Les semaines qui suivirent furent particulièrement éprouvante. Ma mère essayait tant bien que mal de venir me parler, mais aucun membre du gang ne la laissait approcher. Jour comme nuit j'étais constamment entouré , ils étaient là, veillant sur moi..
Quand je retournai enfin au lycée, la nouvelle de mon appartenance au gang s'était répandue comme une trainée de poudre. Les regards des autres élèves avaient changé : certains me craignaient, d'autre me respectaient, mais la plus part m'ignoraient ou me fuyaient... Toutefois les trois garçons malgré leur mise à tabac ne semblaient pas avoir compris la leçons.. Étant toujours sur mes garde j'arrivai sans mal à ne peux leur faire face mais cela n'était du qu'au ombre du gang qui planait dans mon sillage.
Un matin, alors que je me dirigeais vers ma classe, ils m'attrapèrent dans un coin isolé du couloir sans aucune issue. Le leader Jun, me poussa violemment contre le mur.
- Tu te crois intouchable maintenant hein ?! Mais tu n'es rien d'autre qu'une ordure ! Un putain de pervers comme...
Avant qu'il ne puissent aller plus loin, un enseignant apparut à l'autre bout du couloir, Jun me toisa avec une haine palpable.
- Attend que je te tombe dessus, sale merde je vais te faire regretter de vivre...
Toujours appelés par le professeur, ils me relâchèrent rapidement avant de disparaitre. Je profitai de l'occasion pour fuir, mon cœur battant à tout rompre.
J'avais peur car je savais que leur menace n'était pas en l'air et je ne voulais pas avoir recours à l'aide du gang... Je ne voulais rien leur vouloir, absolument rien. Je massais ma cicatrice qui commençait à bruler, comme pour me prévenir du malheur qui allait arriver.
Alors que je m'apprêtais à quitter le lycée, après une journée du jeu du chat et de la souris avec Jun et son gang, je fus arrêté net par une silhouette se tenant près de la grille en fer blanc... Au fur et à mesure que je m'avançais mon corps se mit à trembler et mon cœur à battre la chamade... Il était la ... mon beau-père .
Mon sang se glaça. Il n'étais pas imposant, mais sa présence me mettait toujours mal à l'aise, petit et maigre, il avait des traits anguleux, presque squelettiques, avec des yeux perçants et rusés qui semblaient voir à travers vous. Ses cheveux grisonnants, coupé courts et son sourire narquois ajoutaient à son allure vicieuse.
- Ayafumi... Nous devons parler.
Sa voix était mielleuse, elle me donnait la nausée !
Je reculais instinctivement, mes yeux cherchant une issue. Mon esprit me dictait de fuir, fuir aussi loin que possible, mais... où ? Derrières moi m'attendais trois garçons toute aussi horrible que l'homme qui se présente devant moi. Je n'avais qu'une issue...
Si seulement il était la ...Papa....
Soudain je me cognai contre quelqu'un, sursautant au choque émettant un petit cris de surprise mélangé à de la peur. Je levai les yeux et reconnus Kazuki, il posa sa main sur mon épaule avant de me maintenir quelques secondes contre lui, il observa la scène avec une intensité inquiétante.
- Tu veux quoi le vieux ?!
Son regard se durcissait en voyant la peur qui était maintenant maitre de mon corps , sa voix était dur et sec.
Mon beau-père sourit, un sourire qui n'atteignait jamais ses yeux.
- Ce n'est pas tes affaires, je parle à mon fils !!
J'avais envie d'hurler que je n'était pas son fils mais aucun mot ne voulais sortir .
Kazuki s'avança d'un pas, me poussant légèrement derrière lui, me gardant quand même à sa porté.
- Mais je t'en pris, vient lui parler mais tu rentrera chez toi en fauteuil roulant !
- J'ai besoin de son aide... à ... à la maison ! Lâche mon gamin !
Mon protecteur explosa de rire, mais son rire n'en était pas un, il résonnait plus comme une menace qui allait pas tarder à devenir réalité.
- Si jamais je te revois tourner autours d'Ayafumi... On retrouvera ton corps dans un terrain vague bouffé par des vers ! Il est sous ma protection connard, prend en bien note... A moins que tu ne veuillent rejoindre tes ancêtres maintenant ?
Il arborait un sourire carnassier , il était le prédateur maintenant et mon beau-père la proie... Cela faisait plaisir à voir... La peur sur le visage de cet homme qui me terrorisait depuis tout ce temps, au final il était toute aussi humain que n'importe qui...
Mon beau-père hésita, puis recula lançant un dernier regard haineux avant de s'éloigner. Kazuki se tourna vers moi, son expression se radoucissant légèrement.
- Ça va aller ?
Ses magnifique yeux émeraude scrutait mon visage.
J'hochai la tête, incapable de parler. Il soupira, reposant une main protectrice sur mon épaule.
- Viens, je vais te raccompagner chez toi.
Nous marchâmes en silence, Kazuki gardant une main sur mon épaule, comme s'il craignait que je ne disparaisse. Malgré ma peur et ma rancœur, je ne pouvais m'empêcher de remarquer combien il était protecteur. Cette nouvelle facette de lui le troublait, mais elle réveillait aussi quelque chose en moi, une étrange sensation de sécurité que je n'avais pas ressentie depuis longtemps.