le tonnerre gronda violemment après ses mots, me glaçant le sang. La terreur se lisait sur mon visage alors que je comprenais ce que mes parents avaient compris ce jour-là.

 

"On aurait pu te perdre, Yoko…" ajouta Kaiser, la voix brisée.

 

"Mais pourquoi ne les a-t-il pas tués ?" demanda Rey, choqué et confus.

 

"Il ne voulait pas risquer que l'on fasse le lien avec le meurtre de Mégane. S'il les avait tués aussi, nous aurions compris que l'ennemi avait infiltré les murs du royaume. Une alerte générale aurait été déclenchée," expliqua Barrios.

 

"Je comprends…" murmura Areyos, l'air pensif.

 

"Quoi qu'il en soit, je suis passé chez Reiner après le festival. Sa mère semblait paniquée. Il était en pleine conversation quand j'ai frappé à la porte. Elle m'appelle toujours Barry au lieu de Barrios."

 

"Attends, c'était quand !?" demanda Areyos avec un calme étonné.

 

"J'y étais avant de revenir ici, c'est à vingt minutes en véhicule volant," répondit Barrios.

 

 

Point de vue d'Areyos Orionis

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"Il y était avant de revenir ici ? Comment a-t-il pu croiser la mère de Reiner !? Je l'ai tué avant de rentrer au festival ! " pensai-je, l'air perturbé.

 

"Rey ? Tout va bien ?" demanda Barrios.

 

"Non... tu n'as pas pu croiser Madame Fox…"

 

"Pourtant, elle était bien là. Pourquoi tu penses le contraire ?"

 

"Eh bien… je l'ai tuée cet après-midi," répondis-je, croisant le regard de Barrios. Un silence s'installa dans la pièce, seulement troublé par le bruit de la pluie.

 

"Tu as quoi !?" s'écria Kaiser en se redressant de son siège.

"Pendant le théâtre, j'ai croisé Erina Shelter et je suis allé lui parler. Elle m'a informé que Valtor Nerrim avait été vu avec Reiner Fox sur le chemin de la maison de sa mère. Sachant qui est Valtor, c'était étrange que Reiner discute avec lui."

 

"C'est donc comme ça que Valtor a su où se trouvait la pierre d'énergie de l'ombre…" murmura Barrios, pensif.

 

"Très certainement. J'ai donc décidé d'aller voir la mère, sous couverture, pour vérifier si elle trouvait le comportement de son fils étrange. Et comme tous les membres de l'armée étaient en service, c'était une occasion en or."

 

"Je vois, mais pourquoi tu ne nous as pas appelés ? Pourquoi y aller toujours avec Erina ?" demanda Yoko, les sourcils froncés.

 

"Je ne voulais pas gâcher votre journée. De plus, Erina et moi sommes doués pour l'infiltration. La moindre erreur pourrait mettre en danger ceux qui nous sont chers," répondis-je.

 

"Je comprends," dit Yoko, sentant le poids de mes paroles.

 

"Tu as bien fait. Si nous étions tous allés, nous aurions gâché la journée d'Oredys et Nia également. De plus, il aurait été imprudent de s'y rendre en groupe," ajouta Kaiser.

 

"C'était intelligent de ta part, Rey. Qu'as-tu découvert ?" demanda Barrios.

 

"J'ai analysé toute la maison et remarqué plusieurs indices. Heureusement, mon sens sismique s'est beaucoup développé depuis que je maîtrise le métal. La mamie semblait cacher quelque chose et on a vite compris que ce n'était pas la vrai madame Fox. Après avoir quitté la maison, j'ai détecté un cercueil enterré un peu plus loin dans la forêt. Nous y sommes allés et l'avons déterré. Il contenait le cadavre de madame Fox. "

 

" Quoi !? S'étonna Kaiser

 

" Madame Fox est donc bel et bien morte " Dit Barrios l'air pensif 

 

" Mais pourquoi avoir pris soin d'enterrer le cadavre dans un cercueil au lieu simplement de le faire disparaitre ? " Demanda Yoko

 

" Ça signifie que l'ennemi a encore besoin de ce cadavre " Déduisit Barrios

 

" C'est aussi ce que je pense. Bref, pendant qu'on discutait avec Erina, La vieille femme qui nous avait suivis est sortie avec un couteau de cuisine, visiblement prête à nous dévorer. Vous auriez dû voir son sourire de psychopathe."

 

"Ouah ! T'es sérieux, un couteau de cuisine ?!" s'exclama Yoko.

 

"Ouais. Elle se battait très bien… un peu trop bien même pour une vieille. Mais comme je dominais le combat, elle a révélé sa véritable forme. C'était une nagamorphe."

 

"Quoi ?! Les nagamorphes ne peuvent pas parler et sont dépourvus d'intelligence !" s'écria Kaiser.

 

"C'est aussi ce qu'Erina m'a dit. Mais vu la vitesse à laquelle cette créature s'est adaptée à ma toile sanguinaire, je peux affirmer qu'elle était très intelligente. Elle avait prévu de nous tuer, puis d'appeler ses alliés pour nous remplacer dans nos familles."

 

"Ses alliés ?" Demanda Yoko.

 

"Oui, probablement d'autres nagamorphes," dis-je.

 

"S'il y en a d'autres… comment être sûr que toutes les personnes du royaume sont bel et bien les mêmes qu'on a toujours connues ?" demanda Yoko.

 

" J'ai une idée." Dit Kaiser les yeux fermés. Il les rouvrit et activa son Kengan." Mon Kengan me permet de détecter les systèmes d'énergies et les influences extérieurs que ceux-ci reçoivent, ainsi que les pouvoirs d'un adversaire. " Expliqua-t-il

 

" Mais oui ! Si un être a le pouvoir de se transformer, Kaiser pourra le savoir en regardant ses systèmes d'énergies " s'écria Yoko

 

" Bien trouvé fiston. " Dit Barrios d'un sourire fier

 

" Il faudra donc déjà que tu analyses le système d'énergie du nagamorphe qui a pris l'apparence de Reiner et de celui qui a pris l'apparence de la vieille pour que tu sois capable de les reconnaitre chez les autres nagamorphes " suggérai-je

 

"Tu as raison " Répondit-il

 

"Y a-t-il autre chose que je dois savoir ?" demanda Barrios.

 

"Oui, la vieille femme avait écrit sur un bout de papier les faux noms que nous lui avions donnés quand elle nous avait demandé nos noms. Elle l'a laissé chez elle avant de nous attaquer dans la forêt. Reiner l'a sûrement trouvé à l'heure qu'il est."

 

"Il se rendra vite compte que les noms que vous avez donnés ne correspondent à personne dans la base de données de l'armée," dit Barrios.

 

"C'est ce que je pensais aussi, mais Erina a donné les noms de criminels en liberté conditionnelle, Dave et Nala," dis-je.

 

"Oui, ces deux criminels sont accusés de nombreux méfaits. Par manque de preuves, ils sont en liberté conditionnelle et seront exécutés au moindre comportement suspect," expliqua Barrios.

 

"Je vois. Erina veut donc distraire l'attention de Reiner en le forçant à traquer ces deux-là ?" demanda Kaiser.

 

"C'est plus complexe. Elle veut évaluer le niveau de recherche et les alliés de Reiner. Il est dans une situation critique, car ces criminels pourraient révéler des informations à l'armée. Erina espère qu'il fasse des erreurs sous le stress ou, au moins, qu'il révèle ses alliés. En ce moment même, Reiner cherche à tuer Nala et Dave, en simulant un accident ou une exécution. Les hommes d'Erina le surveillent," expliquai-je.

 

"Erina est si flippante que ça !? Elle a vraiment pensé à tout ce plan ? Elle est incroyablement intelligente," s'étonna Yoko.

 

"Oui, elle l'est. C'est le genre de personne qu'il vaut mieux ne pas avoir contre soi," dis-je. D'un coup, ma chevalière brilla : c'était un message d'Erina.

 

"Salut Rey, je t'informe que Nala et Dave sont morts, exécutés par Reiner après qu'ils ait tué des innocents dans un bar. Tu ne croiras jamais ce que j'ai découvert au sujet du cadavre de Madame Fox : Il est utilisé pour créer une réplique de la vieille. Mes informateurs ont détecté qu'une personne aux longs cheveux, plus jeune que Reiner, l'accompagnais quand ils étaient dans la forêt entrain de créer la réplique."

 

"Qui est-ce ?" demanda Kaiser.

 

"Erina vient de m'informer que Nala et Dave ont été tués par Reiner," dis-je en regardant tout le monde. "Elle sait maintenant à quoi sert le cadavre de la vieille. " Dis-je pendant que les autres me regardaient avec attention " Le cadavre sert à créer des répliques conformes des victimes."

 

 

 A suivre…

 


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