« Et merde, pourquoi j'avais oublié ce détail… »
Il était arrivé dans un grand espace aménagé avec 3 petites maisons en bois.
Sur le côté gauche se trouvaient plusieurs entrées sombres menant aux profondeurs de la grotte.
Voyant l'état délabré de ces maisons, il ne faisait aucun doute que les bandits n'étaient pas logés ici.
Voyant les personnes vivant ici, Maxime avait un regard sombre.
Devant lui se trouvaient de nombreuses femmes au corps maigres et aux visages creusés, leurs vêtements quasiment inexistants.
Si leurs yeux ne clignaient pas, Maxime penserait que ce soient seulement des cadavres.
Non loin, d'elles se trouvaient également des enfants malnutris qui regardait avec crainte mais aussi avec curiosité Maxime et son groupe de mercenaire.
Tout le monde était sortit des maisons après avoir entendu le bruit causé par le combat.
Au total, Maxime pouvait compter rapidement qu'il y avait 5 femmes et une dizaine d'enfants.
« Vraiment une bête sous forme humaine, comment peut-on être aussi cruel ? » s'exprima Maxime avec colère.
Ses paroles furent entendues par le reste des mercenaires, qui ne dirent rien mais leur expression n'était pas belle à voir.
Toutefois, leur impression sur leur chef augmenta légèrement.
« Bref, qui est le fils d'un bandit ici ? » demanda Maxime à voix haute avec ennui.
Il se souvenait bien de la promesse qu'il avait faite à Romain le bandit, et il comptait la remplir.
Les enfants se regardèrent puis un d'entre eux se leva avec difficulté.
Mais avant que Maxime ne puisse dire quoi que ce soit, tous les enfants se levèrent, regardant l'homme blond devant eux avec perplexité.
Maxime tapa légèrement sur son front avec sa paume avec agacement.
Cela fit sourire quelques mercenaires.
Secouant légèrement la tête, Maxime précisa sa demande.
« Que celui qui à un père qui s'appelle Romain reste debout, le reste s'assoit. »
Une petite fille de 7/8 ans aux cheveux courts resta debout, regardant calmement Maxime.
« J'ai tué ton père. » dit simplement Maxime en regardant la petite fille.
Dans ce monde, il n'avait pas le temps de faire des états d'âme. Son objectif principal restait toujours de devenir assez fort pour au moins protéger sa famille dans le monde réel.
Et Maxime devinait qu'elle découvrirait rapidement la vérité donc autant directement lui dire.
La petite fille cligna plusieurs fois des yeux, mais ne répondit rien.
« Il m'a fait promettre de m'occuper de toi. » continua Maxime.
« Mais tu as toujours la liberté de choisir. »
« Soit tu intègres la troupe de mercenaires qui ont tué ton père et tu deviens du personnel logistique ou même un guerrier. »
« Soit je te donne 10 pièces d'or et une épée et tu pars d'ici toute seule. »
« Alors que veux-tu faire ? » interrogea Maxime sans la moindre once de chaleur.
La petite fille resta silencieuse quelques secondes.
Les enfants à ses côtés ainsi que tous les mercenaires la regardèrent.
L'ambiance était lourde.
En effet, de nombreux mercenaires avaient du sang sur leurs vêtements et sur leur arme.
Une petite fille ordinaire se serait déjà enfuie depuis longtemps à cette vue.
Pourtant elle ne montrait aucun signe de timidité.
« Je…je… »
« Je…Je voudrais…argh. »
La petite fille voulait parler mais elle n'arriva pas à formuler correctement des mots.
Maxime fronça des sourcils.
« Peter, va lui donner un peu de ton eau. »
« Oui chef ! »
Après que Peter lui eut donné de l'eau, le visage de la petite fille devint un peu plus rouge.
Les autres enfants la regardèrent avec envie.
« Je…Je voudrais vous rejoindre… » répondit-elle finalement en regardant directement Maxime.
« Ok, tu seras responsable de laver les vêtements de nos mercenaires à partir d'aujourd'hui. » déclara Maxime.
Il se retourna et désigna un des 6 nouveaux mercenaires s'occupant de la logistique.
« Tu t'occuperas de cette petite et tu lui apprendras tout ce qu'il faut savoir. »
« Oui chef ! »
Maxime hocha la tête de satisfaction puis se retourna pour partir.
« Laura, Organ, montrez-moi maintenant la voie vers la richesse ! » ordonna-t-il avec un visage heureux.
Voyant son dos, les femmes restant ici n'eurent pas d'expression particulière mais les enfants furent surpris.
Ils savaient que peu importait que cet homme soit bon ou mauvais, s'ils restaient dans cette caverne ils ne survivraient pas plus de quelques jours.
Organ et Laura se regardèrent par inadvertance, chacun avec un regard perplexe mais ils se comprirent rapidement.
« Oui chef ! Suivez-nous. » répondit Organ avec énergie tout en se dirigeant davantage en profondeur dans la grotte.
Quelques mercenaires regardèrent avec pitié ces femmes et enfants mais secouèrent seulement la tête et évitèrent le regard de ces malheureux.
Ce fut également le cas des mercenaires venant de Quessoï mais que ce soit Andrew, Peter, Terry, James ou encore Izo chacun choisit sagement de se taire.
Cependant, pour les mercenaires nouvellement recrutés ce n'était pas le cas. Ils connaissaient ces femmes et ces enfants.
Un d'entre eux serra les dents puis courut vers Maxime.
Voyant un de leur ancien collègue bandit faire cela, plusieurs d'entre eux ressentirent une pulsion au plus profond de leur cœur et le suivirent.
Ils arrivèrent rapidement devant Maxime.
Bien évidemment, tout le monde avait remarqué ces petits mouvements mais personne n'avait essayé de les stopper.
Premièrement, si ces bandits voulaient faire quelque chose de dangereux alors sans parler du fait de pouvoir toucher Maxime, ce serait bien s'ils pouvaient encore rester en vie après un coup d'épée.
Deuxièmement et aussi la principale raison, la plupart des mercenaires étaient relativement jeunes et voulaient sauver ces femmes et enfants.
Maxime s'arrêta alors, mais il dit sèchement :
« Je sais déjà ce que vous voulez. Mais nous sommes un groupe de mercenaires, pas un vulgaire groupe de bandits. Alors ne me parlez surtout pas de prendre avec nous ces femmes et ces enfants. »
Cela bloqua directement le souffle des anciens bandits mais aussi des mercenaires derrière Maxime.
Cependant, le premier ayant couru ne n'avoua pas vaincu alors qu'il serra les dents et répondit :
« Pour être honnête ces femmes ont été complètement détruites par nos…anciens camarades. Mais ces enfants ont encore un avenir devant eux ! »
Maxime sourit légèrement intérieurement mais extérieurement il affichait une expression très froide.
« Alors fait-toi plaisir et met fin aux souffrances de ces femmes. Mais nous ne sommes pas un orphelinat ni une œuvre caritative, ces enfants auront leur propre destin entre leurs mains. »
Maxime ne s'arrêta pas là alors qu'il se retourna et cria :
« Cela vaut également ici pour tout le monde, dois-je vous répéter que vous êtes des mercenaires désormais ! À l'avenir vous verrez des scènes bien plus affreuses et pitoyables qu'aujourd'hui ! »
« À chaque fois nous devrons sauver tout le monde ? Avec quel argent puis-je vous demander ?
« Imaginons que nous sauvons des centaines de femmes et enfants, vous imaginez la quantité de nourriture que mangent chaque jour des centaines de personnes ? »
« Et nous devrons à chaque fois les trimballer de champs de bataille en champs de bataille ? »
« Et si nos futurs ennemis kidnappent ces enfants ? Vous y avez pensé à ça ? »
Maxime balaya son regard sur la foule derrière lui mais personne n'osa répondre.
Il revint vers les bandits qui avaient pour la plupart une expression amère face à cette réalité.
« Si vous comprenez, bougez de là ! » ordonna furieusement Maxime.
Les anciens bandits s'écartèrent, sauf un qui resta debout croisant les yeux de Maxime.
Maxime trouva ça surprenant qu'après une telle situation, un ancien bandit lui tenait encore tête.
« On me disait à l'école que les bandits ordinaires étaient tous des lâches, mais il semblerait qu'il y ait encore des exceptions. » pensa Maxime plutôt heureux malgré ce qu'il affichait.
Dans la réalité Maxime s'approcha très près de l'ancien bandit puis alors que leurs visages allaient se coller, Maxime lui murmura sur un ton très lent mais aussi très sec :
« Bouge…de…là ! »
Mais l'ancien bandit ne bougea pas d'un pouce.
« Si la nourriture pose un problème à ces enfants, j'utiliserai tous mes revenus pour payer la nourriture à ces enfants. » répondit-il fermement.
Maxime ouvrit la bouche pour parler, mais l'ancien bandit le coupa directement.
« Si vous avez peur qu'ils nous ralentissent, je les entraînerai à développer leur physique tous les jours, quitte à raccourcir leur espérance de vie ! » cria-t-il d'une voix assourdissante.
Son courage et sa détermination impressionnèrent les mercenaires.
« Si vous avez peur qu'ils soient un point faible, je les entraînerai dès que possible à devenir des guerriers n'ayant pas peur de la mort ! De cette manière, s'ils sont un jour capturés, ils se suicideront immédiatement ! »
Le bandit avait sa voix éteinte après avoir tout donné pour prononcer ces quelques phrases mais son expression conservait une détermination à toute épreuve.
Maxime resta silencieux, faisant prolonger l'étrange atmosphère.
« Quel est ton prénom ? » demanda Maxime calmement.
« Irus, chef ! » répondit l'ancien bandit avec vivacité.
Maxime leva soudainement sa jambe, puis tout en prenant un élan intense il la projeta vers Irus.
*crack*
Plusieurs des os présents dans l'abdomen de Irus furent brisés alors qu'il s'envola sur une dizaine de mètres.
Son atterrissage quelques instants plus tard fut tout aussi douloureux alors que sa peau frottait avec le sol.
Sous le regard encore choqué de nombreuses personnes, la personne qui parlait avec tant de vigueur l'instant d'avant se retrouva à cracher du sang sur le sol l'instant suivant.
Maxime rétracta lentement sa jambe.
« Irus, tu m'entends toujours ? » interrogea Maxime à voix haute.
L'ancien bandit, qui reprenait à peine ses esprits, entendit la voix de Maxime.
« Je… Je vous entends chef. »
« Tu auras désormais la responsabilité des 9 enfants qui restaient ici comme tu l'auras voulu. »
Irus qui crachait du sang, fut extrêmement heureux en entendant ces paroles.
« Merci, chef ! » répondit Irus content mais tout en crachant du sang à la fin de sa phrase.
« Cependant tu devras rester dans le groupe à dents de sabres jusqu'à que chacun de ces enfants grandisse jusqu'à l'âge adulte. Pendant ce temps, tu ne recevras aucun salaire des tigres à dents de sabre sauf en cas d'acte méritoire »
Irus remercia une nouvelle fois Maxime pour sa gentillesse, malgré sa punition qui semblait lourde.
Maxime passa son regard aux anciens bandits qui avaient accompagné Irus.
« Quant à vous… »